Retour au pays

Le temps était plutôt gris en cette fin d'après midi, et l'air était emplie d'effluves marines. L'homme qui se tenait planté sur les quais regardait la cité portuaire d'un oeil torve, cela faisait dix longues années qu'il n'avait pas poser un pied dans ce nid de vipères. Non pas qu'il la eut détesté au contraire, il était né dans cette ville et y avait vécu des moments pas trop désagréables. Son enfance passé dans une bande de fripouille, son entrée chez les Couteaux de Vharpas, non au contraire cette cité était son terrain de jeu favoris. Mais aujourd'hui s'il était là,ce n'était pas pour revoir sa ville ou encore pour renouer certaines relations après son départ forcé de Port-Ponant, mais pour assouvir sa soif de vengeance. On l'avait trahi et le perfide devait payer son erreur par le sang.
Reobryn pensait que le traître avait dû rester à Port-Ponant, il n'avait aucune raison de partir d'une cité qui offrait pouvoir et richesse à qui saurait le prendre. Il commencerait son enquête ici, sur les quais, une des meilleures sources d'informations en ce qui concerne la canaille, et il savait par où commençait. Reobryn sourit à l'idée que feront la tête de certaines fréquentation d'époque lorsqu'il leur ramènera sa trogne de borgne. Il débuterait par « l'Auberge aux deux clés », où il connaissait le tenancier d'antan.
Il poussa la porte et les odeurs qui l'assaillirent lui rappelèrent combien c'était bon d'être libre, la transpiration, l'alcool, la fumée formaient qu'une seule et même odeur. Il regarda l'assemblée de d'ivrognes qui lui faisait face, puis se dirigea vers l'aubergiste:

-Dis moi, Morn « deux couteaux  » est là? Faut que j'lui cause.

Il jeta un bref coup d'oeil sur le bar, et constata que peu de choses dans l' ensemble avait changé.

Peu de choses avaient changées, certes, mais c'était bien le cas de l'aubergiste... A la grande surprise de Reobryn, c'était une grande femme d'une quarantaine d'année, aux cheveux noirs de jais, la peau très claire, à la mine tout sauf avenante, qui semblait tenir l'auberge d'une main de fer. Reobryn ne se souvenait pas de l'avoir jamais vu dans le milieu, ce qui le détabilisa quelque peu.

Lorsqu'elle entendit la question de Reobryn, la femme ne réagit pas tout de suite et continua ses affaires, puis s'approcha de Reobryn et lui murmura à l'oreille :

"Tu es nouveau, toi, dans l'coin, hein ? On ne prononce plus ce nom par ici !"

Cette femme était-elle tout simplement cloche ou était-elle fatigué de vivre, Reobryn détestait être snobé de la sorte. Heureusement pour elle, la tenancière revint lui répondre discrètement. Reobryn hocha la tête et réfléchit à la situation. Reobryn possédait que peu d'ami dans ce milieu, enfin des relation assez sûre pouvant être considéré comme tel. Morn en faisait partie, il se demandait bien ce qui avait pu lui arrivé, son vieil ami trempait dans pas mal de combines pas tout à fait légales mais de là à ce qu'il gène quelqu'un au point de le faire supprimer, quelque chose clochait. Reobryn était embêté, Morn représentait sa source la plus sûr dans le milieu et la moins chère. Il devait donc apprendre ce qui était arrivé à son collègue. Il leva la main en direction l'aubergiste comme s'il allait passer commande et lorsqu'elle arrivait souffla doucement:

-J'aimerais vraiment savoir ce qui lui est arrivé, vous savez ce vieux singe me doit un service, vous voyez et je tiens à ce qu'il me le rende. Si vous commenciez par le début...

[Renseignement +5] [Psychologie +4]

La femme semblait énervée et soupira longuement avant de se rediriger vers Reobryn. Elle lui murmura à l'oreille :

"Votre ami a déplu aux Masques, et s'il n'est pas mort, il doit du moins être en exil. Je vous le répète, il n'est pas bon de prononcer ce nom ici."

