Retour chez le Z

Repassant par le même chemin, Dixis se retrouva au quartier général de la cellule zenth. Il n'avait pas fait trois pas qu'il était intercepté par Baine-sait-quel traîne-savate travaillant ici.

"Hé, vous, le boss veut vous voir." dit il en pointant le pouce par-dessus l'épaule.

Après quelques errances dans les couloirs (qui lui permirent de s'y familiariser un peu), Ombresort retrouva la porte du bureau de Selimon, prêt à faire son rapport, en espérant que le sorcier ne lui prendrait pas trop le chou avec le "cas" Josi.

Ombresort monta tranquillement les escaliers, sans tomber sur son nain favori... Drekar, avec un ou deux K je me souviens plus, pensa Dixis en atteignant la dernière marche de bois. Ses bottes firent grincer plus d'une fois les lattes usées par le temps, le bureau de Selimon n'était plus très loin, encore trois portes et c'était à droite. Dixis n'avait pas vraiment envie de voir ce cher sorcier, surtout qu'il sentait bien qu'il allait lui gangrainer le cerveau avec une multitude de reproches... Enfin après réflexion il n'avait pas grand chose à se faire reprocher. Un menestrel de plus ou de moins cela ne changeait pas grand chose, ça faisait plutôt du bien même. Bon certe Josi s'était enfuit, pas bien loin d'ailleur, mais Ombresort l'aurait sûrement rattrapé si "monsieur" Jon ne s'était pas pointé en jouant son grand numéro d'operette.

Dixis frappa deux coups à la porte et entra, déboulant dans le même bureau mal rangé de tout à l'heure. De toute façon c'est bien connu, les mages vivent toujours dans un merdier immonde ! Et après on ose dire qu'ils sont organisés...

"Salutation seigneur."

Au garde à vous Ombresort scruta une quelconque réaction de la part de Selimon, et comme il n'avait pas l'air de gueuler tout de suite, Dixis en profita pour demander :

"Dites moi, sauf votre respect, quelle était cette mission... de merde ?"

Le ton de Dixis restait calme, il avait l'air vraiment sincère en posant cette question, mais avec Ombresort rien était vraiment sûr... Avant que le mage ne réponde il enchaîna rapidement, de la même voix à peu près neutre :

"Pourquoi avoir envoyé ce type là ? Vous savez, Jon, l'homme en noir. Il avait l'air bien mieux renseigné que moi... Pourquoi avoir gardé une partie des informations ? Enfin après tout je m'en br-... contrebalance, les résultats sont là, Josi est mort ainsi qu'un ménestrel qui trainait au milieu et cela aurait était le cas avec ou sans Jon."

Au fur et à mesure de la phrase, le ton de Dixis était de plus en plus grave et sérieux, pour en devenir presque sombre. Ombresort, qui semblait souvent passer pour un rebelle à l'esprit libre et impulsif, paraissait ténèbreux et plus inquiétant que jamais. Autant dire qu'il savait jouer de tout les registres.

Ils n'était pas seuls dans la pièce. Dixis ne l'avait pas remarqué tout de suite, mais Drekkar le nain était déjà dans le bureau. Selimon foudroya le bainite du regard histoire de lui faire comprendre que la prochaine fois, il serait avisé d'attendre qu'on lui dise d'entrer. Le mage fit un geste de la main.

"Laissez-nous Drekkar, nous en reparlerons plus tard."

Le nain haussa les épaules et sorti, bousculant outrageusement Dixis au passage, histoire de lui rendre la pareille quelques heures plus tôt. Ombresort n'eu pas le temps de lui pester après car la porte avait déjà claqué. Selimon posa alors les deux mains à plat sur son bureau et se leva lentement.

"Dite-moi, Ombresort, c'est quoi votre problème? Le soleil tape trop fort ici? Cela a rammolli votre petit cerveau?"

Sans lui laisser le temp de répondre, il enchaîna.

"Cette mission de merde, vous auriez dû être capable de la remplir, mais apparament je me suis trompé. Je vous ai suivi par clairevision, et quand j'ai vu la tournure des évènements, j'ai pris la liberté de contacter Jon pour rattraper le coup, maintenant que je savais où il se trouvait."

Jusqu'à présent, la voix de Selimon restait parfaitement maîtrisée. Mais il heurta brusquement la table du poing.

