Un petit tour en ville...

Mais alors que le voleur n’était qu’à quelques pas d’Ira, elle remarqua qu’il ne la regardait pas : En fait, il était concentré sur sa nouvelle cible : un grand bonhomme aux cheveux grisonnants que la jeune fille voyait de profil, et qui parlait avec un autre individu un peu plus jeune et plus menu. Le garçon tapota avec assurance le flanc de l’homme.

-Monsieur ! Z’auriez une petite pièce s’il vous plaît ? L’homme à la cinquantaine se retourna et toisa le jeune d’un air mal aimable. Alors, Ira vit quelque chose qui la surprit : Celui qui était en face tendit la main, qu’il glissa délicatement à l’intérieur de la tunique ouverte du grand bonhomme en profitant de son inattention. « Tu ne vois pas que je suis occupé, garnement ? » répondit ce dernier au garçon. Et alors même qu’il se retournait vers son premier interlocuteur, celui-ci retirait discrètement sa main, vide. Mais pas vainement… Le « garnement » n’eut qu’à placer la sienne en au niveau de la ceinture du grand homme, et une jolie bourse se déposa sans bruit dedans. Un sourire au lèvres, il se détourna et s’éloigna un peu. Et pendant ce temps, les deux autres avaient repris leur conversation.

La jeune roublarde regardait la scène avec attention, puis ne pu s'empêcher un léger sourire amusé, en voyant tomber avec légèreté la bourse dans la main du petit voleur.

"Il s'y prend décidément bien! J'espère juste que le vieux a d'autres économies..."

A présent elle regardait le voleur s'éloigner, satisfait de sa touche. Mais la curiosité était trop forte, Ira ne pouvait s'empêcher d'aller voir où menaient les pas de cet habile chapardeur.

Elle se leva doucement, comme si de rien était, et commença à suivre le garçon, faisant bien attention de ne pas se faire repérer, tout en attirant le moins possible l'attention des autres personnes présentes sur la place.
En savoir plus sur les environs et les voleurs présents en ville pouvait s'avérer fort utile, de plus, elle trouvait cette partie de cache-cache terriblement amusante. Mais elle ne se souciait qu'à peine du danger qu'elle pouvait présenter.

[Si besoin est: Discrétion +7]

[Discrétion: Roll(1d20)+7: 19,+7; Total:26]

Le jeune garçon erra encore un peu au marché, jetant quelques regards aux ceintures d'autres gens, mais il ne trouvait apparement plus de bourse à son goût. Derrière, Ira se glissait comme une ombre parmi les marchands et les passants qui eux-mêmes ne la remarquaient pas. Le garçon s'éloigna peu à peu du marché, empruntant une avenue assez large pour permettre le passage de trois chariots côte à côte. Après environ une minute, il se posa près de la porte d'une taverne, abrité des regards par une énorme tonneau. De l'autre côté de la rue, Ira put voir aisément qu'il avait sortit plusieurs bourses de ses poches pour en vider le contenu dans sa main. Elle vit du cuivre, des pièces d'argent, et crut même aperçevoir un éclat doré! Le petit voleur n'avait pas perdu sa journée. Après avoir rapidement compté le tout, il en versa une bonne partie dans un petit sac de tule qu'il ferma avec une ficelle. Le reste fut disséminé dans ses poches.

Alors qu'Ira était bien à l'abris derrière une grosse charrette, le garçon porta ses mains à sa bouche et émis un son immitant avec talent le miaulement d'un chat. Il repeta ce bruit deux fois et peu après, un petit homme brun et barbu sortit par la porte ouverte de la taverne, une bière à la main. Rapidement, le garçon lui tendit le sac de tule dont l'homme s'empara avant de retourner d'où il venait sans un regard pour le petit. Enfin, ce dernier reprit sa route le long de l'avenue, de sa démarche incertaine.

[Bon, en attendant ma transition, je continue quand même mon RP, j'en ai marre de rien faire! lol ^^]

"Hou la! Bordel! Ca a bien l'air d'être un réseau!... Je sais pas si j' devrais... bah, et pis tant pis!"

Sur ce, Ira sortit discrètement de sa cachette pour se diriger vers la porte de la taverne. Bien sûr, avant ceci, elle avait prit la précaution de se cacher sous sa grande capuche. Elle était peut-être inconsciente, mais il y avait tout de même des limites!

Ainsi, elle se glissa à l'intérieur de l'établissement douteux pour retrouver le complice barbu, toujours en tentant de rester plus furtive que possible.

"Faut que je voie ça de plus près... Alors, il est passé où, l'autre?"

