Dans les environs de Lunargent

*Par la Déesse Sombre, cette Rouge est vraiment bornée! Qu'elle crève! Un petit enchantement et cette arrogante serait à mes pieds... Mais visiblement elle n'en vaut pas la peine.*

Jetant un regard noir à la Thayenne, Niamh se tourna vers Cledwyna. *Ah quand même, elle a au moins sentit quelque chose…*

-Suivez moi, proposa t-elle. Il faut justement que j’aille faire part de mes doutes à ce sujet au chef de la caravane.

Niamh s'éloigna sans un mot de plus pour Milena. Elle chercha ensuite des yeux le chef (ou l'un des chefs) de ce maudit convoi, qui serait sûrement plus apte à l'aider. Lorsqu'elle l'eut enfin trouvé, elle s'en approcha d'un pas rapide et sûr. Sans vraiment se soucier de ce qu'il était en train de faire ou si Cledwyna la suivait, elle l'interpella, l'air grave.

-Monsieur, excusez moi de vous déranger, mais des choses m'inquiètent. L’odeur qui stagne sur le camp est d’origine magique, et une magie assez puissante… Je crains que nous soyons menacé par le mage qui s'est enfui tout à l'heure. Il s'agit sans doute d'un nécromancien, et je le pense assez doué pour créer des créatures mort-vivantes. S'il n'est pas possible de partir maintenant, nous devons au moins nous organiser, il y aura sûrement une nouvelle attaque.

[Oui, allez moins vite, s’il vous plait… et désolé pour la ressemblance avec le post de Niamh, on a posté en même temps ou presque.]

Comme les autres, Lienduil sentit lui aussi les effluves émanant d’on ne sais où. Et tout comme ses camarades, il craignais qu’on entende a nouveau parler du nécromancien de toute a l’heure.

*Quelle étrange et désagréable odeur ! Ce n’est pas naturel, j’en jurerai. Et vu la situation, je ne vois qu’une explication : l’homme en robe de toute à l’heure. Je ne suis qu’un débutant en magie, mais mon maître m’a souvent parlé des fléaux de la magie. Et, comme Pavlov parlait d’un nécromancien, parmi eux se trouvent les morts vivants. Maintenant, à savoir si c’est effectivement une odeur de mort vivant, je serais bien en peine de le dire. Mais la nuit tombe. Il vaudrait mieux organiser le camp pour la nuit, surtout si on devra faire face à ces ennemis là. Mais j’ai déjà vu combien j’étais efficace pour ce qui est de diriger tout ce petit monde. Autant le demander au chef caravanier. D’ailleurs, j’ai oublié de le remercier pour Celestio. Il lui a probablement sauvé la vie.*

Lienduil se dirigea donc vers le chef caravanier qui avait soigné Celestio, tout en remarquant que Niamh allait parler à l’autre chef. Il s’approcha de lui doucement, pour ensuite prendre la parole de sa voix liquide et musicale.

- Excusez moi de vous déranger à nouveau. Tout d’abord, j’ai lamentablement oublié de vous remercier pour avoir soigner mon ami blessé. Un tout grand merci pour votre aide ! J’espère pouvoir vous rendre la pareille un jour. Mais ce jour arrivera peut être plus vite que prévu. Je suppose que vous avez-vous aussi sentis cette odeur pestilentielle. Mes compagnons et moi-même craignons une attaque de la part des brigands cette nuit, et cette odeur ferait peut être partie de leur plan. Je l’ignore. Mais je me suis dis qu’il serait bon d’organiser les wagons en cercle pour nous permettre de nous défendre plus efficacement. D’autant plus que mes compagnons et moi même sommes plus doués pour le combat a distance. Est-ce que vous pourriez organiser ça ? Ils n’écouterons que vous. Et cela pourrait sauver nos vies. Mais suis-je bête ? Je ne sais même pas comment vous vous appelez. Je me nomme Lienduil, et vous ?

Lienduil attendis patiemment la réponse du chef caravanier. Il ne voulait pas le précipiter ou le froisser, car beaucoup dépendait de lui.

Le caravnier qu'était aller voir Niamh était en train d'allumer un feu au centre de leur camp. Il ne prêta pas immédiatement attention à l'arrivée de la sudiste, plus préoccupé par son activité. Il était petit mais pas assez pour être un nain et semblait plutôt grognon.

"Nous ne pouvons pas partir, Pavlov ne l'apprécierait pas, et je le redoute plus que n'importe quoi."

Les flammes dansaient à présent dans les yeux de l'homme, lui donnant un aspect différent, presque triste. Son visage était sombre, c'était étrange.

