Dans les environs de Lunargent

Voyant que son intervention malhabile était d'une inutilité des plus complètes, et que Lienduil arrivait déjà pour prendre la relève, Cledwyna se retira un peu maladroitement sur le côté, anxieuse et frustrée par le sentiment d'impuissance totale.
Elle regarda un instant l'elfe procéder à l'opération, renfrognée et révoltée contre elle-même, contre ces maudits brigands, contre ce taré qui était forcément obligé d'aller se faire tailler en pièce par la première hache de bataille venue, contre tout en fait...

*Mais quelle conne, quelle conne! Grosse débile maladroite, regardes un peu ce que tu as fait! T'étais pas foutue de faire un truc bien pour une fois?!*

Puis elle se leva, tremblante de rage, avant de regarder les autres membres du groupes. Il y avait bien les Dragons qui s'occupaient de leur blessés, mais les autres? Niamh n'avait pas encore réagit, et voilà que Pavlov et la Rouge se faisaient des politesses. C'en était trop pour la jeune guerrière sur-angoissée par la mort imminente du pauvre moine.

- Mais vous foutez quoi, là! L'est en train de clamser j'vous signale! Z'en avez p'têtre rien à foutre!?

Cledwyna serrait poings et dents en regardant avec fureur les trois nombrilistes se tourner les pouces alors que Celestio n'en avait vraiment plus pour long.

- Z'avez pas une putain de potion! Merde!

Cria-t-elle, toujours sous l'effet du stress qui la rendait agressive, grossière et bourrue, avant de se retourner vers Lienduil.

- Dites, j'peux faire quelque chose pour l'aider!?...

[Jet de Lienduil : 1+1 = 2... Z'avez pas de bol...]

Lienduil eut beau faire tous ce qu'il pouvait mais il n'arriva à rien, sous l'emprise du stress. A présent ce fut le désespoir qui s'abattit sur le petit groupe, jusqu'à ce que Cledwyna interpelle Pavlov et Milena. Le commandant tourna la tête vers la guerrière et lui jeta un regard glacial. L'homme du nord déclara d'un ton cassant :

"Nous sommes des mercenaires et nous ne sommes pas à votre service, avez vous suffisement d'or pour acheter une de nos potions ? Si votre ami est en train de mourir c'est à cause de vous, vous n'aviez qu'à fuir avec les autres civils au lieu de jouer les héros !"

Pavlov n'avait pas tout à fait tord sur le fait qu'ils s'étaient peut-être mêlés de ce qui ne les regardait pas... Mais tout de même, pouvait-on laisser mourir un homme comme ça ? Le commandant fit quelques pas vers le corps de Celestio, il ne lui restait qu'une minute à vivre au grand maximum.

"Bah très bien... Mais si je le soigne vous aurez une dette envers les Dragons, c'est comme ça que ça ce passe."

Il sortit une potion d'une saccoche, et la lança à Lienduil.

"Faite lui boire ça..."

En entendant la paysanne les interpeller ainsi, Milena avait faillit se retourner pour lui dire *Si tu peux faire quelque chose? Oui, prend ta hallebarde et achève-le, ça abrègera ses souffrances. De toute façon, vu la façon dont il s'est jeté sur la hache de son adversaire, c'est qu'il avait envie de mourir.* Mais point trop de cynisme en l'instant, gardons-en pour plus tard. Et Pavlov était un maître en la matière, bien qu'il ne se soit pas montré particulièrement mordant pour cette fois.

-Et vous avez de la chance, la victoire a mis le commodore de bonne humeur. Je suis sûre qu'il ne vous le fera pas payer trop cher.

Mais quand même, ce type en valait-il la peine? La sorcière se pencha légerement en avant pour dévisager Celestio. Il avait pris cher... Mais il pourrait passer pour mignon, avec son visage enfantin. Dommage qu'il soit aussi profondément stupide. Ou inconscient. Ou les deux. Enfin, quoi qu'il en fût, il s'agissait l'un comme l'autre de défauts particulièrement agaçant.

Visiblement, Lienduil n’en menait pas large. Il n’avait pas colmaté la bonne brèche, et en plus, celle-ci continuait quand même à saigner affreusement car il n’avait pas assez serré le bandage. Lorsqu’il entendit Cledwyna s’adresser au commandant et à la magicienne rouge, il était déjà en train de s’emmêler dans les tissus, et lorsqu’elle lui demanda si elle pouvait l’aider, il laissa tomber ses épaules et ses mains et lui répondit d’une voix lasse :

- Non, c’est gentil, mais je n’y arrive pas plus que vous.

Il regarda Pavlov, le visage figé, pendant qu’il lui disait ce qu’il avait pensé de leur aide contre les brigands, puis attrapa la potion d’un geste rapide et fluide, mais aussi précautionneux, pour ne pas la briser ou l’ouvrir accidentellement. Il l’ouvrit, puis se pencha a nouveau sur le corps de Celestio. Il entrouvrit la bouche de celui-ci d’une main, et versa le liquide de l’autre.