Reobryn avait senti la nervosité de la femme lorsqu'elle lui avait parlé de Morn... Peut-être l'avait-elle bel et bien connu dans un passé pas si lointain. Elle ne disait pas tout, c'était une certitude. Cependant, il serait peut-être dangereux d'en demander plus, en tout cas dans les circonstances actuelles...

Les Masques, tout le monde avait un jour entendu parler de leurs sinistre réputation, ils faisaient dans l'assassinat et le meurtre mais ce n'était pas ce qui gênait Reobryn, c'était leurs puissances et le fait qu'ils avaient su s'immiscer dans les plus hautes sphères de la société de Port-Ponant. C'était le genre de guildes qui valait mieux avoir avec que contre soi.

« Qu'est qu'il a bien pu faire pour s'attirer les foudre de l'organisation? »pensa le tueur.

Morn était un indépendant, ce qui fait qu'il n'était pas très apprécié par les guildes, mais il s'était révélé un bon informateur pour Reobryn, il avait plusieurs fois rencardé sur ce qui se passer en ville.
Qu'il soit mort ou pas, le gredin ne servirait plus à Reobryn, il ne le pleurerait pas et ne chercherais pas à le venger. C'était la règle dans le milieu, pour le bien des affaires des meurtres devaient être commis. Il sortit de l'auberge sans un au revoir ni même un regard pour la tenancière.
Il marcha longtemps dans les rues insalubre du port, réfléchissant à sa nouvelle condition. Il devrait se remettre sur pied, mais comptait se mettre à son compte pas comme par le passé.
Ses pas le portèrent devant une enseigne de magasin, un potier. Bien sûr ce n'était pas le potier qu'il l'intéressait mais l'arrière boutique. Ancien associé des Couteaux, Mordwain était le receleur de la guilde, il se chargeait de la revente des biens volés.
Il pénétra dans la boutique et s'adresse à la vendeuse:

-La côte est claire aujourd'hui,non?

C'était le code habituellement utilisé pour voir le receleur.

La jeune femme sourcilla à cette phrase. Apparament, elle semblait très surprise...

"Ne bougez pas d'ici, je reviens sur le champ. Asseyez-vous, si vous le désirez, dit-elle en désignant une chaise. Je n'en ai pas pour longtemps."

Sur ce, elle partit vers l'arrière-boutique, et Reobryn resta seul. Cinq minutes passèrent... La jeune femme n'était toujours pas revenu. Dix minutes, toujours rien... Un bruit de bottes se fit entendre à l'extérieur. L'intuition disait à Reobryn que cela ne présageait rien de bon. Les pas se dirigeaient vers la porte... Les hommes étaient plusieurs, au moins deux. Reobryn ne disposait que de peu de temps avant qu'ils ne rentrent.

Reobryn lut la stupeur sur le visage de la marchande, mais au moins elle semblait comprendre de quoi il s'agissait. Il se cala contre le mur en attendant et croisa les bras sur son torse, puis dix minutes plus tard pensa:

« Soit elle se fout de moi cette putain, ou alors j'ai un petit problème »

Il ne savait pas encore quoi mais la situation était anormale, il se mit à réfléchir quand il entendit les bruit de pas dans la rue, il devait réagir car ça sentait pas bon pour lui. Reobryn prit la suite de la jeune femme dans l'arrière boutique à pas de velours et chercha un coin pour se cacher.

[Déplacement silencieux + 4] [Discrétion +4]

Il ragea en voyant que cette putain l'avait piégé comme un bleu, il ne se laisserait pas avoir comme ça. Il arma son arbalète et se planqua derrière un gros rideau et attendit qu'ils rentrent.

[Discrétion +4]

[Discrétion réussite]

Les pas cessèrent devant la porte, et ce fut le silence pendant une dizaine voire une trentaine de secondes. Puis soudain, la porte s'ouvrit avec fracas sous l'effet d'un coup de pied, et deux hommes firent leur entrée dans la pièce. L'un était assez maigre, avec des cheveux noirs et longs qui lui arrivaient aux épaules, et quelques cicatrices sur le visage, l'autre était plutôt corpulent et complètement chauve. Reobryn pu apercevoir que chacun portait un cimeterre à la main, et une paire de dagues à la ceinture. Fort heureusement pour lui, le rideau était assez long pour le couvrir en entier, et il s'efforça de calmer sa respiration pour ne pas se faire repérer.

