Retour au pays

L'homme hésitait...

"Qu'est-ce qui m'assure que tu ne mens pas ? Donne-moi ton arme, et je te conduirai à Mordwain."

Ce crétin commençait à l'exaspérer, mais Mordwain avait peut être de bonnes raisons d'avoir prit de nouvelles mesures de sécurités. Aparamment beaucoup de choses avaient changées depuis qu'il était partis au bagne. Il releva sa manche droite et montra son avant-bras: deux dagues de pirates se croisaient et un V trônait au dessus d'eux.

-Si t'est dans le milieu depuis longtemps tu dois bien connaître ce tatouage. Les Couteaux n'existent plus mais on travaillait bien avec ton maître. Il te faut quoi de plus?

Il rengaina sa rapière, et déboucla sa ceinture mais au moment de la lui donner il dit:

-Minute, j'aime pas ça. Qu'est-ce qui me dit que t'est pas en train de me rouler? Qu'est-ce qui me dit que t'est pas en colère parce que j'ai tué ton pote et que tu veux te venger? Moi je te donne mon arme que si je suis sûr que je risque rien, compris?

Reobryn essaya d'analyser le visage de son interlocuteur et d'y déceler des signes de mensonges.

[Psychologie +4]

"Grrr... Tu aurais montré ça tout de suite, ça aurait réglé bien des problèmes. Je savais pas qu'il y avait des Couteaux encore en vie. "

L'homme se détendit quelque peu.

"Qu'est-ce que tu veux à Mordwain ? Si c'était de matériel dont tu avais eu besoin, tu aurais pu le trouver autre part..."

Reobryn s'emporta mais se retint d'embrocher ce sombre idiot.

-Quoi ! T'est en train de te payer de ma tête, c'est ça ! J'ai l'air d'un bouffon? ! Vous êtes arrivés le cimeterre au clair prêt à me trancher la gorge!

Il respira et se calma, s'exciter sur cette fiente d'orc ne servirait à rien. Sa main gauche serrait son flanc pour ralentir l'hémorragie et de l'autre se massa la base du nez.

-Bon, écoute moi bien. J'ai besoin de renseignements et je crains qu'il n'y ait plus que Mordwain pour me les donner. Alors maintenant conduis moi à lui.

"Tu verras Mordwain... Mais surveilles le ton que tu prends, minable.

Allez, suis-moi."

Il se dirigea vers la sortie, mais, voyant que Reobryn ne le suivait pas, se retourna :

"Bon, tu ne veux pas me faire confiance ? C'est ton problème. Mais c'est pas moi qui a besoin de renseignements."

Reobryn ne daigna pas répondre à son insulte, il était déjà sur les dents comme ça, et un nouveau combat n'arrangerait en rien sa situation déjà préoccupante. Il lui jeta juste un regard mauvais, les sourcils froncés.

-J'te suis, allons-y.

Mordwain allait-il lui réservait un accueil aussi chaleureux que ses sous-fifres? Seul un avenir proche répondra à ses questions muettes. Si y avait bien une chose qui n'avait pas changer Reobryn espérait que c'était Mordwain.

L'homme sortit de la maison et guida Reobryn dans les rues de Port-Ponant. Ils arrivèrent assez vite à l'arrière d'une auberge de taille assez importante, et entrèrent dans les écuries. Reobryn commençait bien à se demander si l'homme ne le menait pas en bateau. Jusqu'à ce qu'il soulève une botte de foin révélant une trappe en bois.

"Après toi..." dit-il d'un ton un brin machiavélique.

Ils traversèrent les rues de la cité, s'attirant les regards des quelques badauds marchant dans les rues. A Port-ponant la racaille était partout mais plus rare étaient les hommes qui marchaient du sang plein leurs vêtements. Une fois devant la trappe, Reobryn jeta un oeil torve au bandit.

