Un petit tour en ville...

- Votre fille, vous dites...

Murmura la roublarde, pensive, regardant à nouveau le cheval et repensant à son bref rêve.

"Tiens c'est quoi ce bordel là-bas?!"

Elle venait de remarquer l'attroupement, et failli s'y rendre sur le champ histoire de satisfaire sa curiosité insatiable, mais une pensée soudaine la retint.

"Et s'ils étaient encore là... Non, je crois que mieux vaut être prudente... d'après moi, il ne feront pas que me casser la gueule..."

Elle frissonna, avant de chasser cette idée au plus vite. L'homme qui l'avait interpellé s'éloignait déjà, mais la jeune fille le rattrapa, pour lui demander précipitamment tout en pointant un doigt en direction de la foule:

- 'scusez, vous savez ce qui se passe là-bas?

L'homme de retourna, et sembla écouter les bruits provenant de la rue.

-Oh, encore une de ces réunions de riches... Des ventes aux enchères, je crois. Mais j'en sais pas plus, je sais même pas ce qu'on y trouve. Mais en tout cas, ça a l'air de drôlement les intéresser, à chaque fois ils sont au moins une cinquantaine dans le gros bâtiment en face...

"Des riches? Une vente? hum... intéressant. Je pense que les autres brutes doivent être loin de toute façon, allons voir!"

- Bon, ben merci. Je vais voir, passez une bonne journée!

Ira quitta l'ouvrier pour rejoindre la rue. mais avant de sortir de la cour, elle prit bien la précaution de rabattre sa capuche sur sa tête et de s'emmitoufler un peu dans sa cape.
Ceci fait, elle inspecta rapidement les alentours, s'assurant que les tavernier et ses hommes n'étaient plus dans les parages, puis se dirigea silencieusement vers le centre d'animation. Bien sûr, elle tentait d'attirer le moins possible l'attention sur elle, alors qu'elle essayait de voir ce qui pouvait bien se passer au milieu de cette foule.

Elle interpella une personne au hasard, s'arrangeant pour que ce soit une femme - décidément, elle trouvait les hommes trop dangereux -, la secouant par la manche:

- 'scusez moi, savez ce qu' y se passe?

En fait, tous ces gens pénétraient peu à peu dans l'imposant bâtiment blanc, en face de la fabrique de chariots. Ce petit monde était, il faut bien le dire, d'une classe assez élevée, de riches marchands pour la plupart. Même si les femmes n'étaient pas présentes en majorité, Ira trouva rapidement une dame assez jeune et très belle, très bien vêtue, coiffée et maquillée. Tout le monde dans l'assemblée parlait beaucoup d'affaires et d'autres choses, mais elle semblait plus réservée et se tenait à l'écart. Celle-ci se tourna vers Ira, et la regarda avec un air un peu surpris. Cependant elle lui répondit aimablement:

-Bonjour! Il y a... une vente aux enchères, dit-elle d'un air un peu blasé. Mon cher mari s'intéresse beaucoup aux objets historiques qu'on y vend. Mais sans vouloir vous vexer, on ne vous laissera pas entrer habillée ainsi...

La jeune fille écouta d'abord avec attention, puis fut surprise et effectivement un peu vexée par le dernier commentaire de la dame.

- Mais!... Ils sont très bien mes vêtements! C'est pas parce qu'ils sont discrets qu'ils sont moches!...
Bah, de toute façon, c'est vrai que je suis pas bien riche... Bon, merci quand même, au revoir!

Puis elle s'en alla tranquillement à travers la foule de bourgeois plein aux as. Mais arrivée près de la sortie, elle aperçu une magnifique bourse, bien pleine et alléchante, qui sentait l'or à plein nez. La tentation s'empara d'elle, mais elle se retint.

"Non ma vielle! T'as déjà eu assez d'ennuis comme ça!"

Mais alors qu'elle passait à côté, elle n'en pouvait plus, et tenta tout de même de la subtiliser, risquant peut-être de nouvelles embrouilles si son coup ratait. Car bien sûr, elle n'y avait pas vraiment songé.

[Escamotage: +5]

[Jet d'escamotage d'Ira: 9 => Echec
Détection homme riche: 21
Initiative Ira: 23
Initiative homme riche: 5]

Décidément, Ira n'était pas dans son assiette... Elle glissa sa main sur la bourse qui pendouillait à la ceinture de l'homme petit et ventripotent qu'elle avait pris pour cible. De l'autre, elle dégaina sa dague et entreprit de couper les lanières, mais celles-ci n'avaient pas l'air d'accord: Elles étaient peut-être renforcées, quoi qu'il en soit, la roublarde s'en aperçut trop tard et sa lame exerça une traction suffisante sur la ceinture pour que l'homme s'en aperçoive.

-Héééé! s'exclama t-il. Qu'est-ce que...?!

La jeune fille, plus vive, était déjà prête à régir alors que l'homme était en train de se retourner. Derrière, la rue était libre -sur les premiers mètres au moins-.

[Attaque d'opportunité de l'homme: 13= échec]

En s'enfuyant, Ira sentit la main du gros homme tenter d'agripper son épaule, mais elle se libéra d'un simple mouvement. Elle slaloma entre les passants, déclenchant de-ci de-là les cris de quelques personnes surprises ou outrées. Coupant en travers de la rue, elle arriva à l’entrée d’une ruelle transversale qu’elle avait repéré auparavant, mais là, surprise ! Deux hommes bloquaient le passage, dont un était armé d’un lourd gourdin… Et ces deux hommes faisaient partie de ceux qui la recherchaient sur les ordres du tavernier.

-C’est elle ! rugit le premier. Il se jeta sur Ira, mais celle-ci avait déjà fait demi-tour pour trouver une nouvelle issue. Sur sa droite, trois miliciens alertés par les « Au voleur ! » de la foule accouraient au pas de charge. Mais grâce à ses réflexes, et à son endurance, elle réussit à tous les devancer d’une vingtaine de mètres. Enfin, la roublarde trouva une autre ruelle, libre cette fois, et s’y engouffra.

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