"Je sais ce qu'est cette odeur, ma famille a été massacrée par des morts-vivants. Nous organiser ? Je ne connais rien à la tactique militaire, vous vous y connaissez vous ? Je ne sais même pas ce que transporte cette maudite caravane !"

Il semblait à la fois abattu et en colère...

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L'autre caravanier était assis au bord d'un chariot, ses yeux perdus dans le vague. Il vit arriver Lienduil mais ne bougea pas, attendant qu'il parle. La voix de l'elfe était douce, cela contrastait parfois avec la dureté des humains qui l'entouraient.

L'homme écouta sans broncher, puis répondit d'un ton las, il avait de large cernes sous les yeux, l'odeur de mort semblait prendre sur le moral des caravaniers, était-ce en fait un sort pour briser une quelconque résistance avant l'assaut ?

"Je m'appelle Derahq, vous aider fut naturel. Je veux bien organiser les chariot, mais cela risque de causer une panique générale, non ? Enfin tout dépend de comment on dit ça bien sûr... M'aideriez vous ? Je pense que les gens on confiance en vous, vous les avez déjà sauvé une fois."

La jeune combattante suivit la calishiste avec un temps de retard, un peu surprise par la demande de cette dernière. Elle arriva bientôt à sa suite, lorsque Niamh aborda le caravanier. Mais alors qu'elle écoutait attentivement les paroles de la magicienne et la réponse de l'homme, un rictus de dégoût et de surprise se peint sur son visage, alors que quelques longues mèches rousses retombèrent devant ses traits lorsqu'elle fit un geste de recul.

- Quoi?! Des morts-vivants?!

Elle se rendit compte qu'elle s'était exclamée un peu fortement, mis une main devant sa bouche et rougit un peu, espérant que personne d'autre n'aie entendu.

- Hum... Excusez moi... Mais ce sont bien des morts-vivants qui vont nous tomber sur le coin de la gueule?! Je me disais bien que ça puait la charogne...
Mais comment on fait pour se battre contre des morts?! Ça m'est jamais arrivé! Et puis tout le monde va paniquer, on a aucune chance! Et puis...

Elle se tut un instant, regarda sa hallebarde qu'elle serrait toujours dans sa main gantée et eut l'air de se résigner.

*Bon, va falloir découper du mort sur patte, ma grande...*

Elle fut parcourue d'un léger frisson, puis reprit sur ton étrangement ferme et autoritaire:

- Bon, faut organiser une défense, et quitte à faire paniquer tout le monde maintenant, au moins ils ne seront pas pris au dépourvu! Et si vous préférez vous faire bouffer par des mort-vivants que par Pavlov, et bien on restera, moi j'm'en fous!
Je m'y connais un p'tit peu en tactique, faut organiser tout ça, en rond c'est une bonne chose: Ceux qui sont incapable d'se battre au centre, les potentiels tireurs sur les chariots et les combattants entre les chariots. Et puis il faut armer du monde, comme vient de le dire Niamh. Et si y a pas assez d'armes, qu'ils prennent des bâtons! On va les broyer ces saloperies!

Le soudain changement de comportement de la grande rouquine avait quelque chose de déstabilisant, mais lorsque les circonstances l'exigaient, elle savait se montrer bien moins timide, surtout lorsqu'il s'agissait de sauver des vies. Néanmoins, elle se calma un peu.

- Et... euh... Sinon, est-ce qu'il y en a qui savent quand même un peu se battre?

*Manquerai plus que ça tiens!... Déjà que je viens de me donner en spectacle, alors si en plus j'ai fait tout ça pour rien...*

Niamh fut soulagée de voir que Cledwyna avait pu répondre au chef, car elle même aurait été bien incapable d'énoncer une stratégie. *J'ai bien fait de l'emmener avec moi! Mais elle me semble bien sûre d'elle tout à coup... Rien à voir avec la petite timide de tout à l'heure. Elle cachait bien son jeu!* Et comme la guerrière l'avait relevé, on ne combattait pas les morts vivants comme n'importe quelle autre bestiole.

-Si morts-vivants il y a, nous aurons sans doute affaire à ce qu'on appelle des zombis, déclara t-elle en essayant de se rappeler tout ce qu'elle avait appris à ce sujet. "Ils sont forts, mais se déplacent lentement. Par conséquent... Le meilleur serait de les combattre à distance."

Lienduil garda son air bienveillant et sérieux qu’il avait le plus souvent pour répondre à Derahq.

- Oui, cela serait bien d’essayer d’éviter la panique. Moi, je vois cela plus comme de la prévention. Il ne sert à rien de s’affoler tant que le danger n’est pas réellement présent. Je vous aiderai à organiser tout ça du mieux que je le peux, mais je crains que je ne sois pas très doué pour parler en publique. Il vaudrait donc mieux que vous parliez en mon nom, si vous pensez que cela aura plus de poids. Sinon, je pense qu’il serait judicieux de coordonner tout cela avec votre collègue. J’ai vu que mes compagnons ont été lui parler. Si on s’y met tous ensemble, nous arriverons sûrement à un bon résultat.