Les deux hommes inspectèrent la pièce, aux aguets...

"Tiens, tiens, Daf, dit le plus maigre, on dirait que notre ami veut jouer à cache-cache..."

Il lui fit un signe de tête, et le dénommé Daf partit en direction du comptoir, à l'opposée de Reobryn, tandis que l'autre jetait un coup d'oeil dans un recoin...

Les hommes continuèrent leurs recherches, espérant surprendre Reobryn à chaque recoin. Ils semblaient plus ou moins perdus, cela ne leur semblait pas logique qu'il ait réussi à s'échapper.

"Hum, il se serait enfui ? Je vais jeter un coup d'oeil dans la rue." dit alors le maigre.

Il sortit donc, laissant son collègue seul au milieu de la pièce, vigileant.

Reobryn put détendre ses muscles juste le temps d'aspirer un bouffée d'air. La situation semblait se désamorcée quelque peu. Si ces deux nigauds ne le trouvaient pas, peut – être qu'ils partiraient sans poser aucun problème.

«Mais peut-être ont-ils trop peur de leur maître pour rentrer bredouille»pensa-t-il.

Il pencha pour la seconde solution, Reobryn devait donc se débarrasser de celui-là le plus rapidement possible, ensuite il improviserait. Il écarta un pan de rideau et leva son arbalète en visant soigneusement son homme.

[Bonus attaque à distance +3] [ Attaque sournoise + 1d6]

[Attaque sournoise réussite]

Reobryn visa juste, et le carreau se ficha dans le dos de l'homme qui s'écroula sur le sol, dans un étrange gargouillement. Cependant, sa masse était telle qu'il fit un certain bruit en s'afaissant sur le sol, ce qu'entendit son compagnon. Reobryn entendit ses pas dans la rue, en même temps que le bruit d'une lame sortie de son fourreau.

L'homme allait revenir et l'affrontement semblait inévitable.

Le carreau n'avait pas encore atteint le brigand que Reobryn s'élançait déjà vers le comptoir rangeant son arbalète dans un même mouvement. Lorsqu'il attendait l'autre putain pendant dix minutes, il avait machinalement regardé le plafond qui était composé d'une charpente apparente offrant de nombreuses cachettes pour un acrobate comme lui. Reobryn prit appui sur son pied droit et sauta sur le comptoir et d'un même élan bénéficia d'un nouvel appui pour atteindre l'entrai de la charpente. Tel une araignée sur sa toile il se mouva dans un coin sombre de la pièce qui offrait un bon angle de vue sur l'entrée de la pièce. Il ressortit son arbalète légère et la réarma. Puis il attendit que sa proie rentre dans la boutique en retenant son souffle.

[Discrétion +4] [Acrobatie +4] [ Déplacement silencieux +4] [Équilibre +2]

[Escalade, non acrobatie, mais réussite quand même, Equilibre échec]

Tout se passait bien, Reobryn grimpa sans trop de difficultés sur la charpente. Il commençait à recharger son arbalète... et perdit son équilibre en se saisissant de cette dernière ! Il bascula sur le côté, et dut la lâcher... Elle chuta sur le sol, alors que Reobryn réussit de justesse à s'accrocher à la poutre. Aurait-il le temps de remonter avant que l'homme ne rentre ?

"Quelle poisse" lacha-t-il entre ses dents. Il devait récupéré son arbalète avant que l'homme n'arrive. Il lacha prise et retomba de manière à amortir le choc. Il ramassa son arme et fila se cacher derrière la tenture. Il s'arrêta de respirer en attendant qu'il s'amène. Le combat aller être rude,c'était certain.

[Discretion + 4]

[Acrobatie échec]

Reobryn ne se réceptionna pas vraiment de façon idéale sur le plancher et sentit très vite une douleur assez vive dans sa cheville. La situation était d'autant plus contrariante qu'il eut à peine le temps de se lever que son adversaire fit irruption dans la pièce.