*Mais ces gens sont des monstres ! Un homme va mourir, et tout ce qui les préoccupe, c’est leur récompense et échanger des politesses ? D’ailleurs, j’ai quelques questions à poser à cette magicienne rouge ! Nous sommes resté pour aider les dragons à combattre, et le seul remerciement que l’on reçoit, c’est de dire que nous avons été stupide de ne pas fuir ? Je dois faire attention à ce que je dis, car Pavlov pourrais me le faire regretter, mais je ne peux pas laisser ça passer ! Mais au moins, Celestio est tiré d’affaire.*

Lorsqu’il eu fini de verser la potions dans la gorge de Celestio, il essuilla ses mains dans l’herbe pour enlever le sang, repris son arc laissé a terre, se releva et fit face au commandant et à la magicienne rouge. Il leur parla avec sa voix fluide et mélodieuse, mais avec un ton plus dur que d’habitude.

- Merci pour la potion, Commandant. Je vous rassure, nous vous rembourserons notre dette. Et je vous rassure également, je ne vous demanderai rien pour le service que je vous ai rendu en combattant à vos cotés. Et la prochaine fois, je laisserai vos hommes se faire tuer, et peut être vous-même, pour sauver ma peau.

- Et vous, madame la magicienne de Thay, que faites vous ici ? Et comment êtes vous apparue en plein milieu du combat ? Et comment connaissez vous le Commandant ? Et comment avez-vous la prétention de savoir ce qu’il pense ? Il m’avait semblé que les Dragons du Nord opéraient au Nord, et pas en Thay…Veuillez excuser ma rudesse en vous posant toutes ces questions, mais les Lunargentins supportent les mages de Thay a peine mieux que ne le font les Aglarondans.

Il continua à regarder le Pavlov et Milena, puis regarda autour de lui, pour faire l’état des lieux et de la situation.

*Mais où sont passé ces archers !?*

[L'hemoragie de Celestion est arrêtée et ses Pv remontent à 0. Pour info il reprend conscience dans trois rounds.]

Pavlov jeta un regard si meurtrier à Lienduil que l'elfe cru qu'il allait se faire trancher dans l'instant. Mais le commandant rangea son arme dans son foureau. Il inspira puis expira profondément, sûrement pour calmer la colère qui était montée en lui.

"Vous nous avez rendu aucun service en combattant ici, car nous n'avions rien demandé. Au contraire vous avez perturbé notre tactique et un de mes hommes est mort. Si vous êtes encore en vie c'est grâce aux Dragons et non l'inverse."

Le ton de Palvov était cassant au possible, nul doute que Lienduil devrait rapidement calmer le jeu si il ne voulait pas se le mettre à dos ! La bataille avait mit la pression sur tout le monde. Un des mercenaires était mort, cela expliquait peut-être le comportement emporté du commandant.

"Je vous laisse vous expliquer avec dame Milena. Moi je dois réunir les caravaniers paniqués, sinon ils risquent de se perdre et de se faire tuer. Nous repartons le plus vite possible car il est fort probable que les bandits reviennent."

Une fois de plus Lienduil n'avait pas vraiment posé les bonnes questions. Il aurait peut-être été plus malin de demander qui était les assaillants et ce qu'ils cherchaient, car visiblement les Dragons les connaissait ! Mais Pavlov s'éloignait déjà, et l'elfe n'avait peut-être pas interêt à le déranger tout de suite...

Milena jeta un regard glacé à l'elfe. Non mais quel culot, vraiment! En même temps, il ne fallait pas s'attendre à mieux de leur part.

"Donc pour votre gouverne, je supporte encore moins les abrutis arrogants. Pour qui vous prenez-vous à me questionner de la sorte? Ma présence ici et la nature de mes relations me regardent. Alors je n'excuse pas votre rudesse, si vous aviez fait preuve d'un peu de tact, j'aurai été d'humeur à vous répondre, mais puisque vous le prenez comme ça, vous pouvez vous gratter comme on dit."

Elle désigna Celestio d'un doigt négligent.

"Quand il se réveillera, apprenez-lui à ne pas foncer sur la première hache venue. Je ne serais pas toujours là pour lui éviter de passer définitivement dans l'autre monde."

Pendant que tout le monde s'affolait autour de ce qui restait du moine, la Calishite ne s'était pas montrée très active. A peine avait elle affiché une grimace de dégoût devant la blessure sanguinolente de Célestio. Lorsque Cledwyna la harangua, elle et la magicienne de Thay, Niamh prétexta ne rien connaître de plus qu'eux en matière de premiers soins, et prit un air désolé.