Pour associer le geste a la parole, Lienduil invita Derahq à l’accompagner vers l’autre conciliabule d’un geste de la main, en attendant que l’humain le précède.

*hum, ça ne fait pas très organisé, d’aller voir les deux chefs au même moment sans se concerter… Bah, tant pi. Je ne sais pas encore comment on va faire. Dans les histoires, la tactique la plus courante est celle du cercle. Essayons celle là. Si nous avons affaire a des morts vivants, comme je le crains, ils ne sont pas très malins et pourraient rester coincé par un wagon. On peut toujours espérer. Si je survis à cette nuit, j’apprendrai le sort de message pour avertir mon maître de mes recherches et de mes aventures. Il se peut que je ne rentre pas à Lunargent…*

[S'cusez pour le retard j'avais un prob' d'ordi pour le moins impromptu...]

Alors que Cledwyna devenait une générale en herbe, Derahq, accompagné de de Lienduil, rejoignit le groupe en pleine concertation. Tout le monde semblait au moins d'accord sur une chose : Mettre au plus vite les chariots en cercle, ce qu'ordonnèrent le plus rapidement possible les deux chefs caravanier. Les véhicules s'ébranlèrent en rond, formant une sorte de rempart improvisé. Au centre, un grand feu avait été installé, pour éclairer et rechauffer le coeur des défenseurs. Après avoir fait déplacer les chariots, les chefs revinrent.

"Nous avons réfléchit à un petit discours, car tout le monde se pose des questions sur cette nouvelle "configuration" des choses... Venez avec nous, plus nous serons nombreux plus ils auront l'impression d'être bien protégés."

Derahq monta sur une estrade improvisée : deux caisses de la mystérieuse caravane. Il se racla la gorge et demanda à tout les hommes de se rassembler autour de lui, pendant un instant un lourd silence s'installa, il ne semblait plus trop quoi savoir dire face aux visages anxieux des caravaniers.

"Hum... Mes chers... La nuit sera peut-être moins tranquille que prévue. Peut-être que certains d'entre vous ont déjà sentis cette odeur, celle de la mort qui plane sur notre camp. En fait il se pourrait que... Des... Morts-vivants soient assez proches d'ici, évidemment ce n'est pas encore sûr, mais cela se peut. Pour plus de sécurité je vous demanderais surtout de ne pas sortir de notre "enceinte" et de rester vigilants et en groupe. Aussi si certain d'entre vous se sentent prêts pour garantir la défense de la caravane par des rondes qu'ils lèvent la main immédiatement !"

Une quinzaine d'homme répondirent à l'appel, c'était déjà pas mal. Finalement il n'eut pas de mouvement de panique, juste peut-être un certain abattement...

[C'est pas grave, on a le temps... en tout cas en ce qui me concerne ^^
Hum, juste, y a combien de chariots déjà?]

La guerrière s'était posée à côté de l'estrade, la mine grave, s'appuyant sur sa hallebarde tout en réfléchissant à tout ce qu'il faudrait rajouter aux défenses.

*Bon, ce sont des morts-vivants... Ils ne vont pas vite, mais ne s'arrêteront pas avant d'être des tas complètement broyés, parce qu'ils ne ressentent ni peur ni douleur du fait qu'ils sont morts, à ce que l'on peut déduire des dires des connaisseurs et de la logique. Donc, les flèches ne seront pas terribles, mais il faudra tout de même les affaiblir à distance. Le feu peut-être?... Non, il prendraient trop de temps à brûler, et pourraient venir enflammer les chariots...*

Elle réfléchit encore jusqu'à la fin du discours et vit les mains se lever, ce qui la fit sourire d'espoir.

*C'est pas énorme, mais quand même!*

Puis elle s'approcha du chef sur l'estrade, et l'interpella pour que seul lui l'entende:

- 'Scusez-moi, Mais si on a le temps, dites leur aussi de boucher le dessous des chariots sur le côté extérieur, pour pas que les macchabés passent dessous. Et aussi, qu'il faut faire des barricades entre les chariots, chacune avec une petite entrée qui ne laisse passer qu'une personne de front, et de la place pour les défenseurs derrière.
A la limite, des piquets feraient l'affaire, je pense pas que les morts tirent à l'arc... Enfin, on sait jamais...

Puis, elle regarda un peu aux alentours, depuis l'arrière des caisses sur lesquelles l'homme se tenait, puis ajouta:

- Vous pouvez le leur dire?... Moi je suis pas très à l'aise pour parler...

