Quartiers environnants

Le monstre le toisa d'un air noir. Il saisi l'instrument caché dans un petit sac, et le fit rebondir dans sa main, exactement comme la première fois. Qu'est ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête cornue? Les paroles de Waco lui revinrent subitement aux oreilles. Et s'il lui prenait effectivement la fantaisie de le lui faire avaler? Et pas forcément par la bouche en plus... Au bout de quelques secondes qui parurent interminable à Conrad, le minotaure déclara d'une voix grave :

"La magie que tu utilise est lâche, petit homme."

Sans prévenir, il jeta l'ocarina dans les mains du barde.

"Mais plus lâche encore est l'homme-fantôme qui vole les vies dans l'ombre. Je te rend ta flûte. Donne ceci à la femme elfe qui s'appelle Amarillys, et dit lui de le garder avec elle."

Il replongea la main dans le sac, en tira une sorte de médaillon en ivoire, et lui donna aussi. Etait-ce un cadeau de Nora Sombreanneau ou cela venait-il personnellement du monstre? Le barde n'eu pas le temps de l'interroger, car le cornu le congédia d'un revers de la main, lui signifiant de disparaître de son champ de vision comme il l'avait si justement suggéré.

Conrad avait vu dans le regard du monstre que celui-ci lui en voulait toujours au ménestrel d'avoir cherché à l'endormir.
Quand cette bête cornue sortit l'instrument intact de son petit sac, il y eut un léger soulagement dans le coeur du jeune homme. Mais de courte durée cependant car le minotaure ne semblait pas être pressé à le lui donner.

Lorsqu'enfin l'imposant gardien lui lança l'ocarina, Conrad faillit manquer de l'attrapper. Sûrement, le minotaure voulait-il montrer à quel point surprendre était une preuve de lâcheté car en effet, le minotaure l'avait pris par surprise tout comme Conrad l'avait fait auparavant.

Il prit ensuite le médaillon déstiné à Amarillys. Qu'était-ce donc ? Avait-il un pouvoir spécial ? Et si c'était un moyen de se protéger du tueur ? Bah, peu importe, de toutes façons même si c'était le cas, il ne pourrait pas le garder pour lui pour se protéger de ce collectionneur. De plus, Conrad n'était pas un voleur.

Puis, au signe du minotaure, il se hâta de partir à la rencontre des autres.

Il avait rangé son ocarina mais il avait gardé le médaillon dans sa main. Une fois devant Amarillys, il lui tendit le cadeau du minotaure.

"Tenez, dit-il en souriant, apparemment, je suis censé vous donner ceci. Peut être vous aidera-t-il à vous protéger de l'arme maudite de cet assassin..."

Plus Conrad ouvrait la bouche, plus ce dernier commençait à l’agacer royalement. Il considérait un peu trop ses désirs pour des réalités. Et, il ne semblait pas avoir essuyé beaucoup de refus dans sa vie. Son profil se rapprochait beaucoup de celui d’un gosse de riche. Biensûr, il tenait absolument à sauver la jeune femme rousse. Ce qui était compréhensible, mais l’elfe n’apprécia, en aucun point, sa manie de vouloir imposer son point de vue à tout prix. Et, encore moins, la manière qu’il utilisait pour « partager » son point de vue. La rôdeuse commençait à fulminer intérieurement, au fur et à mesure que Conrad débitait son petit numéro.

C’est alors, qu’il s’éloigna en direction du minotaure. L’image fugace de l’homme-taureau donnant une fessée au barde fit, brièvement, sourire Amarillys. Mais, la réalité était tout autre et elle eut un peu honte d’avoir imaginé une telle scène. Conrad revenant vers elle, la ramena sur terre. Il lui tendit la main. Elle regarda avec surprise l’objet qui y trônait. Un médaillon!? Illys le saisit et eut tout juste le temps de lever un regard interrogateur vers le minotaure et de le remercier, bien que de façon incertaine, d’une inclinaison respectueuse de la tête.

Pourquoi donc, avait-elle droit à un tel présent? Qui était le réel donateur? À quoi allait-il servir? Était-ce un simple ornement? Tel furent les questions qui parcoururent, à la vitesse de l’éclair, l’esprit de l’elfe. Devait-elle le porter ou non? Après un bref moment de réflexion, Illys en conclu qu’elle n’avait rien qui pouvait lui laisser croire qu’elle ne pouvait pas faire confiance à la voyante ou même au minotaure. Peut-être avait-elle tord, mais le médaillon alla rejoindre les deux pendentifs qu’elle possédait déjà.

Revenant au but premier, qui les réunissait tous, Illys entreprit de quitter les lieux. Non, sans étudier son médaillon de près.

