Un elfe voyageur

Après quelques minutes passées à observer la petite communauté, il décida d'y entrer avant la nuit. Bien que les elfes soient fréquents par ici, il préférait ne pas risquer le diable, bien qu'il l'aie déjà rencontré.
Il descendit donc allégrément de la colline, d'un pas vif et alerte, chantonnant à voix basse une contine que lui avait apprise sa mère. Il avait encore son arme dans le dos, et comptait l'y laisser, pour prouver ses intentions pacifiques.

Après quelques minutes de marche, il arriva aux portes.

[HRP]Je ne sais pas s'il y a des gardes ou pas, c'est pourquoi je m'arrête ici sur mon message ![/HRP]

[mes excuses, je viens de me rappeler que Pierremousse est certe une petite bourgade de 1700 âmes, mais elle est sensée être fortifiée, donc avec un corp de garde. Mais ça n'aurait pas changé grand chose...]

Malgré ses murs de pierre trois mètres de haut, cette petite ville respirait la tranquilité. Ce n'était pas juste dû à l'absence d'agitation particulière, c'était vraiment une impression générale de calme et de paix, comme si rien de brutal ne pouvait arriver ici.

Personne n'arreta Taurnil à l'entrée. Il y avait bien cinq ou six gardes, mais il se contentèrent de lui lancer un bref salut courtois, comme si il était courant de voir des aventuriers elfes. Et c'était peut-être le cas. Voici donc Pierremousse, vu de l'intérieur. Le schémas des rues était plutôt simple, rien de bien dédalesque, et c'était tant mieux. Le besoin régulier de solitude et d'isolement de l'elfe lui faisait éviter en général les grandes agglomérations, et du coup il avait tendance à s'y perdre les quelques fois où il s'y rendait.

Il commençait à y avoir du monde dans la rue. Taurnil pouvait soit chercher une auberge pour faire relâche, une boutique pour renouveler ses provisions, ou n'importe quoi d'autre de possible dans une ville de cette taille.

Sans prévenir, la foule reflua dans la direction contraire à son avancée, comme si tout le monde avait décidé de s'éloigner promptement de ce qu'il y avait au devant. Taurnil manqua de se faire bousculer plusieurs fois.

"Dieux merci, un guerrier! Vous sauriez peut-être remédier à cela?" lui dit soudainement un vieil homme.

"C'est un monstre, je l'ai vu! Il est grand et il a plein de poils! Avec des yeux comme ça! s'exclama un jeune enfant.

En voilà bien des manières, quel genre de monstre peut apparaître en pleine ville? Il y avait assurément une drôle d'anguille sous roche. Soit ce n'était que balivernes, un individu au système pileux apparament abondant, soit c'était un vrai monstre, et il ne tarderait pas à y avoir du grabuge. Deux possibilités s'offrait à Taurnil : céder à la curiosité et aller voir, avec les risques que cela comportait, ou s'occuper de ses affaires et aller voir ailleurs s'il y était.

Il se décida rapidement. Se frayant un passage dans la foule, il arriva au niveau du vieil homme et de l'enfant.
"Que se passe-t-il ?"

Le vieil homme se rattrapa à sa canne quand un malotru le bouscula.

"On disait quoi déjà? Ah, le monstre poilu... Comment on appelle ça... Un hobgobelin, oui. J'ai déjà vu des gobelins, mais jamais d'hobgobelin c'est vrai. En fait ça se ressemble, sauf que c'est plus grand et plus poilu. Bon pas autant qu'un gobelours, certe, mais quand même, d'ailleurs..."

L'ancien se perdit ensuite en radotages peu intéressants. Il y avait donc bien un monstre là-bas au bout de la rue. Mais alors si c'était vrai, que faisait un hobgobelin seul et en ville? Ce genre de créature n'avait pas pour habitude d'y faire son marché. Ils n'avaient pas plus l'habitude d'avoir de la patience, et il risquait peut-être d'y avoir de la bagarre...