Elle commença directement à scruter tous les visages, à la recherche du type.
Toujours guidée par sa curiosité maladive, elle n'avait pas même pensé à ce qu'elle pourrait bien faire après l'avoir trouvé, mais pour l'instant, ce qui lui importait était de ne pas se faire repérer dans ses recherches.

[discrétion, toujours le même bonus.]

[Discrétion: "Faire 10",+7 Total:17]

Préférant jouer la sécurité, Ira descendit lentement les cinq marches qui menaient au "docker endormi", située un peu en contrebas de la rue. La taverne était assez grande, mais les murs noirs de suie absorbaient la lumière des quelques lanternes suspendues au plafond et aux murs. Un âtre éteint occupait le mur de gauche, et le bar formait un large hémicycle sur celui de droite. Au milieu étaient posées les tables. Sur le mur d'en face, Ira remarqua une petite porte de bois entrebaîllée. Seuls les plaintes d'un homme venant de perdre de l'argent à un jeu et un rire féminin perçaient le silence. Dans cette ambiance ténébreuse et morose, aucun des six clients attablés, ni même l'aubergiste derrière son comptoir ne remarquèrent la frêle jeune fille.
Mais en regardant leurs visages, Ira ne reconnut pas celui du type recherché.
Il ne faisait pas grand doute sur l'endroit où il se trouvait, mais entre Ira et la petite porte se trouvaient six personnes... Même s'ils étaient en train de jouer aux cartes ou de discuter, la tâche semblait ardue.

"Hum... ça risque d'être plus dur que ce que je pensais... Mais je vais pas reculer maintenant!"

La jeune roublarde sourit dans l'ombre de son capuchon, et se faufila dans la pièce, rasant les murs pour qu'on ne la voie pas. Tout ceci commençait à s'avérer vraiment risqué, mais elle continuait, par curiosité et témérité. Elle ne pouvait pas s'arrêter, l'adrénaline la poussait toujours plus, il fallait qu'elle aille voir et fouiner dans ce qui se tramait la derrière.

Mais soudain la voix d'Aaron résonna à nouveau dans ça tête: "... méfie toi des guildes...".

"Bah, t'en fais pas vieux, je sais ce que je fais, je fais attention..."

Pensa-t-elle à l'attention de son défunt maître et protecteur, alors qu'elle faisait tout le contraire, on aurait presque dit qu'elle cherchait volontairement les emmerdes, mais c'était plus fort qu'elle.

"Hihi, si Delihan savait ça..."

Se dit-elle en se rappelant se lourdaud de paladin, mais bien vite, elle se focalisa sur son déplacement, restant aussi silencieuse et invisible que possible, passant à quelques mètres dans le dos des clients.

Mais un doute s'empara soudain de la jeune fille.

"Et si on me voit, je fais quoi? Je dis quoi?"

C'était malheureusement un peu tard pour y penser, mais sur ce, elle redoubla d'application à rester dans l'ombre.

"Bof, et pis j'aurai qu'à leur sortir un baratin quelconque et leur demander une pièce en me faisant passer pour une mendiant... après tout, je risquerai juste qu'on me balance dehors... j'espère..."

Elle continua donc sa progression plus que risquée vers la porte du fond.

[Discrétion: toujours +7, Dépl. sil.: +7 aussi]

[hrp: Déplacement silencieux: Roll(1d20)+7: 9,+7 Total:16;
Discrétion: Roll(1d20)+7: 2,+7 Total:9]

Ira avançait lentement mais sûrement vers la petite porte qui semblait lui tendre les bras. Elle n'en était plus qu'à trois pas lorsque...

-Hé, r'gardez ça les mecs! lança une voix rauque qui tétanisa la jeune roublarde. "Où-est ce qu'elle va comme ça la donzelle?" Avant qu'elle n'ait le temps de réagir, une grosse main la saisit par le col et la souleva si haut que ses pieds ne touchaient plus le sol. C'était la main du tavernier, qui la toisait avec un sourire édenté et narquois.

-Alors p'tite voleuse, railla t-il, faisant subir à Ira son haleine à faire tomber un cheval. Les rues te suffisent plus, tu viens voler dans les tavernes maintenant ?

Des rires fusèrent dans toute la taverne, provoqués plus par la vision de la "voleuse" suspendue à deux mètres du sol que par les railleries stupides du tavernier. Ira pouvait toujours essayer de s'échapper, mais c'était encore une fois à ses risques et périls...

Ira n'avait pas tout de suite saisi ce qui s'était passé, alors qu'elle se retrouvait suspendue au bout du bras du tavernier, face à tout la clientèle hilare.

