Retour au pays

Brogor fronça les sourcils à l'énonciation du code.
Il lança ensuite un coup d'oeil à son employer et lui fit signe de déguerpir. Ce que l'homme fit sans s'attarder.

Lorsqu'il se fut assuré qu'il était bel et bien parti, Grobor s'éclaircit la gorge et se décida enfin à répondre à Reobryn.

- Je vois. Je ne sais pas si elle était prête à amarrer, mais je peux donner l'ordre à l'instant. Dites-moi, qu'est-ce que vous lui voulez à la Luna ? Un chargement à récupérer ?

Brogor croisa les bras en attendant la réponse de son interlocuteur. Il ne semblait pas vraiment pressé.

Reobryn esperait que son interlocuteur comprenait bien à qui il avait à faire. Lui même n'était pas tout a fait sûr sur ce qu'entendait le code. Il se caressa le meton puis recroisa les bras sur son torse.


-Ouais j'ai un paquet à récupérer qui s'appelerait Le Renard, et il se pourrait que j'ai quelques question à lui poser.


Tout en parlant il s'assurer qu'ils étaient bien seul.

Brogor fronça les sourcils, mais ne se laissa pas à lancer sa pensée à voix haute. Plus prudent, il se contenta de se plier à la volonté de Réobryn.

- Bien... Je vais vous emmener. Vous devrez par contre accepter de vous plier à l'une ou l'autre petite règle de sécurité élémentaire que vous comprendrez certainement si on vous envoie chez le Renard.

Ce disant, l'homme tira de sa poche une longue bande de tissu noir.

- Vous ne pouvez pas savoir où vous vous rendez. Bien sûr, si vous refuser, vous pourrez tout aussi bien rebrousser chemin en prenant bien soin au préalable d'oublier tout ce que vous savez à propos de la Luna.

Il fixa Réobryn évaluant du regard sa réaction.

Reobryn n'aimait pas ça, cette technique il la connaissait par coeur. C'était même lui qui avait tenu le ruban à l'époque. Quand certains indépendants tenaient à rencontrer son ancien maître, il leur raconté la même chose, leur bander les yeux et les égorgeaient sans peine. Il n'était pas question qui lui arrive le même sort. Après une moue dubitative il dit:

-Je n'ai pas confiance, les yeux bandé je suis sans défense et vous auriez tout le loisir de me trancher la gorge. Sachez que je ne suis pas venu içi pour moi mais en représentant d'un puissant homme qui souhaite que son identité reste dans l'ombre. Ne pourriez vous pas plutôt organiser une rencontre à l'endroit de son choix quand il le désire?

Reobryn essayer de marchander mais il savait que si Brogor refuser il n'aurait pas d'autre choix que de se laisser ammener. Si il ya avait une chose qu'il exécré c'était les situations incontrôlables, et là ça en était une.

Brogor secoua lentement la tête de droite à gauche.

- Il se trouve que préparer un rendez-vous en un lieu de son choix vous laisserait tout le loisir de lui tendre une embuscade. Peu importe qui vous envoie. Si c'est vous qui devez traiter l'affaire, vous devrez vous plier à ses règles ou rebrousser chemin.

L'homme laissa un instant de silence, le temps nécéssaire pour donner un impact à ses propos.

- D'autre part, quel intérêt y aurait-il à vous trancher la gorge avant même de savoir ce que vous voulez... C'est un risque à prendre.

Il y avait des bandits dans ce milieu qui n'avait qu'une parole, et à ce moment précis Reobryn esperait que Brogor ou le Renard tiendrait la leurs. N'ayant pas d'autre choix que d'accepter pour le bien de sa mission il acquiescia d'un hochement de tête. Mais il ne put s'empecher de grommeler:

-Si jamais c'est un piège tu sera le premier à couiner, crois moi.

L'homme soupira légèrement avant de rétorquer d'une voix moqueuse.

- Et tu voudras me faire couiner comment avec les yeux bandés ? Bon, arrêtons ces enfantillages et mettons-nous en route...

Réobryn fut donc balladé pendant une période indéterminée vers un batiment où enfin on décida de lui enlever son bandeau.

La pièce était petite et deux hommes plutôt robustes se tenaient derrière Réobryn. La distance qui les séparaient de lui était une façon de recommander une bonne conduite en ces lieux.

Devant le roublard, se tenait un autre homme à l'air très calme et arborant un sourire de faux-cul.

- Bien, il est rare que j'aie des visiteurs ces derniers temps. Veuillez excuser ma chère escorte pour leurs manières, j'espère qu'ils ne vous ont pas trop brusqué...