La jeune femme se couvrait à nouveau de son manteau de fourrure lorsque Pavlov concéda ses soins magiques. *Vous aurez une dette envers les dragons? Qu'entend-il par Vous? Personne n'a demandé à ce pauvre garçon de se jeter sur la lame du bandit...*

Niamh s'intéressa ensuite à la magicienne qui était arrivée avec le capitaine. La Thayenne avait fait usage de ses sorts avec talent, et achevé le lieutenant, ce qui n'était pas négligeable. Mais ce n'était rien d'autre que de l'évocation, magie sans grande subtilité très éloignée du véritable Art. Niamh préférait y consacrer de modestes objets magiques plutôt que de perdre du temps à l'étudier. Les Thayens étaient d'ailleurs parfaits pour confectionner ces joujoux de substitution. Mais la magicienne rouge n'avait pas mâché ses mots à l'égard de l'elfe, qui pour l'instant épargnait Niamh de ses cascades de questions. Au fond, sans doute avait elle dit tout haut ce que les autres pensaient tout bas. Ceci dit avec son Art, Lienduil avait mis tout le monde à l'abris des flèches... Lui savait faire preuve de subtilité.

Voyant que Célestio était maintenant hors de danger, Niamh s'approcha du grand Pavlov.

-Je vous prie de m'excuser si je vous ai gêné, vous et vos hommes pendant la bataille... J'ai cru bon de tenter de vous apporter mon soutiens, mais mon jugement n'est rien pour un guerrier et meneur d'hommes tel que vous. La jeune femme avait l'air sincère. "Mais je me demandais, ces pillards n'avaient aucune chance de remporter la bataille, que leur a t-il pris de s'attaquer à un convoi aussi défendu?" Evidemment, Pavlov n'était pas à la place de ces bandits, mais Niamh attendait plus sa réaction que sa réponse. Peut-être savait-il qui les avait attaqués?

Pavlov se retourna lentement vers Niamh. Son visage était indescriptible et indéchiffrable. Il paraissait assez las, irrité, et même un peu méprisant. Le commandant soupira, puis leva une main en l'air, prenant un air sincère.

"Je n'en sais rien."

Ca il fallait s'y attendre. Surtout que Pavlov semblait trouver Niamh un peu trop mielleuse, il devait sûrement préférer les caractères plus francs. Ou c'était le fait qu'elle et Lienduil étaient des magiciens, le commandant respectait peut-être plus les guerriers. Il tourna les talons et donna quelques ordres à ses hommes, ne voulant visiblement pas prolonger la conversation. Tout allait à peu près bien jusqu'à ce l'un des dragons vint lui murmurer quelque chose à l'oreille. Pavlov eut une mine sombre puis lança à l'attention de tout le monde :

"Pendant la bataille un autre commando semble avoir subtilisé une partie des marchandises du convois ! Voilà qui est fâcheux... Il va falloir le récupérer, le plus vite possible. Hélas nous ne pouvons pas laisser ce qui reste de la caravane seule, elle serait bien trop vulnérable. Je pense qu'il y'a là un moyen de payer votre dette, aventuriers."

Lienduil écarquilla les yeux et serra son poing aux paroles de Pavlov, son doux visage un masque tendu par la colère. Mais il comparait aussi les prouesses guerrières et la taille de l’épée de Pavlov avec sa propre compétence limitée et son épée longue ordinaire.

*Quoi ? Je l’ai gêné dans sa tactique ? Et comment j’aurais fait ça ? A part si sa tactique est de se faire cribler de flèches ! Et les autres ? Qu’on t ils fait pour le gêner ? Sa remarque n’est pas seulement insultante, elle est infondée ! Mais je l’ai peut être cherché. Je n’aurais peut être pas du dire quelque chose de si tranchant. Et puis cet humain est aussi arrogant qu’un Vyshaanti [Famille étant à la base des Guerres de la Couronne]. Rien ne sert de me disputer avec lui, il a ma vie entre ses mains. Je paye ma dette et je le laisse vivre sa vie éphémère et triste. Vu comment a réagis Rousse Colombe, il vaut mieux que j’essaye de la calmer pour lui sauver la vie.*

Lienduil mis une main sur l’épaule de Cledwyna et lui dans l’oreille, et pour que personne d’autre n’entende :

- Merci pour ce que vous avez fait pour Celestio. Ces gens sont ingrats et arrogants, mais ne valent pas la peine d’un combat perdu d’avance. Celestio est sauvé, c’est tout ce qui compte pour le moment.

*Quant a cette Milena, comme l’a appelée Pavlov, elle n’a qu’à aller se faire voir chez les drows ! Elle ne me fait que me renforcer dans la réputation des Mages rouges de Thay ! Arrogants et vils ! Et voila que Niamh fait des yeux doux à Pavlov ! Mais que cache cette humaine ? Et que cherche t elle ?*

Lienduil entendit alors la nouvelle du commandant… et lui répondit avec un ton courtois, quoiqu’un peu forcé :

- Fort bien Commandant. Je suppose que vous voulez que nous restions ici pour surveiller le convoi ? Et bien, je le ferai. Je dois aussi vous prévenir que j’ai endormis un archer, dans les arbres là bas, et qu’il risque de se réveiller d’un instant a l’autre.

*Et je pourrai peut être enfin savoir ce que transporte ce convoi, et qu’est ce que les brigands convoitaient…*

Aux premières paroles du commandant, à tel point ingrates et fausses, la jeune guerrière resta bouche bée un instant, avant de sentir la colère monter en elle.