"Pouvez-vous me dire quel besoin aviez-vous d'attaquer ces agents ménestrels en plein jours?! il leva les mains au ciel et tourna autour de son bureau. Six mois! Six mois que je m'échine à monter une cellule permanente sous le nez de ses empaffés de Ménestrels, et un crétin me ruine tout en quelque minute! Maintenant que vous avez tué l'une des leurs, ils vont vouloir la venger, ils vont faire un rapport comme quoi l'activité du Zentharim est très dangereuse à Calimport, et on va se retrouver avec une armée d'agent ratissant la ville pour nous retrouver!"

Selimon était tellement furieux que le moin pire que risquait Dixis était de se retrouver muté en Vaasie sptentrionale. Le mage s'avança jusqu'a ce que ce que sont visage ne fut plus qu'à quelques centimètres du sien.

"Je vous ai prévenu Ombresort. Je n'aime pas les fortes têtes. Ruinez-moi encore une opération et je vous fait hacher menu."

Il martela le front de Dixis avec les deux doigts de la main.

"Alors imprimez-vous bien ça dans la merde que vous avez dans le crâne!"

Selimon lui tourna alors brusquement le dos et retourna à son bureau. Il fit un large geste de la main par dessus son épaule.

"Et maintenant, cassez-vous avant que je ne m'énerve vraiment. Retournez dans vos quartiers et n'en bougez plus avant que je ne vous en tire!"

Ombresort se contenta d'enchaîner les "oui", les "bien sûr monseigneur" et les "cela ne se reproduira plus" avec une voix à la limite d'éclater de rire. Mais heureusement que Selimon s'étouffait dans ses jurons, et n'arrivait même pas à comprendre un traître mort d'Ombresort. Le prêtre aurait pu lui cracher une bonne insulte à la face qu'il ne l'aurait pas entendu. Mais néanmoins il ne fallait pas tenter le diable... Evidemment le chef ressortait les même arguments en bois que tout les chefs sortaient, c'est à dire le classique "vous avez ruiné six mois d'efforts". Comme si les menestrels n'étaient pas au courant de cette cellule, elle datait d'avant le retour de Baine, Calimport faisait parti des premiers lieux à tomber sous la coupe Zenth. Quand les ménestrels s'étaient ensuite installés ici c'était justement pour lutter contre la présence du réseau noir... Alors Selimon pouvait balancer ça à la brute moyenne attardée mais il pouvait le garder face à Ombresort, les manuels d'histoire il les avait lu.

Bien entendu Dixis ne dit rien, ne préférant pas contrarier Selimon, car même dans le pire des tords le chef a toujours raison... Néanmoins cela n'empêcha pas Dixis de s'essuyer le visage lorsque le boss lui ait tourné le dos, enlevant d'un revers de manche les postillons.

*La prochaine fois je mettrais un masque, avec des bouchons, comme ça je n'entendrais ni ne verrais ce connard.*

Ombresort fit un grand salut à Selimon, empreint d'hypocrisie. Tout l'art était de ne jamais perdre la face...

"Alors je dispose seigneur, appelez moi quand vous le souhaiterez."

Le prêtre sorti et referma la porte derrière lui, calmement. Puis il s'éloigna dans le couloir en marmonant milles malédictions à voix basse. Ce crétin de Selimon apprendrait à l'apprécier... Dixis se doutait qu'il devait faire ce genre de scène à tout les nouveaux, pour les décourager, les mettre plus bas que terre histoire que seuls les moins larvaire s'en sorte. Il devait sûrement en tuer de temps en temps aussi, pour motiver le reste. Mais Ombresort avait subit bien trop d'ignominie de la part de ses camarades prêtres à l'époque de sa formation pour se laisser impressioner d'une quelconque manière.

Dixis se balada dans le complexe, crevant sous l'ennui. Il pria une bonne dizaine de fois, histoire de récupérer de la magie qu'il avait employé. Finalement il tourna en rond dans le couloir principal. Le meilleur moyen de s'en sortir est de se faire des alliés, même temporaires. Ombresort vit Drekkar, le nain, sortir de la porte en face de lui. Le prêtre le héla en s'approchant de quelques pas :

"Dis moi, Drekkar, tu n'es pas un Zenth n'est pas ? Inutile de le cacher, je le sens, ça ce voit. Veux-tu savoir pourquoi ?"