Reobryn ne réussit pas à mémoriser la direction de ces pas, afin de pouvoir faire machine arrière si quelque chose clochait. Si jamais l'affaire en arrivait là il devrait compter sur son sens de l'improvisation pour s'enfuir.

«Mais avec les deux molosses collés à mes basques ça risque d'être dur» pensa-t-il, amère.

-Mon employeur m'envoie chercher quelque chose de très important. Cette chose est un code qui serait en votre possession. Comme il s'agit d'une mission de routine je suis sûr que vous aller me le livrer sans problème.Ajouta-t-il avec un sourire narquois.

L'homme se leva et observa Réobryn avec un regard plutôt hautain.

"Oh oui... Je vois... Messieurs, vous pouvez disposer... Contentez-vous de garder l'entrée au cas où il y aurait des oppurtuns gênants..."

Les deux molosses hochèrent de la tête et obéirent sans plus attendre.

L'homme se réinstalla sur sa chaise et se mit à sourire.

"Je suis tout disposé à vous fournir ce code. Cependant... Vous devez savoir qu'à Port-Ponant, tout a un prix."

Il reprit alors sa respiration et analysa le roublard avant d'ajouter.

"Combien votre employeur accepterait de donner pour recevoir une information ?"

Reobryn se força à garder une expression neutre, ce chien de Cobos n'avait pas parler de prix, et Reobryn detestait l'idée de mettre la main à la patte, ce n'était pas dans ses habitudes. Non il devait trouver un autre moyen, il devait bien en avoir un.

-Mon employeur n'a pas parler de monayer quoique se soit, il m'a dit que vous me le livreriez. Mais bon puisqu'il en est ainsi, dites moi votre prix.

Reobryn était vraiment agacé quant à la tournure que prenait les evenements.



[Diplomatie : (Cha+2;pts1)=3]

[Diplomatie : réussite]

L'homme se mit à sourire et son attitude hautaine disparut légèrement.

"J'avoue être agréablement surpris par votre réaction. Moi qui vous croyais être un de ces hommes de main sans cervelle, je dois admettre que vous m'avez bien eu sur ce coup."

Il se mit à rire et s'approcha de Réobryn.

"Dîtes à votre employeur que je lui donnerai son code pour cent pièces d'or, pas une de moins. De plus, je souhaiterais que ce soyez vous qui reveniez me voir pour me donner cette somme."

Il revint à son bureau et fit tinter une cloche. Aussitôt, les deux molosses qui attendaient à devant la porte entrèrent.

"Messieurs, veuillez raccompagner notre invité là où aux quais je vous prie."

De nouveau, l'homme s'addressa au roublard avec un grand sourire.

"J'espère que nous nous reverrons très bientôt. Je dois avouer que vous me semblez être quelqu'un de très intéressant et j'aimerais avoir l'opportunité de mieux vous connaître la prochaine fois. Pour ce qui est de notre prochain rendez-vous, venez donc aux quais de nouveau et répétez le même mot de passe. Sur ce, à très bientôt !"

C'est ainsi que les deux molosses bandèrent les yeux du roublard et le raccompagnèrent vers le point de départ.

Le roublard soupira intérieurement, il avait éviter une situation désagréable mais en plus était monté dans l'estime du Renard. Et Reobryn savait que dans le milieu les relations c'était le plus important pour faire des affaires.

- Je serais là, à bientôt.Dit-il toujours avec une façade la plus neutre possible.

Une fois sur les quais, il repartit pour le repaire de Mordwain. Il rabatit sa large capuche sur sa tête et adopta la démarche d'un viel homme claudicant. Il ne marchait jamais au milieu d'une rue, mais longeait les murs, ainsi il avait une meilleure vision de ce qu'il entourait. Le boiteux s'arrêter parfois pour regarder discrètement si personne le suivait. C'était de la paranoïa, mais elle avait sauver plus d'une fois par le passé.

Une heure plus tard il se présenta à Cobos afin de faire son rapport.

-Le contact avec le Renard a été effectué. Il vous lachera son code pour 100 pièces d'or, pas une de moins.

Reobryn esperait que ça serait la dernière fois qu'il jourait au coursier. Lui qui avait était un des meilleurs espion de la guilde de Vharpas voilà des années.

Cobos écouta patiemment le rapport puis ne tarda pas à donner sa réponse.

"Mordwain a anticipé le coup... Aussi il m'a demandé de te confier une autre mission à ton retour. Un de nos hommes s'est fait attraper par la milice et est à présent devenu une menace pour Mordwain. Il t'a chargé de lui régler son compte avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit."

L'homme se mit à jauger du regard Réobryn et sourit.

"J'ignore pourquoi Mordwain tient à ce que tu t'en occupe seul mais après tout, c'est le cadet de mes soucis. Notre indic pour t'aider se trouve à la taverne du Chien Boiteux, demande au tavernier de te faire griller une côte de porc saignante."