*Quoi? Mais quel enfoiré! Pour qui il se prend! On l'a aidé! On l'a aidé et il nous remercie de la sorte! Quel connard! Bordel de merde, quelle raclure!*

Son visage était plus cramoisis que sa chevelure, les articulations de ses doigts craquaient sous la force qu'elle exerçait en serrant ses poings, et en ce moment, elle aurait rêvé de lui envoyer un crochet du droit en pleine face de sa main gantée!
Et cette sorcière rouge, une véritable harpie! Cledwyna n'en pouvait plus, mais que faisait-elle entourée de tous ces immondes nombrilistes aveugles?! Seul Lienduil et ce pauvre Celestio semblaient louables, eux aussi perdus aux milieu de cette bande de serpents.

Heureusement, Lienduil vint apaiser sa hargne d'une main sur l'épaule, juste avant qu'elle n'envoie une malvenue réponse à cet immonde personne que lui paraissait Pavlov. Elle répondit à l'elfe de la même manière qu'il l'avait prévenue.

- Vous avez raison, merci...

Puis elle répondit à Pavlov:

- Je reste aussi pour payer notre, soit disant, "dette"... Mais c'est pas moi qui vais aller m'occuper de l'endormi au pied de son arbre!

Dit-elle, avant de lancer un regard noir au commandant et à la harpie rouge, puis d'adresser un discret sourire à Lienduil, et d'aller ramasser les affaires qu'elle avait balancées un peu partout en cherchant les bandages. Une fois ceci fait, elle alla s'asseoir auprès du moine, et commença à le surveiller et s'occuper un peu de lui, jusqu'à ce qu'il soit à nouveau conscient.

Niamh eut l'air déçue de la réaction du capitaine et n'insista pas. *Après tout, tout le monde n'est pas sensible aux flatteries, et apparemment pas cette brute* Puis elle se dirigea vers Lienduil et Cledwyna, et jeta un œil sur le moine qui reprenait peu à peu connaissance.

-Ca va, Célestio? s'enquit-elle en posant une main voulue réconfortante sur son épaule. Vous nous avez fait une m... sacrée peur!

Lorsque Pavlov intervint, Niamh se leva assez brusquement.

-Qu’entendez vous par "aventuriers", capitaine Pavlov? Je ne vois en pas en quoi j'ai une dette envers vous. Et mademoiselle... poursuivit-elle en désignant la Thayenne, est-elle aussi responsable que moi?

Pavlov écouta chaque réaction des membres du groupes. Celle finalement résignée de Lienduil, celle énervée de Cledwyna et celle presque outrée de Niamh. Il haussa les épaules et rétorqua à la calshite d'un ton quasi-désinvolte :

"Inutile de vouloir tenter de refuser le service que vous me devez, aventurière. Vous voulez partir seule de la caravane pour rejoindre Lunargent alors que le secteur grouille sûrement de monstres et de bandits ? Libre à vous mais ce n'est pas moi qui irai chercher votre cadavre. Cette caravane n'avancera pas tant que je n'aurais pas récupéré ce qui a été volé ! Donc faire ce que je vous demande sera dans l'interêt de tous. Agissez plutôt comme votre ami elfe, il semble beaucoup plus sage..."

Le commandant se tourna ensuite vers Lienduil :

"Ne vous inquiétez pas pour "l'endormi", il s'est tué dans sa chute... Pas de chance pour lui, mais il n'a eut que ce qu'il méritait."

Pavlov embrassa ensuite toute les personnes présentes du regard, puis déclara comme un grand orateur :

"Quand à mademoiselle Milena elle restera aussi avec vous. Plus vous serez nombreux à défendre ce qu'il restera du convoi mieux cela sera ! Si il y'a encore des réclamations mieux vaut les faire maintenant..."

L'annonce de Pavlov fit l'effet d'une boule de feu. Le miel qui dégoulinait de la bouche de la sudiste se figea sur place, l'elfe se drapa dans sa dignité toute elfique, et la tête de la paysanne semblait sur le point d'éclater, ne sachant pas si elle devait piquer une colère ou non. Il ne manquait plus que le mort raté se réveilla pour donner son avis lui aussi. Lentement mais sûrement, Milena compris qu'elle avait affaire à une fine équipe. Les tronches offusquées de la paysanne et de l'elfe devant le 'matérialisme' du commodore ne laissait aucun doutes : des bons samaritains typiques, pétrit d'idéalisme navrant et de bons sentiments baveux, prêt à foncer droit dans le mur pour si on leur dit que ça profite à la veuve et à l'orphelin, avec une inconscience quasi-totale des contraintes du monde réel en général et du danger en particulier, comme viens de le prouver le jeune suicidaire étendu là, qui appartennait certainement à cette catégorie lui aussi. En revanche, la sudiste à la peau sombre dégageait une impression malsaine, rien que sa manière de lécher les pompes donnait envie de se retirer vite fait avant qu'elle ne commença à vous bouffer les orteils un par un. Milena se nota intérieurement de ne pas attendre pour la frapper en premier si elle était amenée à la confronter.