Avant de rougir un peu, à la manière habituelle des gens timides, timidité qu'elle ne quittait apparemment que sous l'effet de l'excitation.

Malgré les mesures prises, ou plutôt à cause des mesures prises, Niamh commençait à craindre pour sa survie. Pour l'instant, seule sa baguette était en mesure de l'aider à repousser des morts-vivants. Mais si on lui en donnait le temps, elle pourrait se montrer bien plus redoutable. La nécromancie était son domaine de prédilection, et bien qu'elle ne lui permettait pas encore de ranimer les morts, elle pouvait plus aisément les détruire. Niamh s'adressa au groupe, anxieuse.

-Les chariots contiennent peut-être des armes à fournir aux volontaires... Après tout, ils appartiennent à une compagnie de mercenaires si j'ai bien compris. Vous devriez regarder. Quant à moi, je vais... me préparer. Je n'en ai pas pour longtemps, mais il serait mieux qu'on ne me dérange pas.

Sur ces mots, elle s'éloigna vers un des chariots situés à l'opposé de la forêt: Moins de chances qu'on vienne l'interrompre de ce côté. Elle s'installa le plus confortablement possible sur l'un d'eux, s'asseyant en tailleur. Elle sortit de son sac en bandoulière l'épais volume qui l’accompagnait partout. Le grimoire était particulièrement soigné, l'écriture douce et filiforme. La couverture de cuir était illustrée d'une gravure, la même qui ornait les parchemins qui lui avaient été si précieux pendant son enfance. Elle ouvrit précautionneusement l'ouvrage, tombant du premier coup sur la page recherchée. *Voilà... Enfin ils pourront se rendre compte de ce que peut faire l'Art ténébreux...* Puis elle se plongea dans les symboles magiques qui ornaient l'unique page du sortilège. Cependant, le temps qu'elle passerait dessus permettrait de l'utiliser à trois reprises... En se débrouillant bien, elle en aurait pour une demi-heure.

Tous semblait se mettre en place comme un puzzle, les hommes paraissaient assez motivés et prêts à un découdre : l'inconscience de l'inexpérience mais cela donnait aussi une certaine fougue aux combattants. Mais contre les zombis il allait falloir beaucoup de courage, car ces monstres étaient épuisants et décourageants par leur résistance hors normes... Contre eux les flèches étaient généralement à oublier, seul le corps à corps pouvaient en venir à bout... Et pour ça il ne fallait pas avoir froid aux yeux !

Lorsque Niamh évoqua le fait d'ouvrir les caisses, Derahq blêmit à vu d'oeil, visiblement il craignait quelque chose...

"Heu... Oui... Il y'a sûrement des armes mais elles doivent êtres à la propriété des Dragons... Je... Je ne sais pas si il est bon de les utiliser sans permissions... Mais c'est un cas de force majeure non ?"

Derahq jeta un coup d'oeil à l'un des chariots, il déglutit et tendit un doigt tremblant vers lui.

"Allons voir..."

Des hommes sortirent rapidement deux caisses du chariot, elles étaient très lourdes, c'était incroyable. L'un des types enleva le couvercle avec un levier métallique. La plaque de bois glissa sur le côté et à l'intérieur il y'avais...

... des lingots de plomb ! Que des lingots de plomb !

Les hommes écarquillèrent les yeux de surprise, ils se dépèchèrent d'ouvrir l'autre caisse, il y'avait encore des lingots de plomb ! Quelle était cette étrange mascarade ?! Pavlov avait-il découvert la formule de la pierre philosophale ? En tout cas cela n'avançait pas les défenseurs... Par mesure de précautions les caravaniers ouvrirent les caisses des autres chariots, mais il n'y avait que du plomb...

Derahq s'épongea le front, la tension venait de monter d'un cran chez les défenseurs. Il se tourna vers Lienduil et Cledwyna :

"Qu'est que ça veut dire ? Je ne comprend rien... Pourquoi Pavlov escorte une telle caravane ? ... Je ne comprend rien... Rien... Mais nous allons tous mourir sans armes ! C'est horrible !"

A présent il était vraiment paniqué, et les autres caravaniers n'allaient pas mieux, les aventuriers avaient intêret à calmer le jeu !

La jeune guerrière, un peu perplexe, se gratta la tête nerveusement tout en regardant l'inutile chargement, avant de répondre:

- Hum... ben y a au moins de quoi faire des barricades qui bougeront pas...

Mais malgré tout l'optimisme qu'elle essayait de déployer, tous les événements étaient définitivement contre les défenseurs. Elle réfléchit un instant, et voyant la mine terrifiée et abattue de toute l'assemblée, elle eut envie de trouver quelque chose pour les motiver.