Taurnil prit rapidement sa décision.
"Je vais m'en occuper. Et prévenez la garde, il est possible qu'il y en ai d'autre. Merci de votre aide."
Il dégaina rapidement son arme et la fit tournoyer dans ses mains en avancant. Puis, après quelques mouvements, il se contenta de la tenir à deux mains, devant lui, tandis qu'il s'avancait vers le hobgobelin. Il refusait d'écouter ses appréhensions. Il savait qu'il pouvait le tuer, il savait qu'il le ferait. Après tout, il était un guerrier, et entraîné au mnaiement de l'arme qu'il portait. Il allait gagner, il le savait.

Il ne lui fallu que peu de temps avant de trouver le monstre, en apparence seul. Grand comme un homme, mais beaucoup plus large d'épaule, poils brun-roux, crinière fournie encadrant un visage gobelinoïde typique, tel était l'hobgobelin, bien que Taurnil n'en ai jamais vu avant.

Il lui faisait dos, occupé à chercher quelque chose dans un grand sac à dos. Dans son dos d'ailleurs, étaient suspendu un bouclier rond et une épée large. Alors que l'elfe n'était plus qu'a six ou sept mètres de lui, l'hobgobelin se retourna, laissant tomber son sac. Le voyant arme au clair, sa grosse main attrapa instintivement la poignée de sa propre épée. Sa lame devant lui, il grogna mais resta sur la défensive.


[si tu compte attaquer, précise si tu le fait avec une seule lame (1 attaque/round), ou avec les deux (deux attaques/round mais avec les pénalité du combat à deux armes)]

L'elfe vida son esprit. Les seules choses qui devaient exister étaient lui, son adversaire, et leurs armes respectives. Du reste, le hobgobelin n'avait pas pris son bouclier.
*Imbécile* pensa l'elfe, et il attaqua avec une seule lame, celle que tenait sa mein directrice, en hurlant le nom de sa déesse...

(jet d'attaque : 11+3=14 raté)

Le monstre n'avait pas pris son bouclier, mais apparament ça lui suffisait. Il fit un pas en arrière, son épée balaya l'attaque de l'elfe avec une certaine maîtrise. Contrairement aux orques et autre sauvages du genre, les hobgobelins savaient faire preuve d'une discipline suffisante pour faire d'eux des combattants assez redoutables.

(jet d'attaque de l'hobgobelin : 12+4=16 contre CA 17)

La contre-attaque fût brutale. Taurnil passa à deux doigts de se faire égorger par un revers de lame tournoyant. En l'entendant appeler la divinité elfique, le monstre lui répondit de la même façon, dans un commun rocailleux.

"Maglubiyet! Meurt et soit maudit!"

"C'est toi qui est passé près de la mort."

Toujours d'une seule lame, l'elfe tenta de feinter vers la tête (donc jet de bluff) avant de viser l'avant-bras droit, essayant de le blesser assez pour gêner le monstre, l'empâchant de tenir son arme au moins, car il ne voulait pas le tuer, seulement le maîtriser...

(jet de bluff : 13+1 contre 16)
(jet d'attaque : 14+3 raté)

La tentative de Taurnil faillit fonctionner ; le monstre eu un mouvement instinctif de recul, laissant sa garde baissée un court instant. Mais soit l'elfe n'enchaîna pas assez vite, soit l'hobgobelin avait compris le piège, car il contra l'attaque avec le plat de l'épée large, épargnant sa chair poilue.

(jet d'attaque de l'hobgobelin : 15+4=19 contre CA 17, dégât 4+3=7)

Avec une promptitude stupéfiante, le monstre trompa la garde de Taurnil, tourna sur lui-même en levant son arme et l'abatti verticalement. L'elfe ne se gara pas assez vite, et la pointe de son adversaire lui déchira cruellement la poitrine sur une bonne trentaine de centimètres malgré la maille.