Les descisions de Pavlov étaient sans appels, et l'idée de devoir supporter ces gens-là était fortement déplaisante. Mais le fait que ce fût réciproque la réconforta un peu.

"A votre guise, commodore, mais je crains qu'ils ne soient loin à présent."

Le moins qu'ont puissait dire, c'était que la diversion avait parfaitement fonctionné. Le deuxième groupe n'avait certainement pas attendu son reste pour foutre le camp avec la camelote.

*Ouf, Cledwyna à su se calmer a temps. J’ai eu peur… Et elle sourit même ? Surprenante jeune humaine…*

A la remarque de Pavlov sur la sagesse de l’elfe, Lienduil eu une lueur de surprise et d’amusement, qui s’évanouit vite pour que ses traits reprennent une façade très neutre, et ne répondit rien au compliment du Commandant. Cependant, il pris la parole :

- Excusez moi, Commandant. Comme viens de le dire la magicienne rouge, ils sont probablement déjà loin. Avez-vous des chevaux pour les rattraper ? Et si non, pourquoi ne pas rentrer à Lunargent, qui se trouve a moins d’une demi journée d’ici, mettre la caravane définitivement à l’abri, et partir à leur recherche avec des chevaux ? Bien sur, peut être que la valeur de ce qu’ils ont pris rend leur poursuite immédiate nécessaire, ça je l’ignore… De toute façon, je ferai ce que vous décidez.

*Pour en avoir plus vite fini avec vous ! Et je ne voulais pas la mort de l’archer. Dommage pour lui. Mais ma mère m’a quand même appris à ne pas trop culpabiliser à faire des morts en combat, heureusement. Cette fois ci, le commandant a peut être raison : il a eu ce qu’il méritait… Mais à propos d’archers, il y en a toujours une paire qui rôde dans le coin. Sans parler de ce mystérieux homme en robe qui n’a pas pris part au combat. Je ferais mieux de garder un œil sur les alentours, surtout si je dois surveiller ce convoi*

[Lienduil reste aux aguets, et jette régulièrement des coups d’oeils a la lisière des bois, des deux cotés de la route]

Niamh regarda le commandant d'un air si dédaigneux que lui cracher dessus n'aurait pas été plus expressif. *Je peux toujours prendre la prochaine caravane qui passera, on est pas en plein désert, abruti!* Il pouvait maintenant être sûr que la jeune femme n'avait pas tant de respect pour lui.

Mais le fait était qu'elle devrait rester ici au moins pour quelques heures. Alors autant trouver tout de suite quelque chose à faire... Son regard parcouru le champ de bataille, et s'attarda sur les cadavres des bandits baignant dans leur sang. Leur attaque tenait presque du suicide, ils s'étaient sans doute sacrifiés pour permettre aux autres de voler la marchandise. Sachant valeur que les hommes du Nord accordaient à la vie humaine, Niamh n'osait imaginer celle de ce qu'ils avaient dérobé. Cela valait peut-être le peine de s'y intéresser.

-Il faudrait brûler ces cadavres, ou au moins que nous changions d'endroit, conseilla t-elle aux caravaniers (ou à Pavlov s'ils ne sont pas revenus). *Mais au fait, ces corps ont sûrement quelque chose d'intéressant à nous révéler...*

Préférant se faire discrète, la Calishite se dirigea vers les arbres où s'étaient cachés les archers, et chercha des yeux celui qui était mort en se brisant la nuque.

Pavlov jeta un étrange regard à Milena et Lienduil. Visiblement il ne comprenait ni ne partageait leurs inquiétudes. Il frappa dans ses mains et lança d'un ton évident :

"L'attaque à eut lieu il y'a une quinzaine de minutes à peine, il ne sera pas dur de les rattraper si nous y allons maintenant. Je sais très bien suivre une piste, nous les auront avant la tombée de la nuit. Et je ne peux pas me permettre de faire avancer la caravane, cela donnerait une demi-journée d'avance aux voleurs. Ca m'étonnerait qu'ils réattaquent puisqu'ils ont volés ce qu'ils voulaient, mais je ne peux pas non plus laisser le convoi sans aucune surveillance."

Pavlov avait suivit du regard le déplacement discret de Niamh vers la lisière de la forêt, et comme si il avait lu dans ses pensées le commandant la devançant en déclarant :

"Les cadavres des archers ont étaient emportés par le sorcier habillé de noir, je suppose que c'est un nécromencien..."

Il inspira pronfondément et conclu calmement :

"Je vous demande juste de surveiller la marchandise. Evidemment je vous déconseille de regarder de quoi il s'agit, car elle est privée. Si vous tenez cet engagement les Dragons vous seront reconnaissant et votre dette sera effacée."

C'était un marché de rhinocéros en somme, pas vraiment de moyen de refuser. On avait le choix entre accepter et accepter. Pavlov monta déjà sur son cheval, accompagné de ses trois dragons encore en état.

"Veillez sur les caravaniers, il serait domage qu'il leur arrive quelque chose. Si l'état de votre ami Celestio empire, demandez des soins au chef du convoi, je crois qu'il à étudier la medecine scientifique... Je ne sais pas ce que ça vaut mais c'est mieux que rien."