Sur ces mots, Cobos se retourna pour aller voir Mordwain, ne faisant plus attention au roublard.

Reobryn sourit intérieurement, enfin Mordwain lui donnait un véritable contrat. Il visualisait déjà la scène dans son esprit, enfin le chasseur faisait surface en lui, tuer un homme c'était quelque chose qui ne s'oubliait pas comme ça.

Il n'eut pas le temps de dire a Cobos que son homme était déjà mort que celui était partit.

Connaissant les ruelles de Port-ponant comme sa poche il se dirigea vers la taverne les yeux fermés tout en evitant les patrouilles. Il fut devant la porte en dix minutes, il pénétra dans le bâtiment et se dirigea vers le comptoir.

-Je voudrais une côte de porc saignante.Dit-il avec un regard insistant.

L'homme derrière le comptoir était grand, chauve et plutôt costaud. Il fallait dire qu'il fallait de la poigne pour pouvoir dresser les clients qui occupaient cet endroit à ce moment précis s'ils avaient décidé de se tabasser.
Tout ça pour dire que si Réobryn voulait faire son malin, la masse qui servait de tavernier lui arracherait la tête sans forcer.

Cet homme regardait le roublard avec une totale indifférence et lui désigna une porte.

"Veuillez vous installer par là-bas, votre menu vous sera apporté."

Un homme à l'aspect élégant alla ouvrir au roublard et l'invita à entrer.

La pièce était plutôt luxueuse comparée à la salle principale du batiment. Ici au moins, tout était propre et les objets entreposés brillaient et montraient de cette manière qu'ils étaient nettoyés très régulièrement. A vrai dire, tout semblait si net qu'on pouvait trouver ça louche.

L'homme guida Réobryn à une table nappée sur lesquels étaient disposés une assiette d'argent et une autre de glaise.

"Veuillez attendre ici, je vous prie." La voix de cet homme étrange possédait une intonation plutôt hautaine et indifférente à l'égard de son invité.

Il se dirigea ensuite vers une nouvelle porte mais avant de l'ouvrir il se tourna vers le roublard.

"Veuillez pardonner pardonner mon étourderie mais je me dois de signaler à mon maître quel a été le menu que vous avez demandé."

L'endroit ne le mettait pas à l'aise, cela ressemblait vaguement à une mascarade au milieu de ce bouge. Mais son rôle ne lui permettait pas de critiquer les goûts immobilier de son indic. Il était d'ailleur en train de l'examiner lorsque le «serveur» lui demanda le menu.

-Je veut que l'on me grille une côte de porc saignante.

Le "serveur poussa donc la porte et quelques instants plus tard, un homme plutôt chétif et l'allure originale vint à la rencontre du roublard.

"Donc voici l'un des intermédiaires de Mordwain... Que me veut donc ce vieux chien de chasse au modeste propriétaire que je suis ?"

Le regard de cet homme se posa sur Réobryn et le détailla avec un certain amusement.

Reobryn inclina la tête en guise de salut au maitre de céans. Il n'en avait cure que cet homme insulte si ouvertement Mordwain, il ne faisait pas encore partie intégrante de son clan. Il allait devoir maintenant justifier la raison de sa présence à l'homme qui lui faisait face.

-Un des hommes de Mordwain a jouer les poucaves, et par conséquent doit être punis. On m'a dit que tu pourrais me rencarder sur lui.

En entendant Réorbryn lui adresser la parôle, l'homme fit une légère grimace.

"Je vois, je vois. Mordwain n'a pas oublié la dette que j'ai envers lui aussi ne vais-je pas lui faire payer mes informations mais dîtes-lui quand vous le reverrez que nous sommes à présent quitte lui et moi et qu'il ne s'attende plus à des informations gratuites de ma part.

Votre homme se fait surnommer le "Rat", j'ai entendu dire qu'il traitait avec des prêtresses de Shar. Leur temple n'étant pas vraiment facile à trouver, je vous dévoile aussi son emplacement. Allez donc dans la vieille batisse abandonnée vers le l'arène. Dans cette masure vous trouverez une trappe donnant à priori sur des sous-sols. Il s'agit en fait de catacombes, faîtes attention à ne pas vous perdre."

L'homme se tourna alors dos à Réobryn puis il finit par lacher.

"Je ne sais rien de plus et je ne peux pas non plus vous donner un plan de ces catacombes...

Bien vous savez tout. Je vous prie de m'excuser mais j'ai à faire à présent. Adieu."

San,s attendre de réponse du roublard, l'homme retourna dans son bureau et le "majordom" revint pour conduire le roublard vers la sortie de cette pièce.