(8 heures +tard) (sort récupérés)(+2 pv)

Drekkar se retourna vivement et regarda Dixis comme on regarde approcher le collecteur d'impôt, c'est à dire avec une furieuse envie de lui jeter des pierres. Il ravala une réplique piquante.

"Non je veux pas savoir. Qu'est-ce que ça peut me foutre?"

Il haussa les épaules.

"Je bosse de temps à autre pour Selimon. Il paye bien, sauf qu'il a un peu des problème de budget en ce moment. Mais que ce soit lui ou un autre, rien à cirer. Je suis payé pour un boulot et je le fait, point final."

Du pur mercenaire professionel. Ni plus, ni moins. Pouvait-on attendre autre chose d'un nain, d'ailleurs? Dixis avait vaguement compris que Drekkar était l'expert en pièges et autre mécanismes, domaine dans lequel il semblait drôlement compétent. Baine sait de quoi il était capable avec trois clous et un ressort.

Ombresort eut un petit sourire, le genre qui fait piquer des crises rien qu'à le voir. Il écouta les répliques acerbes du nain, et il eut réponse à sa question sans même la poser : Drekkar était un indépendant. En plus de ça Selimon avait des problèmes de budget ? Voilà qui était véritablement très intéressant. Dixis comprenant mieux pourquoi le mage pleurait à chaque fois qu'une mission n'allait pas exactement comme il le fallait : Il était sur la corde raide. Pour obtenir des subventions de la part des zenths il lui fallait des résultats exemplaires !

"Ah voilà de belles paroles de mercenaire, une profession tout à fait... hmm... respectable."

Il n'y avait pas d'ironie dans la phrase de Dixis, il aimait véritablement les mercenaires. Il les trouvait "amusants" dans le sens ou il suffisait d'y mettre le prix et ils pouvaient tourner leurs vestes à n'importe quel moment. Si Selimon manquait de budget Ombresort pourrait toujours payer Drekkar pour qu'il pose une bombe dans le bureau de son supérieur... Dans ce cas là changement de chef, nouveau budget, nouvelle chance. Mais chaque chose en son temps, valait mieux en apprendre plus avant.

"Vous m'avez l'air assez compétent. De toute façon si Selimon vous a engagé au péril de son budget c'est que celoi doit être vrai. Enfin j'ai entendu des rumeurs sur quelque chose d'assez particulier : la poudre noire. C'est utilisé par des artificiers, gnome pour la plupart, et paraîtrait-il que cela serait dévastateur ! Dites moi, manipulez vous ce genre de... chose ?"

Cela interessait grandement Ombresort, si Drekkar en possédait Dixis ne dirait pas non pour faire main basse sur un peu de son stock. Ce genre de matériel pouvait renverser une bataille, ou une situation ou encore un chef.

Le nain haussa un sourcil broussailleux. Une façon de dire qu'il ne se laisserait pas tirer les vers du nez inocemment.

"Je n'ai pas l'air assez compétent, je suis compétent. Il y a une sacré nuance. Y'en a beaucoup qui ne font pas cette différence."

Il y avait-il un lourd sous-entendu? Après tout, Selimon lui avait passé un tel savon que tout le bâtiment en avait certainement profité.

"La poudre ouais. J'en ai eu entre les mains. On en trouve qu'à Lantan, et l'exportation est interdite. Sur le marché noir, le prix frôle les quinze sacs pour une livre. Une livre! Juste de quoi faire sauter une serrure."

D'après les rumeurs, les guildes les plus riches gardaient en stock un tonneau ou deux de cette précieuse substance. Drekkar avait l'air tout à fait capable d'utiliser ce genre de chose. Qu'il en ai avec lui, il n'allait certainement pas le révéler comme ça.

Le nain savait comment la manipuler, voilà qui était très intéressant. Mais il ne semblait pas en posséder plus que ça, et c'était bien domage. Mais au prix de la chose ce n'était guère étonnant... Même si Drekkar devait être bien payé il ne fallait pas pousser le bainite dans les orties : ça coûtait véritablement les yeux de la tête. Il faudra trouver autre chose pour se débarasser de ce pourri de Selimon. A la deuxième solution la plus simple était le poison, une chose haïe de la plupart des sorciers, à cause de leur faible constitution... Lire les livres ne rendait pas très endurant. Dixis hocha lentement la tête aux propos du nain, il pouvait sûrement en apprendre plus, mais sur autre chose. Le prêtre se racla la gorge, feintant une mine désintéressée :

"Dis moi cela fait combien de temps que tu travailles pour Selimon ? Tu connais ses petites manies ?"