Lienduil acquiesça aux paroles du commandant.

*Oui, bon ben, il fait ce qu’il veux… Moi, j’essaye d’aider. Comment sait il que le bonhomme en robe a emporté les corps, sans que je le voie, alors que j’avais tout le temps les yeux fixé sur les archers ? Mais forcément, si il a emporté les corps, ça m’étonnerait que ça soit pour les enterrer dignement selon sa religion… Un nécromancien donc. Maintenant, il faut protéger la caravane et les civiles au cas où le nécromancien reviendrait avec des amis ou des serviteurs. Mais je ne me sens pas capable d’aller demander aux caravaniers de se regrouper… J’aime toujours aussi peu de parler en publique, surtout quand le public est grand. Je vais en toucher deux mots à Rousse Colombe. Et il vaut mieux aller chercher le chef du convoi tout de suite, pour s’assurer que Celestio va bien. On a pas de prêtres, alors il faut faire avec ce qu’on a.*

Lienduil s’approcha de Cledwyna dès que Pavlov était partit, s’accroupis à coté d’elle et lui dit a voix basse :

- Hum, excusez moi… Je me disais qu’il serait préférable de grouper les caravaniers, pour mieux les protéger. Et le problème, c’est que je n’ai vraiment pas l’habitude de m’adresser à de nombreuses personnes en même temps et que je perds mes moyens. Pourriez vous leur parler ? Juste les réunir à un endroit d’où on peut les surveiller et empêcher les ennemis d’approcher. Au milieu des wagons, par exemple. Moi, je vais aller chercher le chef de la caravane, pour veiller sur Celestio.

Sachant qu’il pouvait faire confiance en la jeune humaine, il se releva et attendis sa réponse. Dès qu’il la reçut, il partit en direction des caravaniers, tout en réfléchissant aux évènements de la journée.

*D’abord cette dispute, et Pavlov qui remet de l’ordre de manière expéditive. On découvre que c’est un commandant d’une importante troupe de mercenaires engagés par les dix cités. Sa présence est surprenante. L’implication des Dix cités aussi. Le chargement des caravanes est mystérieux. Puis il y a l’attaque, durant laquelle un homme en robe ne participe pas, une magicienne n’apparaît de nulle part, Pavlov tarde à venir, une partie du chargement est volé et les brigands sont massacrés. Ils n’avaient aucune chance et ont attaqué malgré tout. Tout cela dans le but de voler la marchandise ? Mais quelle est cette marchandise ?! Quels sont les événements qui sont en cours ? Tellement de questions sans réponses.*

Assise auprès du jeune moine, Cledwyna refoulait sa colère. Elle reprenait on souffle, se calmait. L'adrénaline du combat redescendait rapidement, et il n'y en eu bientôt plus trace, alors elle regardait avec bienveillance Celestio qui commençait légèrement à redonner signe de vie.

*Il a eu de la chance... de la chance d'avoir survécu à mon intervention... quelle grosse gourde je peux faire! Enfin, calme toi Cledy, il va mieux...*

C'est alors que Lienduil vint s'accroupir près d'elle pour lui glisser d'aller s'adresser à la foule de caravaniers pour les regrouper.

*Hein quoi?! Moi, m'adresser à tout ce monde?! Mais... il est malade! Si il croit que je m'en sors mieux que lui...*

- Ben... Je... heu... moi non plus, j'vaux pas grand chose face à un public...

Répondit-elle confuse, puis elle jeta un coup d'oeil vers Celestio, et un autre vers Niamh.

- Je préférerais rester près d'lui, pour le surveiller... Et puis notre fanatique des baguettes à l'air de bien savoir s'y prendre pour parler et entour-louper... une vraie petite vipère, hein?

Elle fit alors un petit sourire complice et malicieux à l'elfe, malice et finesse qui semblait presque jurer avec son allure quelque peu brutale et imposante, tout comme son manque de confiance en elle.

*…Et cette Rousse Colombe qui est si surprenante. Une force de la nature, mais aussi timide que moi. Un peu rustre, mais parfois un peu féminine quand meme… Rousse Colombe ! Je l’ai oubliée !*

Lienduil s’arrêta soudain, puis se retourna et revint sur ses pas tellement vite que sa cape eu du mal à suivre l’espace d’une seconde. Il retourna donc auprès de Cledwyna.

- Euh, excusez moi, j’étais tellement perdu dans mes pensées que j’ai oublié de vous répondre. En fait, je préfèrerai n’avoir rien a faire avec ces deux magiciennes. Alors je vais essayer de leur parler moi-même. Hum… ça doit pas être si dur que ça, hein ? lui dit il, toujours aussi bas qu’avant, et l’air pas du tout confient. Il essaya même de sourire un peu.

Il se redressa a nouveau, puis s’éloigna a pas lent, toujours aussi perdu dans ses pensées, mais plus les mêmes.