« Ce n’est pas en s’enracinant sur place que nous pourrons être efficace. Je vous laisse ouvrir la route, Sergent! (Elle ne lança qu’un bref regard en direction de Conrad) Quand à vous Conrad, ce n’est pas en menaçant futilement le Sergent que vous allez arrivez à quoi que ce soit. Il ne sert à rien de mettre votre vie en danger inutilement. Et personne n’a dit que nous allions laisser mourir la jeune femme sans lever le petit doigt. Et, qui plus est, qu’est-ce qui vous dit que l’assassin vous attaquera vous, à la place de la jeune femme. Il peut aussi bien jeter son dévolu sur un autre passant, une fois l’échange effectué. Bien que Dame Nora semble avoir des visions véridiques, le destin n’est qu’incertitude. Il est vrai que nous allons tenir compte de ce qu’elle a dit. Mais, le simple battement d’aile d’un papillon peut suffire à changer l’avenir. Alors cesser donc de vouloir devenir le héro de l’heure et essayons de travailler en équipe voulez-vous? Et, ce n’est certainement pas en agissant en enfant gâté que vous nous aider. Je vous apprécie Conrad, mais votre côté enfant de riche qui à toujours ce qu’il veut m’agace tout particulièrement. »

Voilà! C’était dit. Qu’il le prenne comme il le voulait, Illys, fidèle à elle-même, venait de livrer le fond de sa pensée. Un groupe sain commençait par la franchise. C’est ce qu’elle se disait toujours. Mais, disons qu’elle oubliait souvent l’adage prônant que toutes vérités n’était pas toujours bonnes à dire.

Après les paroles bien senties d'Illys, Waco n'en parla pas plus avec Conrad. Ils s'engagèrent dans les rues pour rejoindre le quartier général de la milice.

"Le futur vu par Sombreanneau est loin d'être inévitable. On dit que le comte d'Orkanie son oncle, a déjà échappé par deux fois à un accident mortel dit-on. Mais il est vrai que la plupart du temps, la pauvre jeune fille ne peut rien y faire."

Le QG de la milice s'annonçait comme un fortin austère, avec une petite cour intérieure. Le sergent s'informa de la présence de son supérieur. On lui répondit que Kisas n'était pas encore rentré. Waco fit passer alors le mot qu'ils allaient sur la place des gargouilles. Inutile d'attendre en effet, l'officier les rejoindrait là-bas.

Pour l'heure, la place en question était siège d'une certaine circulation en provenance de quatres rues en angle droit. En son centre s'élevait une fontaine circulaire de trois mètre de diamètre. Autour du jet d'eau, se tenant par la main, douze gargouilles formaient comme une farandole démente.

"Voilà donc le lieu du futur meurtre..."

Pendant ce temps, Amarillys eut le temps de se pencher sur le médaillon. De la taille d'une pièce de monnaie, tout en ivoire sculpté, son revers était orné à sa grande surprise de caractères elfiques. Une courte prière, voeu de chance et de fortune. L'autre face était en revanche plus étrange : un oeil ouvert regardant le ciel.

Étrange symbole, se dit-elle. Elle avait beau cherché dans sa mémoire, elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait signifier. Ramenant son attention aux alentours, l’elfe entreprit de rechercher les endroits le plus susceptibles de cacher l’assassin au regard de la victime. Elle étudia donc tous les facteurs influents. Il ferait nuit. Illys repéra donc, une à une, les sources lumineuses, structures de bâtiment offrants de l’ombre à volonté, les possibles petites ruelles, les toits, etc.

[ Fouille / Détection si nécessaire ]

Amarillys se mit ensuite à observer le ciel, la forme des nuages, leur quantité, la direction qu’ils prenaient, les vents, l’humidité dans l’air, pour ne nommer que ceux-ci. La rôdeuse voulant évaluer la température qu’il ferait cette nuit, si le ciel serait couvert ou non. Car, une nuit couverte de nuage offrait beaucoup plus d’occasion de cachette, qu’une nuit parcourut de passage nuageux ou jouissant d’un ciel clair illuminé par la lune.

[ Conn. de la nature]

Seules les quatre rues pouvaient acceder à la place, il n'y avait pas d'autres moyens. Les batiments les bordant étaient assez haut, mais probablement non-éclairés en pleine nuit. Les murs rectillignes n'offraient que peu de cachettes ou de recoins sombres. Jusque-là, c'était plutôt de bonnes nouvelles. Sauf qu'il leur faudra se trouver eux-même un endroit pour guetter!

L'examen du ciel révéla à Illys qu'un vent régulier soufflait depuis l'Ouest, ce qui empècherait les nuages de s'accumuler au-dessus de leurs têtes. La nuit serait donc à priori claire. Mais c'était sans compter l'aptitude du tueur à se rendre invisible. Il était probablement rompu à cet exercice, et déceler les traces de sa présence sera difficile.

