Sur la Route de Crimmor.

Alizée s'arrêta à quelque mètres d'eux, un sourcil arqué, l'air partagé entre la surprise et l'incrédulité. Ce n'était pas non plus une scène très commune... Surtout sur une route perdue en campagne. L'homme qui se tordait sur le sol avait l'air complètement dément, possédé. De la magie? Une malédiction millénaire? Alizée se ravisa, tout n'était pas dû à une histoire épique. Peut-être que simplement l'homme à terre était épileptique, ce n'était pas la première fois que la guerrière en voyait un.

Elle franchit les derniers mètres qui la séparait des deux hommes. Le moine avait l'air franchement occupé à calmer l'autre type, elle n'était même pas sûre qu'il est prit garde à elle. Alizée posa sa main sur l'épaule du gars, histoire d'attirer un peu son attention.

"Besoin d'aide peut-être?"

La voix de la jeune femme était douce et serviable. Certes elle aurait esperée mieux comme rencontre mais ce n'était pas une raison pour laisser ce moine, visiblement dépassé par les évènements, seul avec le... fou?

*Allons je me demande quel Dieu il prie...*

Lorsqu'il entendit la voix de la jeune fille, le prêtre, qui ne semblait pas l'avoir remarqué jusqu'à présent, sursauta, mais sembla vite soulagé.

"Ha! Oh! Excusez-moi! Oui je veux bien de l'aide s'il vous plait, aidez-moi à contrôler cet homme s'il vous plait? Mais qui êtes-vous?"

Pendant ce temps, l'autre homme sembla retrouver ses esprits, se releva, et recommença aussitôt à divaguer dans d'amples mouvements. Le prêtre se jeta de nouveau sur lui pour l'immobiliser, mais il ne semblait pas doté d'une impressionante force physique.

"Oh non, voilà qu'il recommence déjà!"

Alizée arqua de nouveau un sourcil, sa mine mitigée entre l'incompréhension de la situation et le : "Mais qu'est que je fous là moi..." était presque comique. Elle observa un moment le type s'agiter, cracher des paroles incohérentes, pendant que le moine faisait tout pour essayer de le maîtriser. Hélas le pauvre écclesiastique manquait de muscles.

Alizée ne resta pas plus longtemps inactive, elle s'approcha de l'autre homme, prenant garde à ne pas se manger un coup perdu. Elle tira le moine du milieu, puis attrapa un des poignets du "fou". Au bout de quelques autres secondes à batailler Alizée réussit à se saisir de la deuxième main de l'homme. Elle croisa ensuite les deux bras de l'agité et le plaqua contre un tronc d'arbre. Ainsi l'homme était à peu près immobilisé. Heureusement qu'Alizée était plus costaude qu'elle n'y paraissait...

"Calme mon gars !"

Jeta t-elle en plongeant son regard dans celui du dément. Elle s'adressa ensuite au moine resté derrière :

"Vous pouvez m'aider ? Mettez lui un coup sur le crâne..."

L'idée de frapper un homme sans défense, ne serait-ce que pour le calmer, semblait ne pas lui être venue à l'esprit. Il hésita un peu, apparament embarassé, puis se saisit d'un morceau de bois susceptible d'assomer le dément.

"Je... Oui, enfin, s'il le faut, j'imagine que je dois le faire."

Sur ce, il porta un coup sec sur le crâne de l'homme, qui lui fit perdre connaissance. Malré tout, il ne devrait pas garder d'autres séquelles qu'un sérieux mal de tête. Le jeune prêtre poussa un soupir de soulagement.

"Je vous remercie, mademoiselle ; sans votre aide, je ne sais pas ce que j'aurais fait de lui."

Le type était mieux K.O... Dans l'état ou il était il aurait risqué de se faire plus de mal à lui même qu'autre chose de toute façon. Elle jeta un dernier regard à l'assomé, le dos appuyé contre le tronc d'arbre.