-Dépêche toi, dit-il fatigué de son attitude, tu crois vraiment que je vais passer devant toi pour rentrer dans un repaire qui m'est inconnu. Qui me dit que les gardes qui sont en bas n'ont pas l'ordre d'abattre les intrus, ce qui serait naturel en somme. Et avoir ta sale face derrière moi ne me rassurait pas tant que ça. Alors vas-y.

Il s'écarta pour le laisser manoeuvrer.

[Intimidation échec]

L'homme le regarda, stupéfait...

"Non mais tu me prends pour qui ? Quand je dis passe, c'est passe ! Ta dague, j'la veux pas dans le dos, alors tu vas te grouiller de descendre. C'est ça ou tu crèves !"

Reobryn lui jeta un regard meurtrier, il fixa tour à tour la trappe et le mécréant. Après une inspiration profonde qui indiquait qu'il avait pris une décision il ajouta:

-Si c'est un piège, c'est toi qui sera le premier à crever.

Il appuya sa menace avec un clin d'oeil. Il finit par ouvrir la trappe et entama la descente et lança un dernier regard à l'homme.

Derrière lui, l'homme sortit une torche de son havresac et l'alluma. Ils descendirent dans le passage souterrain, un passage creusé dans le roc, sombre et poussiéreux, dont le sol n'était que partiellement recouvert de dalles de pierres. Ils le suivirent pendant une centaine de mètres avant d'arriver devant une lourde porte métallique.

Alors que Reobryn s'avançait pour l'ouvrir, l'homme lui prit le bras et l'arrêta.

"Hoho ! Attention où tu mets les pieds, mon... ami. Les paliers de porte ne sont souvent pas des plus sûrs." dit-il en ricanant.

En effet, en examinant la dalle sur laquelle il allait poser son pieds, il était évident qu'elle dissimulait un piège...

Reobryn posa instinctivement sa main sur la poignée de sa rapière, au moment où l'autre lui prit le bras.
Mais il ne finit pas son geste et regarda plus attentivement la dalle de pierre. Il y avait effectivement un petit creux qui pouvait cacher un piège dessous.

«Sûrement une dalle de pression»Il connaissait ce système, le malheureux qui y poser le pied enclenchait le piège qui pouvait être une volée de fléchettes ou encore une attaque magique.

Il tourna sa tête vers son compagnon et lui dit:

-Et bien qu'est-ce que t'attend pour le désamorcer?

L'homme le regarda, étonné... Comme si les paroles de Reobryn étaient aberrantes de stupidité.

"A ton avis, ne penses-tu pas que si ce piège est là, c'est qu'il y a une bonne raison ?"

Il se contenta de taper quelques coups sourds à la porte, qui s'ouvrit grâce à un mécanisme d'engrenages d'après les bruits qu'entendit Reobryn.

Elle déboucha sur un couloir aux parois rocheuses luisantes d'humidité, éclairé par des lanternes sur une longueur de quelques dizaines de mètres.
Reobryn remarqua alors qu'ils suivaient la direction de la côte.

L'homme fit passer Reobryn en tête, tout en prenant la précaution de ne pas poser son pieds sur la dalle.

Le tueur prit une mine dépitée face au commentaire de son guide, il se retourna vers se dernier avant d'ajouter:

-Mais je m'en cogne des raisons de la présence de ce piège! Il alla rajouter une autre réplique cinglante mais décida de la garder pour lui.

Ils parcoururent le couloir pendant un petit moment encore avant de tomber sur un porte massive, faite de bois et de fer, avec deux autres molosses pour en garder l'entrée. Leurs bras massifs se croisés sur leurs puissantes poitrines, leurs mines étaient aussi accueillantes et chaleureuses que celle de son compagnon. Une forte odeur d'huile planait dans l'air, en raison des braseros qui brûlaient près des gardes, à celle-ci s'ajoutaient l'odeur d'épices et de parfums qui semblaient venir de derrière la porte. Voyant cela Reobryn s'arrêta pour laisser passer son accompagnateur.

-Et si tu nous présentais?Envoya Reobryn de manière ironique.