La question était innocente, mais évidemment lourde de sous entendus si l'on y prêtait vraiment attention. Si Ombresort venait à connaître les habitudes, voir les défauts, de son supérieur, il pourrait très bien transformer cela en faille ou en moyen de pression. Aucun homme n'était parfait, il devait bien en avoir. Soit un attrait immodéré pour certaines choses, ou un travers qui le mettait souvent en péril. Dixis serait amusé de découvrir un supérieur drogué... Cela n'était pas rare chez les zenths qui tentaient de monter dans la hierarchie : tous les moyens sont bons pour être à la pointe. Mais si Selimon se droguait il devait le faire en secret bien sûr, mais Drekkar semblat avoir un oeil et une oreille un peu partout, vital pour survivre.

Le nain haussa de nouveau les épaules, mais une petite lueur maligne brillait dans ses yeux.

"Je bosse pour lui par intermittence depuis un an. Il n'a pas l'air d'être un homme à vice, mais je ne m'intéresse pas particulièrement à sa vie."

Vérité ou rétention volontaire d'information? Difficile à dire. Drekkar n'était pas stupide. Il cherchait avant tout à savoir ce que ça lui rapporterait de rencarder Dixis, chose que son patron pourrai ne pas du tout apprécier. Pas question de compromettre une situation confortable.

Tout-à coup, quelqu'un l'interpella.

"Ombresort!"

Un maigrichon au regard fourbe se tenait dans l'escalier. Il avait une tête à vous travailler les vertèbres au couteau de boucher.

"Il y a du grabuge dans les sections d'égout autour de la sortie H. Le boss veut que vous alliez voir ce que c'est, et que vous y remédiez."

Sans attendre, le type tourna les talons et s'en alla. De mieux en mieux, maintenant non seulement Selimon le mépisait suffisament pour ne plus lui adresser la parole en personne (ce qui finalement n'était pas plus mal) mais surtout, il lui refilerait systématiquement le travail de merde. Nettoyer les égouts... c'est bon pour les larbins. Mais après le scandale que le mage lui avait planté, Dixis sentait qu'il allait être de toutes les "corvées chiottes" pour un bout de temp.

Pour information, il appris que la sortie H, donnant sur les égouts donc, se trouvait dans la cave par laquelle il était arrivé (cette dernière étant elle-même la sortie B )

Ombresort se contenta d'hocher la tête d'un air profondément las. Un manque d'entrain flagrant. En même temps allez trainer dans la merde n'était pas très réjouissant. Quoique c'était toujours mieux que de voir la gueule de Selimon en train de postilloner comme un jet de pisse. Dixis secoua la tête, il y'avait interêt à avoir quelque chose dans les égoûts, si c'était juste pour aller passer le salut aux rats...

*Bon allons-y...*

Le prêtre de Baine descendit l'escalier grinçant jusqu'à la cave, manquant de fracasser les lattes de bois sous ses bottes ferrées. Il poussa quelques barrils qui lui bloquait le chemin, pour tomber sur une lourde trappe. Ses gants métalliques passèrent sur l'anneau de fer qui était accroché au bois. La main d'acier se referma, puis d'une geste ample il ouvrit. Un claquement plus tard et une odeur infâme remonta du conduit pour lui chatouiller les narines. Ombresort jura quelques imprécations.

"Pouah ! Ca pu plus que le cul de Torm !"

Ombresort mit ses deux pieds sur le premier barreaux de l'échelle qui descendait dans cet océan de chiasse. Avec classe il se laissa glisser le long de l'échelle malgré sa lourde armure. C'était un reste de l'entraînement zhent. Quand il arriva en bas il fut acceuillit par un "flac". L'eau arrivait à peine jusqu'au dessus de son gros orteil. Il ne regrettait pas d'avoir des bottes totalement étanches. Il fit quelques pas, des ondes courant à la surface de l'eau verte et puante. Sur les côtés, Dixis pouvait repérer quelques rats qui se battaient grâce à son infravision. Il poussa d'ailleurs un de ces tas de poils d'un coup de pied rageur. L'endroit était calme, ce qui était plutôt normal, et sombre.