*Piouf si ils sont tous comme ça dans cette province je suis mal barrée moi ! Enfin comme dirais mon père : Pas de cause avant d'avoir vu les faits.*

Alizée se tourna vers le moine, il était jeune et devait sûrement débuter dans la profession. Peut-être que même, ses supérieurs lui avaient jetés ce bonhomme dans les pattes pour mettre à l'épreuve sa foi. Ce genre de vacheries n'étonneraient pas vraiment la guerrière...

Au soulagement du prêtre Alizée eut un léger sourire. La guerrière ne manqua pas d'augmenter l'embarras du jeune homme en déclarant :

"Hé jolie frappe que voilà !"

Néanmoins elle ne manqua de s'incliner aux remerciments du moinillon. Le regard toujours un peu amusé elle se présenta :

"Alizée Moonwind pour vous servir !"

Le jeune homme se calma peu à peu et retrouva ses aises.
Il reprit même une certaine assurance qui étonna Alizée.

"Enchanté, dame Moonwind ; quant à moi, je me nomme Selrian, disciple de Séluné auprès de la chapelle de Crimmor.
Hélas, je crains de devoir une nouvelle fois vous demander votre aide. Mais si votre chemin passe par Crimmor, alors cela ne devrait pas vous incommoder. Je pense pas être en état de transporter cet homme seul. Pourriez-vous m'aider à le transporter jusqu'en ville?"

Au fur et à mesure que le jeune prêtre se reprenait la mine d'Alizée devint elle aussi plus sérieuse. Il se présenta comme un adepte de Séluné. Une déesse que la guerrière ne connaissait pas très bien, enfin même si son père lui en avait un peu parlé.

*Selrian ça c'est original au moins... P'tite consonance elfique tous ça... Serait-il demi-elfe ?*

Elle écouta attentivement la demande du prêtre. Elle eut de nouveau un sourire en imaginant le pauvre jeune homme en train de se trainer le corps de son "compagnon".

"Je vais en effet à Crimnor, la route à deux enfin... à trois sera moins monotone !"

Elle regarda le type K.O qu'ils allaient devoir transporter. Ca allait être coton... Il n'y a rien de plus lourd qu'un corps inerte, c'est un peu comme une énorme pierre...

*Génial je suis tombée au bon moment moi ! Allez sourit ma grande...*

Alizée déclara tout en empoignant la carcasse de l'homme inconscient :

"Mais dites moi : Que lui est-il arrivé pour finir dans un tel état?"

"Je vous remercie. C'est justement pour savoir ce qu'il lui est arrivé que je le ramène à la chapelle. Son comportement intrigant pourrait dissimuler quelque mystère que nous voudrions éclaircir. Mais bon, nous en parlerons une autre fois. Allons-y."

Sur ce, il se dirigea vers le corps inanimée du dément et commença à entreprendre de le soulever, très vite aidé dans cette tâche par Alizée.

Et les deux - enfin trois - compagnons prirent le chemin, compagnie pour le moins insolite qui attira d'étranges regards sur le chemin de Crimmor.

Enfin, au bout d'une heure et demi de route, ils arrivèrent en vue des portes de la ville, alors que l'après-midi s'achevait peu à peu. Selrian, apparament épuisé par le voyage, demanda une courte halte.

"Bon. Nous voilà arrivés. Je ne vous demanderais rien de plus que de m'accompagner jusqu'à la chapelle. Si vous n'avez pas d'endroit où dormir, nous pourrons vous offrir ça pour la nuit, si ça vous dit."

Le type devait peser dans les soixante kilos, encore heureux... Parce que Selrian avait vraiment du mal à trainer la carcasse du dément, mais il semblait disposer d'une bonne volonté à toutes épreuves. Bras dessus bras dessous le duo transporta l'homme tant bien que mal. La route paraissait interminable, le soleil descendait petit à petit, laissant place à un beau ciel crépusculaire rosâtre.

Crimnor se dressait à présent devant Alizée. La cité se découpait nettement, ses murailles étaient cerclées de hautes tours, de la fumée s'élevait de l'intérieur des enceintes.