"Tu veux les connaître ? Tant mieux pour toi, il se peut que j'aie à te les présenter un de ces jours !" dit l'homme avec un sourire mauvais.

Il fit un signe de main, et les gardes ouvrirent la porte. Ils descendirent un escalier en colimaçon dont les murs étaient suintant d'humidité, qui déboucha sur une trappe. L'homme invita Reobryn à descendre l'échelle qu'elle dissimulait, et ils arrivèrent sur un quai souterrain, vraisemblablement clandestin, qui profitait de la protection offerte par une caverne débouchant sur la Mer des Etoiles Déchues.

Un trois-mats était à quai, dont l'accès était gardé par une dizaine d'hommes de main, tandis qu'un système de treuils servait à débarquer ou embarquer de la marchandise à son bord à partir d'une proéminence rocheuse qui surplombait les deux hommes.

Du reste, l'endroit était de taille assez réduite mais pouvait accueillir encore un ou deux vaisseaux de taille moindre.

Il aurait été dur de rouver d'autres sorties, mais Reobryn remarqua une petite lucarne naturelle creusée dans la paroi, à laquelle il pourrait se hisser en grimpant les murs de la caverne. Mais cela ne serait vraisembablement pas facile, d'autant plus s'il venait à être poursuivi.

On le fit monter dans le bâtiment à quai, alors que les hommes alentours leur jetaient des regards mauvais, puis enfin ils firent halte devant la cabine du capitaine, où l'homme frappa. Un panneau coulissant s'ouvrit à la porte.

"Ce n'est que moi. Cet homme un peu trop curieux prétend connaître notre chef Mordwain."

Le cliquetis d'un loquet, et la porte s'ouvrit.

On amena Reobryn dans le bureau de Mordwain, où celui-ci, qui n'avait depuis la dernière fois que Reobryn l'avait vu guère changé. Il avait même dû prendre du poids, ce qui devait l'amener vers les 120 kilos, et son visage, marqué par la petite vérole, n'avait pas tant changé que ça. Mordwain le toisa du regard...

"Ah ben ça ! Si je m'imaginais que quelqu'un comme toi était encore en vie ! Pas la peine d'en dire plus. Je sais ce qui t'amène."

Reobryn fut soulagé de la réaction du receleur, seule la surprise se lisait sur son visage. Il s’avança et hocha sa tête en guise de salut.

-Et oui tu vois des fois la vie… Il semblerait que je sois le dernier véritable « Couteaux » en vie. Je dis véritable car un chien se balade vivant en ville et je veux le voir mort. Tu sais de qui je parle ?

Le tueur espérait que le prix à payer pour l’information ne soit pas trop élever car il ne lui restait plus grand chose aux yeux d’un rapace comme Mordwain.

[Psychologie réussite]

Mordwain sembla quelque peu gêné... Reobryn se souvenait parfaitement des manières de l'homme qu'il avait jadis connu, et d'habitude, il n'était pas si tendu...

"Tu me demandes beaucoup là... Il faudrait faire ressurgir de vieilles affaires... Et cela prendra du temps."

Puis, reprenant un air sournois qui lui était plus familier, le receleur dit :

"Bien entendu, cela n'ira pas sans une certaine... compensation. Que ça soit clair, je suis prêt à prendre des risques, mais uniquement si tu en prends toi aussi."

Le roublard savait pertinemment depuis le début qu'il devrait quelque chose à Mordwain, mais pour faire couler le sang du traître il prendrait tous les risques possibles, son honneur avait était bafoué donc une seule chose comptait à présent.

-Écoute Mordwain, si la guilde était toujours debout, tu en serais que plus riche non? Ce chien t'a privé d'un nombre incalculable de richesse et moi j'ai passé dix ans de ma putain de vie au trou. Alors, oui bordel je prendrais tous les risques s'il le faut. Mais pour avoir sa tête je suis impuissant sans ton aide.

Un courant glacial prit possession du corps de Reobryn, il laissa cette douce sensation l'envahir car il la connaissait très bien, elle faisait partie de lui depuis ces dix dernières années. Elle avait pour nom la Haine.