*Mais je pourrai jamais leur parler à tous en même temps! Je vais être toute rouge, et avec un peu de chance... ils m'entendront même pas. Quelle merde! Mais pourquoi je peux pas avoir un peu de confiance en moi dans ces moments! C'est pourtant pas plus dur que de se battre... Pffff, j'y arriverai pas...*

Alors, elle s'adressa à Lienduil et à Derahq:

- Je sais pas ce que c'est que ce bordel. Tout ce que je sais c'est qu'on est dans la merde jusqu'au cou... Pourtant, on a une chance, j'en suis sûre!
Mais il faut calmer tout le monde!... Moi, je peux pas le faire... Ils voudront pas m'écouter, mais vous ils vous écoutent! Ressaisissez vous, on est pas encore mort, hein! Dites leur de prendre des bâtons, comme j'ai dit avant! Des gourdins, des branches, même les rayons des roues de chariots! N'importe quoi! Donnez leur confiance!... Moi je sais pas parler à autant de monde!

Elle s'était approchée de Derahq, et à présent, c'était tout juste si elle ne le secouait pas en l'agrippant par le col.
Puis elle se tourna vers Lienduil, et le regarda avec insistance, espérant qu'il la soutienne.

Lorsque les caravaniers déchargèrent les caisses et les ouvrirent pour découvrir un chargement décourageant, Lienduil regarda avec attention les allées et venues, et se posa beaucoup de questions…

*Mais qu’est ce que cela veut dire ? Pavlov est partit à la recherche des voleurs d’une partie du chargement et a abandonné celui-ci. Donc ça voudrais dire que la caravane n’était qu’un leurre pour transporter un chargement bien plus important. Malheureusement, la diversion de l’attaque c’est avéré payante, puisqu’ils ont réussi à voler ce qu’ils voulaient. Et si ils se sont si bien organisés, il est fort probable que Pavlov va tomber dans un piège. Ce que je ne comprend pas encore, c’est pourquoi nous attaquent ils maintenant, alors ? Car visiblement, ils savaient que le chargement était un leurre. Donc pourquoi nous en vouloir ? Et pourquoi le nécromancien prendrait la peine de créer des morts vivants pour nous attaquer. Il y a sûrement d’autres solutions plus simple et moins coûteuses. Quand vais-je percer le mystère ?*

Lorsque Derahq vint lui parler a lui et a Cledwyna, il se tourna vers lui. Puis il écouta la guerrière et acquiesça.

- Rousse Colombe a raison. Il faut trouver des armes. Demandez a tout le monde de rassembler tout ce qui pourrait ressembler a une arme : bâton, gourdins, barres de fers. Et si vous avez des armes prévues pour vous protéger, prenez les. De notre coté, on va vous prêter celles qu’on n’utilise pas. On a sûrement quelques dagues de trop. Et puis, essayez de trouver des armes de tir. Car il est toujours bon d’affaiblir l’adversaire a distance. Surtout celui-ci, qui ne peut pas répliquer. Au pire, lancez les lingots de plombs. Allez maintenant !

Lienduil s’était exprimé avec rigueur, comme pour donner des ordres, car il était conscient qu’ils avaient besoin que quelqu’un leur disent quoi faire, car ils étaient trop paniqués pour penser par eux même.

*Bon, voila, j’espère que ça aidera. Mais où est Niamh ? Elle a dis qu’elle allait se préparer. Je me demande bien ce qu’elle mijote. Dommage que je dois me consacrer a d’autres choses, car j’aimerais bien la surveiller. Et Milena ? Je vais lui parler.*

- Dame Milena ? Excusez moi de vous déranger, mais êtes vous armée ? Qu’avez-vous comme armes ? Car voyez vous, nous sommes un peu à cours. Donc si vous pouviez prêter celles que vous n’utiliserez pas, cela serait fort aimable a vous.

Milena leva un sourcil stupéfait.

"Si je suis... armée?"

Elle porta instinctivement la main à sa bandouillère de couteaux.

"Et ça, c'est des cures-dents? C'est tout ce que j'ai, et ça suffit. En temps normal."

Elle fit quelques pas, son bâton à la main. Un sentiment de malaise monta en elle, la faisant vaciller. Milena à survécu des années en Thay grâce à son sens logique de l'observation. Toutefois, il arrivait que ce soit son coeur qui parle. Un instinct de survie atavique, profondément enraciné depuis son enfance solitaire, qui lui criait de fuir à toutes jambes.

"Vous comptez sérieusement rester là à résister ?"

Cela lui parassaît improbable. Trop d'inconnues dans l'équation. Impossible de calculer les risques. Elle n'avait que peu de temps pour trouver une porte de sortie.