*Alors c'est ça Crimnor ? Ma foi...*

Selrian s'arrêta un instant, pour souffler. Alizée déposa le dément au sol. Elle s'étira, les muscles un peu engourdis par cette marche. Quand le prêtre évoqua la possibilité de loger à la chapelle le regard de la guerrière se fit pensif.

*J'ai plus vraiment de sous en poche... Puis ils n'ont pas l'air méchant...*

"J'accepte votre offre, je suis une voyageuse et cela me changera de la belle étoile."

Elle reprit le dément sur son épaule, jettant un regard à Selrian elle lui lança :

"On y retourne ?"

C'est sur un ton sans enthousiasme que le jeune prêtre lui répondit.

"Soit. Allons-y. Il ne reste que peu de chemin."

Ils repartirent donc vers les portes de la ville, où on les laissa rentrer sans trop de difficultés. Le clerc mena le groupe à travers les rues de Crimmor jusqu'à un petit temple surplombé par un symbole en forme de demi-lune.

"Eh bien, nous y voilà. Attendez ici que j'aille chercher de l'aide et introduire votre cas."

Au bout de quelques minutes, Selrian ressortit, accompagné par deux acolytes du temple qui saluèrent brièvement Alizée avant de s'occuper du dément, qu'ils emmenèrent à l'intérieur.

Quant au jeune prêtre, il resta silencieux le temps que les fidèles de Séluné s'en soient allés, puis il s'avança vers la jeune femme en souriant, l'air beaucoup plus détendu.

"Voilà. Nous en avons fini avec lui. Le Grand Prêtre a accepté que vous passiez la nuit au temple, et si cela vous intéresse, vous pourrez en savoir de quoi il en retourne de la soudaine crise de folie de cet homme. Mais pour le moment, venez vous restaurer.
J'aimerais beaucoup que vous acceptiez de partager votre repas avec moi, enfin, si ma compagnie ne vous dérange pas."

Deux types en toges grises déboulèrent enfin hors du temple. Leurs capuches rabattues ne laissaient pas paraître leur visage. L'un saisit les pieds du dément et l'autre le haut du corps, ils l'emmenèrent rapidement à l'intérieur. Alizée tourna la tête et vit arriver Selrian, tout sourire.

*Lui il a une idée derrière la tête... Ou de la suite dans les idées ?*

Elle l'écouta parler, un sourire en coin. Le jeune prêtre était beaucoup plus zen qu'à leur première rencontre. Les mains sur les hanches elle réfléchit un instant à la situation.

*C'est vrai que j'ai faim. C'est vrai que Selrian est sympa. Et c'est vrai que j'aimerais bien savoir pourquoi l'autre est devenu taré maintenant que j'y suis...*

Alizée hocha la tête. De sa voix claire elle conclu :

"Très bien je vous suis !"

Selrian sourit à la réponse de la jeune femme.

"Très bien. Suivez-moi, je vais vous conduire chez moi."

Et il partit dans Crimmor, faisant signe à Alizée pour qu'elle le suive. En cette fin d'après-midi, alors que le soleil était presque complètement couché, les rues étaient presque complètement déserte. Il y avait juste, dans les artères principales de la ville, des groupes de caravanes qui arrivaient tardivement, pour passer la nuit à Crimmor.

La maison de Selrian n'était pas tout prêt. Les deux compagnons firent un chemin de dix bonnes minutes à travers la ville avant d'arriver devant une petite maison toute simple.

Le jeune prêtre fit rentrer la jeune femme chez lui. Un intérieur lui aussi très simple et assez modeste. Une table et deux chaises, un buffet, et dans une pièce attenante, un lit et une commode, ainsi qu'un autel consacré à Séluné.

Selrian fit s'installer Alizée, tout en saississant une bougie.

"Bien, prenez vos aises, je vais chercher de quoi faire le repas à la cave." dit-il, tout en se dirigeant vers la porte au fond la pièce qui menait vraisemblablement au sous-sol.