Une gerbe de sang éclaboussa le sol. Taurnil pouvait sentir comme un sillon de feu irradiant une douleur vive dans tout le torse. Il avait vraiment pris un sale coup. L'hobgobelin repris un peu distance pour trouver un bon angle d'attaque. Un rictus sauvage orna son visage.

"Tu disais, l'elfe? La mort, tu va bientôt me supplier de te la donner, pauvre imbécile!"

"Tu peux toujours rêver, monstre."

Puisqu'il était blessé, autant jeter la prudence aux orties. Inversant ses prises, il commenca à enchainer les attaques des deux côtés, sans plus s'occuper de sa défense...

(Attaque à outrance avec les deux armes... et pas de Deus ex Machina s'il te plait ! Je préfère refaire un perso que celui-ci survive malgré les dés.)

(HJ :ça le mérite d'être honnête, mais après tout le mal que tu t'es donné pour faire ce perso, ce serait trop dommage...)

(jets d'attaques 16+3/3+1 : une touche à 4 pt de dégâts l'autre rate)

Ce brusque regain d'agressivité lui permit d'atteindre son adversaire à l'épaule, sans le blesser gravement hélas. Le hobgobelin eu le réflexe de frapper la hampe de la double-lame avec son bracelet métallique, faisant se perdre le deuxième coup.

(jet d'attaque du hobgobelin : 14+4 contre CA 18, dégât 6)

Mais Taurnil dû sacrifier toute défense pour ce maigre résultat. Il allait payer au prix fort cette erreur tactique. Enchaînant sur sa parade de poignet, le monstre bondit en avant, frappant l'elfe au visage de sa main libre tandit que simultanément la pointe de son épée pénétrait entre ses côtes. Taurnil sentit une vague de froid parcourir ses entrailles. Il savait que c'était parce qu'il venait de perdre beaucoup de sang d'un coup. Ses jambes l'abandonnèrent et le monde bascula autour de lui. Sa tête heurta durement le sol.

En face de lui, il n'y avait que le ciel. Ciel bientôt obscurci par la face goguenarde du vainqueur.

"Aha! On fait moins le fier maintenant! Je devrais couper ta sale tête d'elfe et la planter au bout d'une pique, mais les humains n'aiment pas ça. Alors, prie pour qu'une bonne âme te sauve avant que tu ne te vide de ton sang. Médite sur ta défaite pauvre imbécile, et ne recroise jamais ma route!"

Le monstre disparu ensuite de son champ de vision. Pourquoi l'avait-il épargné? Il faudrai d'abord vivre encore pour répondre à cette question.

(PV a -2 stabilisé. Du secours arrive)

C'était la première fois que Taurnil frôlait d'aussi près la mort. Il avait pensé mourir une fois, mais cela ne s'était pas fait. Toutefois, sa pensée dériva vers ce jour funeste où un raid Drow avait éradiqué son clan. Il n'avait plus conscience du monde alentour, seulement des cris de peur des siens, des hurllemen de joie des Drows, le bruit que font les épées en traversant un corps, celui du liquide qui asperge le sol, et surtout, les yeux ambre, toujours eux, qui fixaient son regard, avec la voix douce et mélodieuse disant :
"Tu ne dois pas mourir... Ne meurs pas..."

Un voile noir tomba devant ses yeux, le laissant seul avec sa douleur. Au bout d'un temp qui lui sembla être plusieurs siècles, une voix perça dans son cerveau. D'abord, les paroles semblaient incompréhensibles. Puis, les mots commencèrent à prendre formes. Quelqu'un était en train de lui parler en elfique.

"Hé, reviens à nous, hé..."

Taurnil dû fournir un effort titanesque pour ouvrir les yeux. C'était comme si ses paupières était de plomb. La lumière pénétra dans ses rétines, lui provoquant une affreuse douleur dans le crâne. Il y avait quelqu'un penché sur lui, mais tout était flou. Il se rendit compte qu'on l'avait assis contre un mur. Sa poitrine était à nue, grossièrement bandée. Il avait hérité d'une incroyable cicatrice, qui lui rappelerait à jamais sa défaite face à l'hobgobelin.