"Merde! Mais dans quelle merde je suis venue me foutre moi! j'aurai du écouter Aaron, bordel!... Surtout que faut plus compter sur l'autre paladin débile, il doit toujours être en train de pioncer.... mais qu'est ce que je vais faire, maintenant, moi?!
Beurk! en plus il empeste!"

Malheureusement, elle aurait dû y penser avant. Elle était à présent dans une bien fâcheuse posture.

Mais soudain, une idée loufoque lui vint à l'esprit. Elle prit l'air le plus gêné possible, ce qui n'était pas dur du fait qu'elle l'était déjà, puis parla d'une petite voix implorante:

- Mais... je suis pas une voleuse... je cherche juste mon frère...

"Ouais! Super, t'aurais pas pu trouver un meilleur truc, pauvre cloche?! Enfin, c'est toujours ça..."

- S'il vous plaît, lâchez moi... J'ai rien fait... Je suis juste venue voir si mon frère était ici...

"Tu deviens vraiment pathétique, Ira!"

Puis elle regarda la salle puis l'aubergiste, la tête basse et les joues toutes empourprées, véritablement gênée de la situation, quand une idées inquiétante lui traversa soudainement l'esprit.

"Et s'ils me mettaient pas simplement à la porte...?"

[Jet de bluff, si besoin est: +5]

[Bluff Ira : Roll(1d20)+5: 1,+5 Total:6]
Psychologie tavernier : Roll(1d20)+1: 17,+1 Total:18]

Le tavernier écoutait à peine les bredouillements d'Ira, qui pour lui n'était toujours rien de plus qu'une sale petite voleuse. En fait, ses excuses ne firent que l'énerver encore plus.

-Et une menteuse en plus! Tu vas voir, p'tite effrontée, tu vas voir c'qu'il en coûte, rugit-il en postillonnant à la figure de la pauvre Ira, tout en la secouant comme un prunier. Ca commençait vraiment à sentir mauvais, au sens propre comme au figuré. "On va aller voir la milice, ils se chargeront de toi. Gaedynn! Occupe-toi d'servir les gens pendant ce temps."

Puis, tenant toujours la jeune fille par le col, il l'emmena dehors et commença à remonter la rue.

Ira commença alors à sérieusement paniquer et à se débattre légèrement en gémissant, de manière soudainement beaucoup plus sincère.

- Nooon! S'y'vous plaît! Pas la milice, j'ai rien fait! Delihaaan!

"Je peux toujours rêver pour qu'il vienne m'aider... en plus, il serrait capable d'aider ce gros connard!"

Alors que le tavernier passait la porte, elle se tut et cessa de gigoter un instant. Puis, alors qu'il eu fait quelques pas dans la rue, la roublarde commença à se débattre comme une furie, lâchant toute une série de jurons.

- Mais bordel! Lâche moi grosse brute! Sale connard! Mon frère te pétera la gueule! Sac à vinasse! Au s'cour!

"Mais t'es tarée, ma pauvre Ira, il va t'exploser!"

Alors, tout en hurlant et en donnant des coups de pieds dans tous les sens, elle tenta habilement de s'extirper de la poigne de l'aubergiste.

[Evasion: +4]

[ Jet d’évasion d’Ira : Roll(1d20)+4: 4,+4 Total:8
Jet de lutte du tavernier : Roll(1d20)+3: 13,+3 Total:16
Ira perd 3 points de vie temporaires suite à la lutte]

Le sale tavernier ne voulait pas lâcher l’affaire ! Ira se débattait comme une diablesse, mais le bougre la serra si fort qu’elle ne put retenir un cri de douleur, le souffle coupé. Ses côtes en avaient aussi pris un coup... Le gaillard était fort, et tenait la jeune fille de son seul bras droit, au niveau de la taille. Ira pouvait bouger librement l'un des siens bras, mais le gauche restait bloqué le long de son corps.

-La ferme, petite garce ! hurla t-il.

Quelques personnes se tournèrent dans la rue, mais aucune ne vint à la rescousse de la jeune fille. Il faut dire que le bonhomme approchait les deux mètres de haut, il fallait bien du courage pour se frotter à lui… Pendant ce temps, il continuait à avancer, un peu ralenti tout de même. Quel sentiment dominerait la féroce Ira ? La peur des miliciens, sachant ce qu’ils infligeaient aux voleurs ? Ou celle du tavernier, qui pouvait visiblement se montrer très violent ?

Ira toussa et cessa de gesticuler un petit instant, alors que la brute lui broyait presque les côtes.

"Gros salaud! tu vas m'le payer!"