*Alors, qu’est ce que je peux bien leur dire ? « Je voudrais… » non, ça ne vas pas. « Excusez moi, je voudrais… » ça ne va pas non plus ! Mais comment vais-je bien pouvoir dire ça ? Si j’essaye de reprendre la formulation des mes livres, ça donnerai : « Mesdames et Messieurs, excusez moi de vous déranger, mais je voudrais vous dire quelques mots. » Oui, voila, ça devrait aller. Et puis je leur dis que pour mieux assurer leur protection, il faut qu’ils se rassemblent au milieu des wagons. Voila ! Et puis je vais chercher le chef de la caravane pour Celestio !*

Il accéléra alors le pas, l’air plus rassuré quand même. Lorsqu’il arriva près du plus gros groupe de caravaniers, il sauta sur un wagon d’un mouvement fluide, et se redressa. Il s’adressa aux caravaniers :

- Mesdames et Messieurs, excusez moi de vous déranger, mais je voudrais vous dire quelques mots. Dit il si bas que même le caravanier le plus près de lui ne l’entendis pas.

- Mesdames euh hum et Messieurs hum hum… Dit il d’une voix plus forte, mais qui se cassa et il ne termina pas sa phrase.

- Euh hum… Mesdames et Messieurs, excusez moi… euh… excusez moi de vous déranger… il fit une pause.

- Euh…je dois vous dire quelques mots. Euh… voila… Mes compagnons et moi-même devons assurer votre protection…euh…en l’absence des gardes…et euh… ça serait plus facile si vous étiez rassemblé quoi… au milieu des wagons, en fait… euh…voila.

Sa nature elfique l’empêchait de rougir beaucoup, mais il était complètement cramoisi pour ceux de sa race. Il descendis du wagon et chercha le chef de la caravane du regard.

*Eh voila. Maintenant, ils vont être rassuré tient ! Surveillé par un type qui n’ose meme pas parler en publique ! Il fallait sortir plus souvent de ta bibliothèque, Lienduil !*

Célestio se réveilla péniblement. Tout son corps n'était que douleur. Il avait un affreux mal de crâne et sa poitrine le brûlait. Il essaya de se relever mais renonça aussitôt. Il était encore trop faible pour produire le moindre effort. Cependant ces sensations désagréables le rassuraient. S'il souffrait c'est qu'il était en vie et s'il était en vie c'est qu'ils avaient triomphé des ennemis. Comment cela s'était-il déroulé et y avait-il d'autres blessés ? Telles furent ses premières questions. Lorsqu'il ouvrit les yeux, un visage était penché sur lui, visiblement à son chevet. A mesure que ses moyens revenaient, il se rappela où il l'avait déjà vu.

"Rousse Colombe, mais que s'est-il passé ? On dirait que je n'ai pas été à la hauteur cet fois-ci. Oh ma tête ! A croire qu'un dragon m'a marché dessus. Je te remercie de ton attention, j'ai une dette d'honneur envers toi maintenant."

Il tenta une nouvelle fois de se relever, mais lorsque les vertiges le reprirent il n'insista pas. Il ne ferait qu'agraver son état s'il était trop exigent sans avoir complètement récupéré. Seul ses yeux pouvaient explorer les alentours et d'une rapide observation il remarqua qu'il manquait quelques personnes.

"Je crois que j'en ai pour un bon moment avant de me relever. Idiot que j'ai été, à trop vouloir en faire on ne réussit rien. Mais au fait où se trouve le commandant et ses sbires ? Ils n'ont quand même pas tous été tués ? A moins qu'ils ne soient partis en chasse des bandits ?"

Il toussa et se tint la poitrine en même temps. La douleur revenait lorsqu'il parlait trop. Il était conscient mais une souris pouvait l'achever.
*Non décidément je ne pourrais pas me relever sans une bonne période de repos. A moins que je ne trouve un autre moyen de me soigner*

"Désolé d'abuser mais je crois que je suis ici pour un bon moment, à moins qu'il n'y ait un quelconque guérisseur dans les parages, ce qui serait presque miraculeux."

Célestio se tut tout en observant et écoutant tout ce qui pouvait se passer autour de lui afin de rattraper le temps précieux qu'il avait fait perdre à son entourage.

Le discours de Lienduil ne marcha pas vraiment, en fait, il n'était pas sûr que les caravaniers l'est écoutés, c'était tout juste si il lui avait jeté un regard. Au lieu de les rassurés cela ne fit que les effrayer un plus, voir même en irriter quelqu'un : L'elfe était bien prétentieux pour leur donner des ordres. Le teint cramoisi que prit Lienduil cassa le minimum d'effet qu'il avait tenté de faire... Il avait tout intêret à garder lui même un oeil sur les civils, cela serait sûrement plus efficace.

Mais par contre, il tomba rapidement sur le chef de la caravane, cette fois-ci il n'était pas avec son collègue en train de se pourrir, quelle chance ! L'homme était à l'arrière d'un chariot, en train de bougonner, mais il tremblait, impossible à savoir pour l'instant si c'était de colère ou de soulagement après l'attaque des bandits. A la venue de Lienduil, il leva les yeux. Le regard las il jeta :

"Merci pour nous avoir aidés... Pavlov n'a pas dû être très gratifiant, n'est pas ?"