*Hum, c’est mal partit, si les magiciennes abandonnent le champ de bataille… Je ne les ai encore jamais combattu, mais si les morts vivants inspirent une telle peur, ils ont gagné avant d’apparaître. Et il me semble que ça soit leur tactique. Essayons de combattre leur peur.*

Lienduil releva la tête, bomba le torse et parla d’une voix claire, mélodieuse et calme pour que le plus de personnes possible l’entendent. Mais ce faisant, il se concentrait pour ne pas penser que, justement, tout le monde l’entendait. Car si cette pensée s’installait dans son esprit, il allait perdre les pédales. Il devait se persuader qu’il ne parlait qu’a Milena, seul à seul. Il y arriva, heureusement.

- Bien sur que nous allons rester ici. Et leur résister. Les morts vivants que nous auront peut être a combattre ne seront que des squelettes ou des zombies. Et ces créatures là sont complètement dénuées d’intelligence ou de tactiques. Les zombies sont terriblement lents et même le pire des combattant peut lui en remontrer au corps à corps. Et les squelettes sont plus rapides, mais bien plus fragiles ! Leur meilleure arme, c’est la peur. Si nous gardons espoir, nous vaincrons ! Et dans cette optique, si vous pourriez prêter quelques couteaux ou votre bâton aux volontaires, pour qu’ils puissent se battre, cela serait fort gentil !

Liant le geste à la parole, il pris la dague attachée a sa ceinture et la mis au centre du cercle de chariots, là où serait déposé les armes disponibles qui avait été, il l’espérait, cherchées et rassemblées.

Les yeux de la sorcière roulèrent dans leurs orbites. Et puis quoi encore? Il ne voulait pas qu'elle donne ses fringues aussi? Elle suspendit son souffle durant le petit discour de Lienduil. Ses narines se dilatèrent sous la colère, elle dû faire un effort incomensurable pour se maîtriser. Ce type était un crétin monumental. Il fallait trouver un moyen d'expliquer les choses calmement...

"Vous... *êtes complètement con où quoi?* n'avez jamais vu de mort-vivant, pas vrai? *A Thay, on est gâté* Leur arme est loin d'être la peur, ça c'est juste un plus. J'explique *en espérant que tu pige*. Dans mort-vivant, il y a 'mort' *jusque-là, tu suis?* et quand quelque chose est déjà mort, c'est difficile de le tuer, vous saisissez?"

Elle soupira et joignit les mains.

"Ce que je veux dire, c'est qu'il faut du lourd. Que voulez-vous foutre avec des dagues? A part les utiliser pour se trancher la gorge et éviter une mort horrible? Allez chercher des grosse branches, ce sera plus efficace.

De toute façon, ce n'est pas le problème. Les morts-vivants, puisque vous n'avez pas l'air de le savoir, se promènent par paquet de cinquante minimum. Et les gens de cette caravane n'ont ni la discipline ni la compétence de guerriers. Il n'y a pas de zombis lents ou de squelettes fragiles qui tienne, ils vont se faire bouffer sur place. Et quand je dit bouffer, ce n'est pas qu'une façon de parler...

Mais je ne parle pas sans proposer de solution. Il ne reste qu'une chose à faire : nous débarasser de toutes ces caisses de plomb, et de tout ce qui n'est pas indispensable pour alléger les chevaux, puis foncer vers Lunargent au triple galot en mettant le feu derrière nous pour faire barrière."

Foncer vers Lunargent. Elle n'aurait jamais cru dire ça un jour.

Cledwyna assistait à la scène, d'abord enchantée par la réaction de Lienduil, puis stupéfaite par celle de la Thayenne.
Elle s'avança alors vers celle-ci, énervée et résolue, et se campa devant elle, les bras croisés.

*Bordel! Elle commence à sérieusement me tendre celle-là!*

- Et bien, dis leur de monter sur les chevaux! Et les autres, ceux qui peuvent pas le faire, dis leur de courir très vite, tant que t'y es! On est à combien de Lunargent? Au moins une demi-journée en étant très optimiste! Et qui te dit qu'ils attaqueront de l'arrière, et qu’il n’y a rien d’autre sur le chemin?! Hein?!

Avant de continuer, Cledwyna montra du bras toute la foule de caravaniers apeurés.

- Moi, je reste pour défendre tous ces pauvres diables qu'ont rien fait pour mériter d'être ici! T'as pas encore compris?! Je vais pas partir pour sauver ma peau et les laisser se faire bouffer sans défense, même si je dois y laisser la mienne!
Alors on se battra! A coups de bâton ou de dague, je m'en fous, mais on résistera!