*Bon alors quel genre de bordel y'a t'-il par là ...*

Ombresort n'avait même pas de carte de ce trou à merde, alors il allait falloir procéder méthodiquement. Il fit le tour des galeries proches, tentant de repérer quoique ce soit de louche ou d'anormal, un bruit ou un mouvement. Son morgenstern se balançait dans les ténébres, son bouclier protégeant son flanc gauche. Ses yeux rougeôyaient dans le noir, lui donnant un air quasi-démoniaque par sa taille.

[Cherche, Détection +2 et Perception auditive +2]

[Hum derrière ? Je suis dos à un mur ! J'interprête comme devant, de toute façon je doute que cela soit vraiment important]

Quelqu'un de plus ? Qui venait se joindre à la fête ? Ombresort s'apprêtait à incanter un sortilège pour détecter la présence de l'homme invisible, mais se suspendu à la venu de quelqu'un d'autre. Ses yeux rougeôyant sondèrent les ténèbres, si quelqu'un venait il le verrait immédiatement, à moins que son sang ne soit froid bien sûr... Ou qu'il soit aussi dissimulé par la magie, mais la cela serait le festival de Beshaba ! De toute façon Ombresort devait sûrement être déjà repéré, certe on ne voyait pas très clair dans les égouts mais ce n'était pas les abysses non plus.

"Qui va là ?"

Le ton du bainite n'était pas des plus agressif, il était surtout méfiant. Ce qui était normal, car généralement les gens qui trainait dans les égouts n'étaient pas très fréquentable, Ombresort en était la preuve vivante... En tout cas Dixis commençait à se lasser de ce petit jeu, ce genre de trap-trap le fatiguait au plus haut point, il préférait les actions plus concrètes. Il allait falloir utiliser à la ruse...

[Jet de détection à +2 si nécessaire pour voir qui ou quoi s'amène]

[derrière dans le sens par là où tu viens d'arriver]

Infravision ou pas, le bainite ne vit personne dans l'immédiat. Jusqu'a ce qu'une silhouette petite est trapue s'amène dans une zone faiblement éclairée par de la lumière filtrant d'une grille non loin de là. Drekkar. Hé oui, un malheur ne vient jamais seul.

"Tiens, mais c'est notre prêtre militant... Qu'est-ce tu fiche là? On t'a affecté à la surveillance des égoûts?"

L'idée qu'il venait peut-être effectivement de gagner un poste permanent dans ce trou du cul de kobold hérissa Dixis. Il préfèra noter que le nain savait camoufler parfaitement sa trace termique, certainement grâce à une quelconque bricole magique, et qu'il ferait bien de s'en souvenir, entre autre d'éviter de rester seul avec lui dans le noir.

Mais peut-être que Drekkar pouvait l'aider après tout...

Dixis leva les yeux au ciel un court instant, pestant intérieurement. Quelle chance ! Son ami préféré se ramenait maintenant... On se demandait bien ce que le nain venait foutre dans ce trou à merde, pour venir ici de plein gré il fallait être légèrement maso sur les bords. Ou alors ce brave Selimon avait chargé Drekkar d'une mission aussi pourrie que la sienne. Quoique non c'était impossible de tomber sur une affection aussi nule ! Surtout pour ce nain là en question, qui paraissait avoir certaine grâce de la part du "chef". Enfin, en tout cas, les choses étaient ce qu'elles étaient : Il allait sûrement falloir s'accorder avec Drekkar.

Ombresort baissa légèrement son morgenstern, marquant une sorte de sourire egnimatique. Dans la pénombre cela avait plutôt l'air d'une grimace menaçante... Dixis retorqua à la déclaration du nain :

"Je n'espère pas me retrouver à l'affection de cette merde ! Mais je pourrais te retourner la question... Quoique en fait non, je m'en branle de ce que tu fous ici car de toute façon je n'ais sûrement pas à savoir n'est pas ?"

Question purement réthorique car immédiatement après Ombresort enchaîna sur autre chose, d'un ton plus sollicitant, en étant tout de même loin de l'implorance :

"Toi qui bricole tout le temps et qui touche un peu à tout, tu dois sûrement avoir quelque chose pour réveler ce qui est... invisible. Car vois-tu il y'a une sorte de... cho-...connard qui s'amuse ici. Et apparamment il utilise un quelconque sortilège pour se rendre invisible."