La voix de Waco rompit le silence :

"On peut placer des bataillons au bout de chacune des rues. Au signal, ils sortiront et convergeront vers la place, bloquant tout les accès. Mais ça, c'est une fois qu'on aura révélé la présence de notre homme. C'est là qu'est le noeud du problème : comme il est invisible, il faudra agir au bon moment, et avant qu'il ne frappe."

Il ne leur restait que quelque heures pour établir un plan...

" Donc, à priori, il nous faut trouver un moyen de détecté sa présence avant tout. Une méthode physique ou bien magique. Ou, peut-être même les deux à la fois. Quelqu'un à une suggestion? Pour le moment, je n'ai pas d'idée qui me vient en tête."

Bon essayons de faire simple, les trucs...

"... les plus primaires sont souvent les plus efficaces." finit-elle tout haut.

Aussi noir qu'un orage qui s'annonce, voici Kisas. Il salua sobrement et silencieusement Illys et Kaine. A charge de Waco de lui faire un rapport détaillé de la situation. L'officier l'écouta patiamment, ses sourcils épais froncés par la réflection, plus que jamais concentré sur sa mission. Ses yeux froids et sombres comme les abîmes marins croisèrent ceux d'Illys, et l'elfe pu presque y voir son propre reflet tant ils repoussaient autrui tels des miroirs, plutôt que de se laisser pénétrer. Nora Sombreanneau parlait d'un homme au coeur de glace ravagé par haine et la douleur. Qui était-il pour être devenu un monstre de cynisme et d'insensibilité? De sa main calleuse il éléva un étrange bâton d'une trentaine de centimètre, tout en bois simple.

"On parle de phénomène étrange en ville. J'ai recueilli nombre de rumeurs concernant des spectres ou des ombres. Voici un sceptre de Dissipation de la Magie. Le sort lancé n'affecte qu'une zone limité, mais tout objet magique s'y trouvant se verra neutralisé pendant plusieurs minutes. Waco, allez chercher du renfort. Vous savez ce qu'il vous reste à faire."

Il se tourna franchement vers Illys.

"Nous prêteriez vous votre vue perçante pour cette sombre nuit?"

Si seulement Kisas savait à quel point cette question pouvait paraître saugrenue aux oreilles de l’elfe. Biensur qu’elle pouvait et ce sans le moindre problème. Cet homme, bien qu’il ne le savait pas, était tombé pile sur la bonne personne. Illys, pouvait-on dire, était anormalement à l’aise dans la noirceur la plus complète. Comparativement au commun des elfes de surface. Même si elle ne pouvait point l’admettre, la nuit était un environnement familier et qu’elle appréciait étrangement, comme faisant partie intégrante de sa vie. Autant elle rejetait en bloc tout ce qui avait été de sa sombre expérience, autant elle ressentait une attirance malsaine pour certaine des choses s’y rattachant. C’était à croire qu’elle était cinglée.

« Ma vue et mon ouïe sont à votre service. Mais, nous ne savons toujours pas ce que nous allons faire. La seule idée qui me vient, serait de disposé du gravier, des feuilles ou toute autre chose dans la même optique, aléatoirement tout autour de la fontaine. De sorte que je puisse entendre toute personne marchant dessus. Juste assez bruyant pour que je puisse capté d’où cela vient, mais pas suffisamment pour maître la puce à l’oreille de notre assassin. Et, il va sans dire que ce ne devrait pas être facile à voir. Dieu que Jonain nous serait utile à ce moment précis! »

Tout en parlant à Kisas, la rôdeuse jeta un regard discret en direction de Conrad. Ce dernier semblait en avoir eu plus que pour son reste. Amarillys regrettait partiellement son intervention auprès du jeune homme. Elle aurait pu tiliser une autre façon, prendre des mots moins blessants. Y aller d’une autre approche en faite. Mais, ce qui mettant légèrement un frein à ses remords était Conrad lui-même. Juste le fait, qu’il parte ainsi dans son coin, au lieu d’affronter l’adversité, ne montrait-il pas un manque de maturité ?

Kisas se pinça la lèvre inférieure.

"On peut essayer. Mais la présence inhabituelle de gravier sur une place pavée pourrai paraître suspecte, ce n'est pas sûr que nous puissions en mettre assez pour que ce soit efficace sans pour autant trahir le piège."

Si Kisas remarqua le regard d'Illys envers Conrad, il n'en dit rien.

"Alors vous êtes allé chez Sombreanneau d'Orkanie? Je n'aurais pas cru ça possible, sa santé mentale étant si fragile. Comment est-elle? Je veux dire, on raconte tellement de choses, et depuis qu'elle est là, je n'ai pas encore eu l'occasion de me faire une idée."

Il avait perdu un peu de sa froideur habituelle. Ce n'était ni de la curiosité déplacée, ni un prétexte pour faire la conversation. Il en parlait comme d'un être mystérieux et fascinant, presque légendaire, avec quelque chose qui ressemblait à du respect.