Mordwain soupira...

"C'est vrai... La chute des Couteaux m'a pas mal coûté... Mais je me suis refait ailleurs.

Enfin, si tu es prêt à prendre des risques pour retrouver ton salaud, eh bien, je te propose un marché. Il va me falloir des hommes pour retrouver sa trace, des hommes qui pendant ce temps auraient pu accomplir d'autres tâches bien plus lucratives.

Alors ces tâches... Tu les accompliras."

Il était soulagé de ne pas entendre Mordwain parler de sous entre eux, juste de services rendus mutuellement. Reobryn comprenait et approuvé parfaitement ce procédé.

-Désigne et je frapperais. Mais auparavant il faudrait de quoi me requinquer, j'ai pris un sale coup, en me défendant contre tes hommes.

En effet il pressait toujours sa main contre sa blessure au flanc.


-Ils m'ont attaquer sans aucune sommation. Tu sais que j'aurais préféré m'arranger avec eux en sachant qu'ils t'appartenaient. La prochaine fois qu'ils s'annoncent avant de tirer le cimeterre au clair. Je me suis retrouver obliger de me défendre.

Reobryn se gardait bien de révéler la mort de l'autre chien, la situation allait peut-être dérapé et là ça en serait fini de lui et de sa vengeance.

[Diplomatie +3]

[Bluff/Diplomatie échec]

Mordwain se renfrogna, et Reobryn avisa qu'il avait peut-être bien eu tord de prononcer de telles paroles pouvant passer pour un reproche.

"Humph, et tu t'imagines peut-être avoir été malin ? Tu pensais vraiment que quelqu'un donnant un vieux mot de passe allait passer inaperçu. Ecoute-moi, aujourd'hui, à part les traîtres des Couteaux, il n'existe plus personne capable de donner un tel mot de passe. Alors forcément... J'ai pensé à un espion, j'ai agi !"

Finalement, l'homme se détendit et se leva. Tout en tournant autour de Reobryn, il continua de parler.

"Bon, une fois qu'on en aura fini, tu iras voir Salvia, notre... hum, guérisseuse, dirons-nous, qui te donnera de quoi soigner ça. Ensuite, je t'enverrai auprès de Cobos, qui te dira ce que vous allez faire. Quand tu m'auras convaincu, et que j'aurais obtenu ce que tu désires nous pourrons parvenir à un... arrengement."

Reobryn se tendit quelque peu en voyant Mordwain l'admonester pour l'accident. Heureusement la tension redescendit.

-C'était un malentendu,Mordaiwn. Mais je n'avais aucun moyen de savoir que les choses avaient changés à ce point. Même le vieux Morn a disparut de la circulation, personne n'a voulut me renseigner sur son cas. Bon passons.

Il lissa la barbe qui commença à lui mangeait le visage et réfléchit avant d'ajouter:

-Ah oui, j'aurais aussi besoin de quelques marchandises, une bonne dague par exemple ferait très bien l'affaire, ou un anneau. Je peut y mettre le prix, mais je pensais à un p'tit effort de ta part je l'avoue.

"Morn ? Pfff... évidemment, ils l'auront évincé en même temps que les Couteaux... J'crois que tu ferais bien de ne plus retourner là-bas... D'ailleurs j'espère qu'on t'a pas suivi jusqu'ici...

T'as raison, faudra leur faire payer à ces chiens. Mais tu crois quoi ? Que j'vais te nourrir alors qu'c'est toi qui a besoin de mon aide ?"

De dépit, Mordwain se dirigea vers un coffre derrière lui et en sortit un fourreau contenant une lame courte, qu'il tendit à Reobryn.

"Tiens, prend ça, c'est tout ce que j'ai pour le moment, mais c'est une lame de qualité."

Reobryn sortit la lame du fourreau. Elle était bien plus légère et équilibrée que celle qui maniait actuellement...

[Reobryn reçoit : épée courte de maître]