Le bainite marqua une pose, ses yeux rouges fixant Drekkar à travers les ténèbres. Ombresort s'adossa au mur derrière lui, puis ajouta finalement :

"Je me doute que tu n'as pas grand chose à gagner à... hmrg... "m'aider" mais je saurais sûrement te rendre la pareille..."

Dixis parlait-il sérieusement ? C'était impossible à dire, son ton était bien trop indéchiffrable. Même si il était assez fourbe Ombresort savait qu'une entente avec Drekkar pourrait se montrer finalement assez utile. Ombresort était assez impulsif mais il savait reconnaître les personnes qui valent le coup.

Le nain se campa sur ses positions, les mains sur les hanches.

"Oho! J'ai pas rêvé là, tu viens de demander de l'aide là? Quel moment historique!"

Quelques sarcasmes plus tard, Drekkar sorti d'une de ses nombreuse poches un petit sachet de poudre. Un bon geste pour un bon geste, cela ne semblait rien lui coûter.

"De la poudre d'apparition. Mais si c'est bien ce que je crois, tu viens de croiser le célèbre 'vieux des égouts'. Ah ouais, mais tu sais pas ce que c'est toi... En fait un genre de figure locale. Une espèce de vieil ermite qui hante les souterrains. On ne sait pas ce qui fout là, ni d'où y viens, mais ce qui est sûr, c'est qu'il a des pouvoirs de sorcier. Rien de bien méchant, juste de quoi emmerder le monde."

Il cracha par terre, et repris son air roublard.

"Bon ben c'est pas que je trouve ta compagnie ennuyeuse, mais, hé hé, je suis attendu ailleurs. Ah, t'es pas le premier à vouloir lui faire la peau, mais personne n'a réussi à choper ce diable, alors bonne chance, ha ha ha!"

Drekkar s'enfonça dans le boyau principal et disparu rapidement de la vue de Dixis. Le sachet ne contenait pas beaucoup de poudre, il allait falloir l'utiliser à bon escient. Et espérer aussi que le nain ne s'était pas payé sa tête en lui filant du sucre en poudre.

Au sarcasmes du nains Dixis grommela juste un "va te faire foutre" légitime, il était vrai qu'il aimait pas vraiment qu'on se foute de sa gueule, mais il n'avait pas trop le choix pour une rare fois. Mais la suite décomposa encore plus la mine de Dixis, parce qu'elle était bonne celle-là : "Le vieux des Egouts". Mais quelle connerie ! D'ou venait ce genre de légende à la con ? Etait-il tombé dans une ville de malade ? C'était fort possible... Mais il allait sûrement falloir s'y accomoder. Ombresort jeta un coup d'oeil à son sachet de poudre, pas de quoi casser trois pattes à un grouilleux !

*Quand j'aurai mis la main sur ce vieux débris j'en ferais une épave... Enfin une tombe...*

Pivotant sur lui même, faisant par la même occasion voleter sa cape noire dans les airs, il sruta les environs. Comment pièger ce vieux gâteux ? Ombresort prit la poudre dans une main, passant son bouclier dans son dos, et dans sa main directrice garda son morgenstern. Quand il le "verrait" il suffira de souffler dans sa paume ouverte, pour répandre la poudre dans les airs et réveler l'enfoiré invisible.

Comment faire venir l'autre maintenant ? Cela devait sûrement être un grand "joueur"... Ombresort gueula dans les ténèbres :

"Allez vieille loque pathétique viens là ! Montre un peu que tu es autre chose qu'une légende appartenant au passé !"

Un peu de provocation juste pour voir...

Dans les ténèbres on ne vu que de choses : La première était deux yeux rouges, et la seconde un sourire blanc éclatant qui n'augurait rien de bon. Le vieux était juste en face de Dixis et, justement, celui-ci tenait un énorme morgenstern dans sa main droite. Le type semblait être surpris, ce n'était pas vraiment étonnant, mais ça aller sûrement lui être fatal. Machinalement l'arme d'Ombresort se leva dans un scintillement d'acier, puis retomba à toute vitesse en direction du crâne de "la légende des égoûts". Cette mission pourrie dans le trou du cul du monde prenait fin ici et maintenant, avec une tête qui explose, voilà au moins une chose ravissante.

*Tchaw !*

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