" Ce n'était qu'une idée. Et, avec réflexion, mieux vaut renoncer. L'enjeu est trop important pour risquer la moindre imprudence de ce genre."

Le mieux étant qu'elle fasse comme quand elle devait se battre à l'aveuglette. C'est-à-dire, augmenter sa concentration à la limite de la méditation. Ce serait laborieux, étant donner qu'elle devait souvent être sous la menace et sous l'effet de l'adrénaline, pour y arriver. Sa concentration virant souvent à son apogée quand sa vie en dépendait.

La question du Kisas, remis l'image de la voyante dans l'esprit de l'elfe.

" À peine arrivée à l'âge de femme, ayant tout juste quittée l’adolescence. Frêle et d'une pâleur presque surnaturelle. Elle semble si faible physiquement, mais je ne peux m'empêcher de penser que pour survivre à toutes ses visions elle se doit d'avoir une volonté de fer. Une sagesse et un force mentale hors du commun. Cette petite pousse au respect et en même temps à la crainte. "

Amarillys prononça ce dernier mot dans un murmure, pensant à ses dernières paroles. Elle caressa pensivement le tatouage sur son pouce, son regard bleu argenté, brillant plus que d’ordinaire. Tellement, qu’on s’attendrait à y voir une larme, mais qui ne vint jamais. À cet instant même, l’on constatait que l’elfe n’était pas toujours aussi solide qu’elle le voudrait. Car, quand on y pensait de plus près et qu’on regardait bien la jeune femme, Illys était loin d’être des plus âgée. Si on regardait qu’un humain était adulte à l’âge de 15 ans et qu’un elfe l’était çà 110 ans, Illys n’était pas bien vieille avec ses 136 ans. Sa façon de parler de Dame Sombreaneau pouvait donc paraître étrange et à la fois pas tant que cela.

Depuis qu'Adahan était arrivé sur la place il n'avait pas dit un seul mot, restant aussi silencieux que les statues de gargouilles. Il écoutait la conversation entre Illys et Kisas d'un air pensif, lui même ayant était extrêmement troublé par la dame Sombreanneau. Elle savait tout de lui visiblement et il ne savait rien d'elle, c'était gênant dans un sens, car ce que détestait le plus Adahan était qu'on puisse lire en lui comme dans un livre... C'était une des raisons pour laquelle il se faisait aussi discret, il ne tenait pas particulièrement à ce que tout le monde découvre sa véritable "humanité"...

Ses blanches se croisèrent, il jeta un coup d'oeil aux environs. C'était assez vaste sans trop l'être, mais le tueur pouvais venir de n'importe ou, la victime avait vraiment peu de chance d'en réchapper, cela ennuyait beaucoup Kaine, mais les sacrifices étaient parfois nécéssaire pour accomplir un objectif. Lui même était prêt à mourir pour mettre un terme à sa mission.

Du coin de l'oeil il apperçu Conrad qui "boudait", c'était drôle à voir. Le jeune homme n'était vraiment pas à sa place, le genre d'enfant élevé dans un cocon et que l'on envoit brutalement à la vie réelle. Adahan esperait qu'il ne fera pas de bêtise lors du moment fatidique...

Se tourna vers Kisas, il approcha sa noire stature. De sa voix grave et sombre il déclara à l'elfe et au capitaine :

"Pour être le plus proche du tueur au moment du crime il faudrait être sur la place même, évidemment nous ne pouvons pas nous rendre invisible, nous. Mais ne pourrions nous pas nous déguiser en hommes du commun et faire mine de trainer sur la place "par hasard" ? Cela pourrait être risqué ou à l'inverse cela pourrait nous permettre de gagner des secondes décisives."

L'officier se rembrunit un peu. Un murmure lui échappa.

"Les vents du changement plie les âmes comme des roseaux..."

Ce n'était pas une affirmation, c'était plutôt comme une citation. Kaine le tira de sa pensivité. L'officier ne lui offrit qu'un rictus amer.

"Non, ça c'est une mauvaise idée. Le tueur agis toujours sans témoins je vous rappelle. Nous nous cacherons derrière les volets d'un de ses magazins, et nous ne pourrons bénéficier que de l'effet de surprise quand il verra ses enchantements dissipés. En espérant que ça le fasse hésiter durant l'instant descisif.

L'invisibilité n'est jamais totale, il y a toujours des signes qui trahissent : des scintillements, une espèce de flou dans l'air... à nous d'être attentifs. Autre chose?"

" Tout ce que je demande, c'est d'avoir un endroit stratégique où me positionner. Mon champs de vision devra être large. Sinon, il ne reste plus qu'à attendre la nuit et d'ouvrir l'oeil."

(La suite dans "en planque sur la place des gargouilles")