Puis elle sortit son épée du fourreau, et la brandit au dessus de sa tête. Sa soudaine colère lui ayant rendu confiance, elle dit d'une voix forte à l’attention de toute l'assemblée:

- Moi, je vous prête mon épée! Nous allons nous défendre, et nous résisterons!

Tout en parlant, elle alla déposer l'arme aux côtés de la dague de Lienduil, et revint ensuite vers la magicienne rouge, pour lui glisser sur un ton presque méprisant, ce qui était rare chez la jeune guerrière:

- Alors, si tu veux partir, vas-y! Personne ne te retiendra. Et si tu avais été capable de remords, j’aurais souhaité qu’ils te rongent pour le restant de tes jours!

Laissant la Thayenne méditer seule, elle s’approcha de l’Elfe.

- Bon, je crois qu’on a fait ce qu’on a pu pour les motiver.

Dit-elle en lui souriant.

*… j’espère quand même que je pourrai le retrouver. Si seulement je pouvais ne pas mourir avant de le retrouver… Mais je ne les laisserai pas!*

Quand la colère flambe, la politesse est la première chose qui part en fumée. Milena brandit un poing haineux, en dépit du bon sens qui voudrait qu'on apaise les choses.

"Et toi, grande débile, si tu avais été capable de réfléchir, tu saurais que c'est la meilleure chose à faire!

Sans les caisses, les chariots peuvent avancer plus vite. Et une cible mobile sera plus difficile à atteindre. Les mort-vivants auront du mal à progresser à travers la forêt pour nous couper la route, alors qu'en restant là à se terrer, ils nous encercleront en surnombre. Repense à ça quand tu aura la mort de tout ces 'pauvres diables' sur la conscience à cause de ton entêtement de bourrique!"

La sorcière cracha par terre, un rictus amer sur les lèvres.

"Je me demande bien pour quoi je m'obstine à essayer de vous faire comprendre. Apparament, vous avez tous l'air déterminé à chercher systématiquement le plus court chemin pour vous faire tuer!"

Aux paroles de la sorcière, Cledwyna cessa de sourire à Lienduil, et se retourna lentement, ses yeux crépitant de colère et d'agacement. Son poing était serrait si fort le manche de sa hallebarde que ses articulations craquèrent, et s'en fut de peux pour que ce ne soit pas l'arme elle même.

- Et ben! Tu veux voir ce qu'elle te dit la grande débile!
Demande leur à eux ce qu'ils en pensent! On leur a dit qu'il fallait partir, c'est quand même pas ma faute s'ils n'osent pas le faire, espèce de pétasse!

Puis elle s'avança vers Milena, le visage rouge de colère, après avoir lâché sa hallebarde dans les bras de Lienduil. Cledwyna se trouvait à présent face à la Thayenne, le poing serré devant elle.

*Faites que quelqu'un me retienne, ou j'éclate la tête de cette pimbêche!*

- Alors tu peux te tirer, j'en ai rien à foutre! J'en serai même très heureuse! Mais je resterai pour défendre ceux qui ne peuvent pas ou n'osent pas partir, c'est à dire presque tout le monde, que ça te plaise ou non! Alors, vas-y demande leur qui veut te suivre pour partir!

Milena leva un index menaçant. Le sang semblait avoir reflué de son visage tant elle était pâle. Sa voix avait repris un ton à peu près normal, quoique glacial, mais une lueur meurtrière brillait au fond de ses yeux. Une sorcière rouge ne menace jamais à la légère.

"Fait gaffe ma grande, ça pourrait te coûter cher..."

Cette femme avait la tête plus dure que le cul d'un nain. En temp normal, c'était prodigieusement agaçant. Mais quand en plus ça se doublait de stupidité... Allez, mais qu'elle y reste! Qu'elle serve d'apéritif à zombi, et puisse le nécromencien relever sa grande carcasse pour qu'elle nettoie ses chiottes jusqu'à la fin des temps, la bêtise n'est jamais assez punie.

"Parce qu'en plus il faudrait que je m'occupe de tout le monde? Que je convainc chacun qu'essayer de partir vaut mieux que mourir à coup sûr? Ah mais j'oubliais, c'est parceque mademoiselle n'ose pas parler aux gens. C'est curieux, car mademoiselle est pourtant très douée quand s'agit d'ouvrir sa gueule pour brailler des conneries."

Célestio commençait à se lasser de ses disputes puériles et parfaitement inutiles. Toutes les deux ne voulaient pas lâcher le morceau et campait sur leur position. Il lui fallait intervenir avant que cela ne tourne au carnage.

"Mesdemoiselles un peu de calme. La colère est mauvaise conseillère et fait prendre des décisions des plus discutables."