"Ah ! Voilà notre homme ! Tu étais bien caché je remarque, tu as même eu ce balourd Daf... Que fais-tu ici ? Parle ! De toute façon, tu ne t'échapperas pas".

L'homme était sur ses gardes, prêt à se jeter sur Reobryn à son moindre geste...

Reobryn grimaça en retomba sur le sol.

«Quelle poisse» répéta-t-il. Cette journée commençait assez mal pour lui, tout le monde semblait ne plus se souvenir du passé, ou les seules qui s'en souvenaient chercher manifestement à le tuer. Reprenant son flegme naturel lorsque l'autre pénétra dans la pièce, il écarta lentement les bras de son corps pour montrer qu'il ne chercherait pas à combattre.

-Je cherche Mordwain, je voulais juste quelques explications voilà tout, mais il semblerait que vous ayez eu la bonne idée de vous en mêler.Rétorqua-t-il avec une pointe d'ironie.

-Je sais pas qui tu est et pour qui tu travailles, et je m'en moque. Mais je veux savoir pourquoi vous êtes-là en ce moment même.Continua Reobryn avec tout le sérieux et l'assurance dont il était capable.

"Ce serait plutôt à toi de vous mêler de vos affaires. Le fait que vous ayez utilisé un ancien code prouve que tu es tout sauf un ami de Mordwain... Et si tu n'es pas un ami, tu es donc... un ennemi !"

Sur ce, il se lança sur Reobryn, cimeterre à la main, et commença le combat, portant un coup sur le flanc de Reobryn, qui ne put esquiver à temps. Il sentit la lame glaciale entamer la chair... La douleur était difficile à supporter, mais malgré ça, Reobryn se resaisit, prêt à riposter aux coups de son adversaire.

[Attaque de l'homme de main réussite, Reobryn perd 3 points de vie]

Ce sous-fifre commençait sérieusement à l' énervé. Il allait lui répondre quand l'homme le surprit en portant l'attaque qui le blessa. Il porta sa main libre au flanc et sentit le liquide poisseux qui commençait à se répandre. Il tira sa rapière au clair et fondit sur l'homme de main.

«Crève chien ! » cracha-t-il entre ses dents.

[Attaque +0]

[attaque réussie]

Reobryn, dans sa rage, asséna un coup à son opposant, qui, touché à la hanche, recula, tremblant...

Il s'interrompit et se mit sur la défensive.

"Attends ! Tu es un homme de valeur à ce que je vois. On doit pouvoir discuter..."

Son corps encore secoué d'une colère fiévreuse, Reobryn avança vers le larbin suppliant, sa rapière toujours pointée sur son adversaire. Et ce fut le visage déformé par la haine et la douleur qui lui répondit:

-Oui, on va discuter tout les deux. Dis-moi qui te commande et pourquoi toi et ton ami êtes venus ici. Parle!

Le ton était tranchant et sans appel, Reobryn voulait des réponses et allait les avoir.

[Intimidation +7 (5+2 du don brute)]

[Intimidation échec]

D'un coup de cimeterre, le brigand détourna la lame qui le menaçait sans doute un peu trop à son goût.

"N'essaie pas de jouer à ce petit jeu. c'est Mordwain qui m'envoie... Assez logiquement d'ailleurs. Il est dans le bon droit en envoyant des hommes défendre ses intérêts... Notamment lorsqu'un de ses ennemis est présent dans sa boutique. Dis-moi plutôt qui t'envoie, toi ! On a sûrement beaucoup plus à te proposer que ton employeur actuel."

L'attitude du brigand lui valu un autre regard haineux de Reobryn, mais dans le seul oeil qui lui restait le brigand pouvait y lire aussi de l'incompréhension.

-Je ne suis pas l'ennemi de Mordwain, on travaillait ensemble lorsque je faisais partit des «Couteaux de Vharpas». Je suis de retour à Port-Ponant après une longue absence. C'est tous ce que tu as besoin de savoir. Mais je dois voir ton maître, c'est important. Alors si tu as fini, tu pourrais me conduire à lui.

Il n'avait pas encore rengainé son arme et ne menacer plus l'homme avec, mais il se tenait prêt si l'autre décidait de le ré-attaquer.