***

Pendant ce temps là Celestio reprenait conscience. Il était brisé, il avait vraiment de la chance d'être encore en vie, mais ce sont les expériences qui forgent le caractère. Au moins il sera peut-être moins impétueux lors du prochain combat.

Au yeux de Celestio le monde entier semblait tanguer, il était épuisé, et à part des gens déambuler autour de lui il n'y avait pas grand chose. Il était allongé à même le sol, pas loin d'un chariot. En fait les chariots étaient arrangés en cercle, au centre il y'avait l'espèce de "place" ou ils avaient mangés, puis combattus. Les cadavres des bandits étaient en train d'êtres virés par les caravaniers.

***

Niamh vit les civils porter les corps des bandits, pour les jeter au large. Mais était-ce une bonne idée si un nécromencien était dans les parages ? Peut-être faudrait-il qu'elle fasse quelque chose avant qu'une erreur ne soit commise...

Milena observa Lienduil. Non mais quelle pitié! Il fallait vraiment être nul. Peut-être qu'il fallait faire quelque chose? Si le commodore tombait sur ce bordel en revenant, ça aller chier sec. Quittant son abris, la sorcière rouge gagna le cercle. Il y avait un paquet de gens en train de glander, seuls quelques-uns se donnèrent la peine de virer les macchabés.

Sur le chemin, elle croisa la paysanne et le suicidaire. Juste à ce moment-là, elle l'entendit marmonner à propos d'une 'dette d'honneur'. Cela lui fit lever les yeux au ciel.

*Je devrais peut-être lui dire que c'est moi qui aie sauvé sa petite couenne de puceau. Il serait peut-être moins enclin à avoir une 'dette d'honneur' envers une sorcière rouge, ha!*

Ce serait un truc à faire, tiens. Bon pour le moment, elle n'avait pas le temps pour ça.

"Tiens, il se réveille celui-là..."

Elle se planta devant le plus important groupe de glandeur, et épousseta le revers de sa manche. Les gens avaient peur des sorciers rouges, c'était le moment de montrer que ça pouvait servir.

"Bon! Je vais vous la faire courte. Il peut y avoir une deuxième attaque n'importe quand. Alors, tout ceux qui veulent vivre encore bougent leurs culs TOUT DE SUITE, et se tiennent prêts à faire branler tout le bahut LE PLUS VITE POSSIBLE! Et tout ceux qui ne savent pas quoi faire de leur deux mains, au lieu de se les foutres la où je pense, ils peuvent aider à ramasser tout cette viande froide avant que ça pue la charogne, la mettre dans un trou, remplir d'huile de lanterne et foutre LE FEU! Messieurs c'est dans votre intérêt!"

Cledwyna regarda un instant Lienduil s'éloigner, peu sur de lui, et s'exprimer avec peine face à la foule.

*Le pauvre, j'espère qu'il s'en sortira... Il a bien du courage en tout cas!*

Mais soudain son attention revint au moine blessé. Il sortit soudainement de son inconscience, commença à paniquer et voulu se lever précipitamment. Il avait pris de vitesse la jeune guerrière, qui n'eut pas le temps de l'en empêcher.
Puis, une fois qu'il se fut calmé, elle lui posa une main sur l'épaule et lui répondit doucement:

- Arrête de t'agiter comme ça! Tu vas te faire mal... Tout s'est bien terminé, on en est venu à bout et seul un Dragon est mort. On a eu de la chance. Pavlov et ses gars sont effectivement partis en chasse, les brigands on volé un truc de la cargaison, y paraît...

Puis elle prit son outre, humidifia un morceau de tissu trouvé au fin fond de son sac, et tamponna un peu le visage du moine pour le rafraîchir.

- Et tu sais, ne te sens pas obligé d'avoir une dette envers moi, c'est entièrement gratuit. On a malheureusement pas de guérisseur, à ma connaissance.... Mais tu n'abuse pas, tu sais, on peut pas dire que ce soit de l'abus de demander des soins dans ton état!

Puis elle lui sourit, avant de continuer à nettoyer un peu son visage, et les zones avoisinant les blessures, prenant bien la précaution de ne pas toucher les plaies.

Mais soudain, la voix de la sorcière rouge attira son attention. Elle était en train d'ordonner aux caravanier, de manière plutôt violente, de s'organiser.

*Hum, vraiment charmante... méritent bien leur réputation ses rouges, vraiment pas commodes... Mais qu'est-ce que je fous avec des gens pareils! Mais Lienduil et Celestio sont dans le même cas que moi...*

Elle se tourna à nouveau vers le moine, et continua à voix basse:

- Et beh! On peut pas dire qu'elle use de tact! Elle émit un léger rire d'une voix claire. Mais bon, faudra supporter ce sympathique petit monde en tout cas jusqu'à destination... Heureusement qu'il y a quand même quelques personnes qui valent la peine de rester! Et pis ne t'en fais pas trop pour tes blessures, on trouvera bien quelqu'un qui saura s'en occuper.