Alizée suivit Selrian dans les ténèbres naissantes de la ville. Il n'y avait pas beaucoup de monde, certes il était tard mais Crimnor était une ville importante alors la guerrière aurait imaginée plus de personnes dans les rues, même le soir. Comparé à Eauprofonde la cité était tranquille. Après une bonne dizaine de minute de marche Alizée arriva à la demeure du Sélunite. Une maison sobre, peu surprenant pour un prêtre. Selrian ouvrit la marche et fit signe à Alizée rentrer. Une fois la porte refermée, elle détailla l'intérieur. Rien de bien fou, de la modestie partout. Ce qui changeait bien de la maison de son père, immense et riche domaine.

*C'est mignon comme tout...*

Un demi-sourire illuminant son visage, Alizée regarda Selrian s'emparer d'une bougie. Le type avait l'air d'être un fervent adepte de sa déesse, il disposait d'un autel dans sa maison, seule chose qui différenciait la bicoque de celle du citadin moyen.

"Oh très bien..."

Alizée entendit Selrian descendre un escalier. Elle se promena un peu dans la petite pièce principale. Passant ses doigts sur les rares meubles. Finalement elle se rassit en face de la porte de la cave, elle s'étira un peu et posa l'arc qu'elle gardait en bandouiller contre la table. Attendant le retour du prêtre elle joua avec une de ses épées courtes, d'excellente facture. Passant son doigt sur le fil aiguisé de l'arme et regardant son reflet dans la lame parfaitement entretenue elle trompait son impatience.[/i]

Le jeune prêtre remonta assez vite avec un pichet à la main, du pain frais, du fromage, un pot de pâté et quelques fruits. Il était assez chargé, mais refusa l'aide de la jeune femme. Il déposa le tout sur la table, non sans avoir fait tombé quelques pommes au passage.

"Voilà, ce n'est pas grand chose pour le moment, mais si vous avez encore faim, je demanderai au temple à ce que l'on vous trouve quelque chose."

Alizée se redressa sur sa chaise en voyant le prêtre surchargé revenir, ça en était presque comique. Elle rangea sa lame d'un geste adroit et rapide. Un doux sifflement métallique plus tard et elle saisissait un pomme qui avait roulée sur la table. Rouge et quasi-brillante elle paraissait bien fraîche. La guerrière la croqua à pleines dents.

"Pas grand chose ? Z'avez vu mon gabarit ? Ca suffira largement..."

En moins de deux la pomme fut réduite à l'état d'un trognon. Comme on ne parle pas la bouche pleine, Alizée attendit d'avoir avalée la dernière la bouchée avant de déclarer :

"Dites moi Selrian vous êtes natif de la région ? Parce que si vous connaissez des gens qui auraient besoin des services d'une aventurière je suis interessée voyez-vous..."

Elle s'empara d'un morceau pain et commença à attaquer le fromage.

"Je suis venue de loin dans le Nord, j'espère bien trouver un peu de travail ici !"

Le prêtre semblait quelque peu déstabilisé par l'aisance de la jeune femme. Il rougit de sa maladresse, s'installa et comença à manger un peu de pâté avec du pain pendant qu'Alizée s'occupait de sa pomme.

La question d'Alizée sembla le surprendre un peu au début. Cependant il s'empressa d'y répondre.

"Je ne suis pas natif de la région, non. Mes parents étaient originaire de la cité de Berdusk, plus au Nord. Mais cela fait des années que je vis en Amn, alors je dois pouvoir vous aider."

Il réfléchit un instant...

"Mais du travail? Pour une merce... Euh, une aventurière? dit-il tout en rougissant de son lapsus. Je ne sais pas vraiment. Autrefois, le temple a bien reçu l'aide d'aventuriers, mais les circonstances étaient exceptionnelles, et c'étaient des connaissances de notre grande prêtresse. Je peux toujours demander si vous pouvez vous rendre utile, mais si c'est le gain qui vous motive, alors là je ne suis pas sûr de pouvoir vous aider."