Mais le calme ne dura qu'un court instant, et elle continua son numéro de cris et de gesticulation sans tarder. Ainsi, profitant de la distraction que cela produisait, elle empoigna discrètement sa dague cachée sous sa cape de sa main libre, et la pointa sous la gorge du grand tavernier pestilentiel, de manière clairement menaçante. Sur le coup, elle s'immobilisa, le bras droit tendu et la lame bien appuyée sous le coup du rustre.

- Lâche-moi!

Dit-elle lentement et fermement.

- Je voulais pas y être forcée... Si tu me lâches pas, je le fais...

Son coeur battait comme jamais, si ce coup-ci ne marchait pas, elle était définitivement foutue. Malgré tout, elle resta tendue, un rictus de colère gravé sur le visage, essayant de masquer sa peur.

[Jet d'intimidation d'Ira: Roll(1d20)+1: 11,+1 Total:12
DD=11 -> Intimidation réussie]

Le tavernier s'arrêta, et sembla réfléchir quelques secondes. Puis, lentement, il reposa la jeune roublarde sur le sol. Cette dernière remarqua la grosse goutte de sueur qui coulait sur son front. Une veine sur sa tempe battait au rythme de son cœur, témoin de sa peur, ou plutôt d'une colère noire car il était... tout rouge.

-File, siffla t-il, tremblant de rage.

Ils étaient alors dans une ruelle, sans doute un raccourci, et personne n'était en vue. La grande rue n'était qu'à une dizaine de mètres.

Voyant sa soudaine supériorité, la jeune Ira reprit confiance, et sourit victorieusement d'amusement et de fierté. Laissant la dague sous la gorge du tavernier paralysé, elle fit un petit pas en arrière, s'apprêtant à détaler.

"Et bien! C'est fou ce qu'une lame est persuasive! Hihi, c'est qui qui fait le malin maintenant, hein?"

Elle le fixa d'un petit air narquois, puis fit un grand sourire au gros rustre baraqué.

- Merci!

Dit-elle rapidement, sur un petit ton clair et ironique, avant de le regarder une fraction de seconde dans les yeux, juste le temps de le narguer encore un peu. Puis la jeune fille tourna les talons en quatrième vitesse, enlevant du même coup sa dague de la gorge du tavernier, non sans laisser une très légère marque.
Elle couru le plus vite possible, jusqu'à la grand rue puis se fondit dans la foule naissante, bousculant quelques passants avant de se trouver une cachette derrière un mur, et de se laisser glisser contre celui-ci, haletante.

"Bordel! Pauvre malade! C'était moins une!"

Elle reprenait doucement son souffle, se massant ses côtes douloureuses et scrutant les alentours depuis son petit coin de mur, histoire d'être sûre qu'il ne l'avait pas suivie.

-Ca va mademoiselle? l'interpella une voix derrière elle. Se retournant, elle découvrit qu'il s'agissait d'un des hommes travaillant sur le chariot. A peine plus grand qu'Ira, le visage déjà sale de cambouis, il avait cependant l'air bienveillant sous ses sourcils broussailleux et sa barbe épaisse. "Vous avez besoin de quelque chose?"

Il s'essuya le front du revers de la manche, regardant la roublarde d'un air intrigué.

La jeune roublarde sursauta et se retourna précipitamment au son de la voix du fabriquant de chariots, brusquement sortie de sa rêverie.
En se retournant, elle faillit bien tomber en s'encoublant sur le cheval, mais par chance, elle tint debout, pour rester tétanisée devant l'homme durant une bonne seconde.

Reprenant un peu ses esprits, Ira se dépêcha de sécher la larme sur sa joue d'un revers de manche, et babilla de surprise:

- Non... Euh... Oui! oui... ça va... Je... je faisait que regarder...

Puis, elle scruta la réaction de l'homme d'un air effarouché, sentant son sang battre à ses tempes.

"Merde! Merde! Je me suis encore foutue en plein dedans!"

L'homme jeta un coup d'œil au cheval de bois, puis regarda à nouveau Ira.

-C'est à ma fille, je lui ai fabriqué le mois dernier. Il est beau, hein? Bon, j'y retourne, si vous avez besoin de quoi que ce sois, appelez moi.

Sur ces mots, il repartit à sa tâche. De toute évidence, il ne voulait pas le moindre mal à la roublarde, il était même doux comme un agneau. En dehors de la cour, de l'autre côté de la rue, Ira perçut un brouhaha provenant sans doute d'un attroupement. Trop occupée à fuir l'ignoble tavernier, elle n'avait rien remarqué en venant, mais quelque chose semblait se préparer dans la rue. Mais avec les hommes armés qui la cherchaient, peut-être n'était-ce pas très prudent de se montrer à découvert?