"Le... Hobgobelin ?"
Cétait sa première préoccupation. Enfin, une de ses premières.
"Il... a fait des victimes ?"

Son mal de crâne allait avoir du mal à passer. Sa vue s'améliora assez pour distinguer la personne en face de lui. Un autre elfe, dont les yeux gris argentés ne semblait s'émouvoir de rien. Sa voix était tout ce qu'il y avait de plus calme et ferme.

"Quel hobgobelin mon ami? On vous a retrouvé baignant dans votre sang. Ne bougez pas... vous perdriez le peu de force que vous avez regagné."

Visiblement, le monstre était parti avant tout le monde. Encore heureux qu'il n'aie pas amené de petits camarades. Il n'y avait que peu de monde aux alentours. Les gens d'ici ne semblaient faire preuve d'une certaine retenue.

"Il y avait... un hobgobelin... C'est lui qui m'a mit dans cet état. Vous ne croyez pas... quand même... que je sois assez maladroit pour faire ca seul ? Et... mon arme ?"
L'elfe avait eu un pâle sourire en parlant d'une éventuelle maladresse de sa part... Visiblement, il avait toujours son sens de l'humour.

L'inconnu en face de lui haussa les épaules. Il regarda à droite et à gauche, ses yeux gris inspectant les environs avec attention.

"J'ai bien peur que quelqu'un s'en soit emparé avant mon arrivée. Et vous me voyez surpris de vous entendre parler d'hobgobelin en pleine ville."

Il furent interrompu par l'arrivé d'un jeune page tout essouflé. Il tendit une fiole à l'elfe. Le noble personnage avait visiblement de la ressource. Il la présenta à Taurnil.

"Voilà qui devrait vous remettre sur pied."

Si Taurnil ne pu déterminer avec précision l'odeur de ladite potion, son effet fut efficace. En quelques instants, l'énergie lui revint, et si ses blessures demanderaient encore du temps pour guerir, la douleur était désormais supportable, et il pu se remettre debout avec l'aide de son congénaire.

"Je suis le seigneur Ithylon, d'Everaska. Bien que je réside la plupart du temp à Pierremousse."

L'elfe fit une brève moue à la mention de son arme disparue.
"Je me nomme Taurnil Galanodel, de Pierremousse et d'ailleurs, errant comme ceux de ma race."

L'elfe en face de lui eu un léger sourire.

"Comment ça? Ne sommes nous pas du même peuple?"

Il fit un geste de la main pour signifier que cela n'avait pas d'importance. Autour d'eux, l'activité commençait à reprendre, bien que les gens passaient vites et en rasant les murs, comme si un deuxième round pouvait avoir lieu n'importe quand.

"Et si vous me racontiez plutôt ce qui s'est passé? Et nous pourrions aller chez moi, puisque vous n'avez nulle part ou vous rendre..."

Aucun doute, c'était bel et bien l'elfe au sol qui avait perdu au moins une partie de tout le sang répandu à terre. Il semblait aller mieux, ce qui laissait croire que l'autre elfe lui avait promulgué quelque soin. Dernhelm s'approcha des deux elfes et les interrompit dans leur conversation.

"Excusez-moi de vous interompre, messeigneurs, mais que s'est-il passé ? J'étais dans l'auberge lorsque j'ai entendu des bruits de combat. Cela ira pour vous ?" demanda l'humain à l'elfe blessé.

"Je vous remercie, ca ira. Enfin, ca ira mieux quand j'aurais récupérer ma double-lame. J'ai affronté un hobgobelin qui m'a vaincu et qui a peut-être subtilisé mon arme. Il était seul, et cela m'a étonné... Mais je pensais pouvoir le vaincre. Quand à votre offre, Sire Ithylion, cela sera avec joie."