Selrian avait posé cette dernière question sur un ton qui trahissait son appréhension. Peut-être était-ce là un test pour mieux cerner les motivations de la jeune femme...

Alizée croisa les bras, les rougissements du jeune prêtre étaient des plus amusant. Une nouvelle fois un sourire illumina le visage la guerrière. Une autre pomme dans la main droite elle s'amusait à la lancer en l'air et à la rattraper, pour finalement la saisir de sa main gauche et croquer dedans.

*Berdusk ? Le Nord ? Squall m'a déjà parlé de cet endroit... Peut-être Selrian a d'ailleurs entendu parlé de lui qui sait ?*

Alizée arqua un sourcil au lapsus du prêtre. Etait-ce voulu ? En tout cas elle ne considérait sûrement pas comme une mercenaire, l'argent était une chose tout à fait secondaire pour elle. La gloire et le plaisir de l'aventure comptait beaucoup plus à ses yeux !

"Le gain ...?"

Elle laissa volontairement sa phrase en suspend, feignant d'être surprise, voir choquée par une telle déclaration. Elle aimait bien voir le prêtre rougir... D'un ton toujours sûr, quasiment désinvolte, elle ajouta :

"L'argent me laisse froid vous savez... Si je suis là c'est pour voyager et cotoyer le danger ! Me tailler une place dans la gloire à la pointe de mon épée !"

Elle éclata d'un rire cristallin, son regard laisser transparaître une joie simple et pure.

"Allons je ne suis pas une "mercenaire" ne vous inquiétez pas... Je n'aime pas ce mot !"

Au début, Selrian fut particulièrement mal à l'aise d'avoir posé une telle question, et, au plus grand amusement d'Alizée, il rougit une nouvelle fois. Mais les dernières paroles de la guerrière le rassurèrent.

"Alors je sais pas... Vous pouvez tenter votre coup. Pour la gloire, je ne sais pas trop, mais vous aurez au moins une bonne réputation parmi le clergé de Séluné à Crimmor... Même si, je vous l'accorde, cela n'est pas grand chose, dit-il en riant.

Bon, dans ce cas, je vais partir au temple ; si vous pensez pouvoir retrouver votre chemin, je vous laisse finir votre repas et m'y rejoindre d'ici une heure. Sinon, vous pouvez très bien m'acompagner dès maintenant."

Alizée se leva d'un bond, terminant sa seconde pomme dans le même élan. Manquant de faire un lancé à la cosaque elle posa ses deux mains sur la table. Une de ses mèches roula devant son oeil droit.

"Allons-y tout de suite ! Toute les réputations compte, et cela fait bien trop longtemps que j'attends un peu de mouvement !"

Elle replaça sa mèche rebelle derrière son oreille. Certes elle était assez fatiguée de cette journée, le crépuscule commençait à laisser place à une nuit noire et à une lune brillante. Mais le repos attendra... Alizée ne s'attendait pas à une mission mirobolesque (si mission il y'avait) mais se retrouver amie d'un clergé était toujours utile... Connaître des prêtres quand on est un guerrière, cela pouvait allonger l'esperance de vie non ?

Elle se dirigea vers la porte de la maison de Selrian. Et alors qu'elle posait sa main sur la poignée elle déclara par dessus son épaule :

"Au fait comment dois-je appeller votre grande prêtresse ?"

Selrian prit un léger manteau de toile et suivit Alizée vers la sortie. Avant de s'arrêter brusquement, d'une façon assez comique. On eut cru qu'il avait soudainement été immobilisé.

"Eria. Tel est le nom de notre grande prêtresse..."

Il resta ainsi, muet, pendant une dizaine de secondes, puis déclara :

"Bon, allons-y."

Et ils repartirent dans les rues de Crimmor, en direction de la chapelle de Séluné, le vent froid fouettant leur visage.