Observant les deux femmes attentivement afin de préserver le moindre faux mouvement de l'une et de l'autre. Il était particulièrement attentif aux paroles que pouvait prononcer la magicienne de Thay se tenant prêt à toutes éventualités. Il fallait ménager les susceptibilité de ces deux fortes personnalités, ce qui ne serait pas chose aisée.

"Rousse Colombe et vous ma chère, si vous continuez à ce rythme là, nous n'aurons plus besoin des zombies pour nous oc cirent. Si cette dame veut nous quitter, qu'elle le fasse librement mais je doute qu'elle survive très longtemps dans ces contrées. De toutes manières, il me semble qu'elle n'a pas envie de nous laisser ici. Elle sait parfaitement où est son intérêt. Et puis vous, Rousse Colombe inutile de dépenser votre énergie en pure perte, vous désirez protéger ces gens et je suis avec vous, nous ne pouvons pas les abandonner. Et puis ces mystérieux lingots m'intriguent, ils ne sont pas là par hasard. J'ai plusieurs idées à ce propos, mais il sera temps d'en parler plus tard."

Il les regarda droit dans les yeux, l'une après l'autre, afin de les convaincre de la sagesse de ses paroles. Il était convaincu que la magicienne avait peur de ce qui allait se passer, mais qu'elle était trop fière pour l'admettre. Cependant il ne voulait pas la forcer à lui faire admettre sous peine de déclencher une colère qu'il ne désirait pas. La priorité était la sauvegarde des personnes autour d'eux et rien d'autre ne comptait maintenant.

"Ce que dit notre 'amie' la rouge, n'est pas complètement faux non plus, il faut pouvoir à toute instant s'échapper si les choses tournent mal. A priori il sera difficile de combattre sur tous les fronts, il faudrait donc conserver un chariot qui servirait en ultime recours. Il faut veiller à ce que nos invités n'apparaissent pas à l'intérieur du cercle que nous avons formé. La mobilité est primordiale dans un combat, surtout face à un ennemi pouvant être supérieur en nombre. Un bon archer pourrait nous être utile aussi, mais pour cela une position surélevée est nécessaire. A vous de décider si vous voulez vous battre ensemble ou bien de vous faire tuer comme des gamines."

Milena dévisagea le jeune homme avec stupéfaction. Elle secoua lentement la tête, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve.

"Non, mais j'hallucine là... ha, l'autre, hé, dites-moi que j'ai mal entendu..."

Elle avança de quelque pas, en désignant Célestio du doigt. Un gloussement nerveux lui échappa. Ses nerfs arrivaient à bout.

"Tu viens de te faire ruiner la tronche comme un blaireau y'a quelques heures, et tu viens la ramener en nous faisant la leçon? Et avec un aplomb formidable en plus! Mais t'ira pas loin dans la vie toi..."

Milena avait envie de s'asseoir par terre, et de rire de bon coeur parce qu'elle venait de comprendre que la vie n'était qu'une vaste farce. C'était ça, une grande tragi-comédie absurde, ou tout le monde meurt joyeusement à la fin. Allons reprend-toi ma vieille, c'est pas le moment de se laisser aller. Elle secoua encore la tête, reculant.

"Et le pire, c'est que je m'obstine. Sa voix éclata de nouveau Alors oui bien sûr, on va les attendre, et puis on se tâte hein, et si on se sent pas chaud, on s'en va... Non mais comment il faut vous le faire comprendre? Quand ils seront là, il sera trop tard. Trop-tard! Encerclé, tu connait ce mot? Ou il faut que je te fasse un dessin?"

Célestio n'en pouvait plus, mais faire éclater sa colère n'apporterait rien de bien constructif, cependant il fallait remettre en place cette jeune présomptueuse.

"Mais ma chère si je n'avais pas frôlé la mort d'aussi près en combattant dans la mélée, c'est sûrement vous qui serviriez de matière première à ce que nous allons affronter. Et cesser d'hurler nous ne sommes pas sourd. Seuls ceux qui ont peur de ne pas se faire comprendre crient à la mort. J'ai exprimé une opinion et pendant que nous parlons pour ne rien dire les choses n'avancent pas. C'est ici que nos points de vue divergent, vous ne craignez pas de mourir, vous avez plutôt peur de vivre ce qui va arriver. Alors désolé pour vous mais je ne peux attendre comme vous le faîtes, moi je vais voir si je peux faire quelque chose de plus constructif. Au déplaisir de vous revoir gente dame."

Célestio se dirigea vers les caisses remplis de lingots pour voir ce qu'il pouvait en faire. Une idée germait en lui. Ces lingots disposés sur le sol pourrait ralentir suffisament la progression d'éventuels assaillants. C'était un bon point de départ après tout.