Drôles de rencontres

C'était vers la fin de l'après-midi, Port-Ponant était en ébullition car les marchands tentaient de vendre le plus possible avant de fermer boutique. La foule était massée dans la rue, et Klaerla avait quelques difficultés à avancer sans jouer des coudes.

La jeune femme semblait parfois hésiter lorsqu'elle arrivait à une intersection, comme si elle cherchait quelque chose sans savoir quoi... Elle était habillée tout en noir, une cape par-dessus sa robe, et quelques têtes se tournaient parfois sur son passage.

Elle emprunta une petit ruelle plus calme. En réalité elle était vide et très étroite, elle aurait difficilement permis à plus de deux personnes de s'y déplacer côte à côte. Il y faisait aussi plus sombre, les ombres s'étaient allongées, et les bruits de la rue y étaient atténués.

Enfin un peu de calme. Deux silhouetteq apparaissent à l'autre bout de la ruelle, des silhouettes d'hommes... un de taille moyenne, l'autre petit et trapu, peut-être même que c'est un nain. Oui, ce sont bien un homme et un nain - de taille relativement grande - qui arrivent en face, bavardant de choses et d'autres.

Arrivés au niveau de Klaerla, ils se mettent l'un derrière l'autre, le nain passe derrière elle et l'homme s'arrête brusquement et croise son regard :

"Où est-ce qu'on va, ma jolie ? On est pressée ?"

Le nain ricane grassement derrière elle, il lui coupe toute retraite par sa position. Quelles que soient leurs intentions, elles ne sont sans doute pas bienveillantes...

Klaerla était perdue dans ses pensées, réfléchissant à ce qu’elle devrait accomplir en l’honneur de sa Déesse. Elle ne remarqua donc pas tout de suite les deux importuns. Lorsqu’ils passèrent près d’elle, elle concentra soudain son attention sur eux et les regarda méchamment depuis l’ombre de sa capuche.

Les imbéciles, que la Dame les emportent ! Je n’ai pas envie d’apprendre tout Port Ponant à me respecter avant de commencer l’œuvre de la Déesse, même si c’est un but intéressant en soit. Que faire de ces idiots maintenant ? Un combat au corps a corps n’est pas franchement indiqué, ils m’ont prise en tenaille. Je peux soit les séduire, soit les intimider, soit les tuer avec l’aide de la Maîtresse. Mais les séduire n’ira pas, ils sont deux. Et je ne veux pas faire appel à Elle pour des trivialités. Essayons de les mystifier en utilisant la toute puissance des Masques de la Nuit.

Elle fait alors un pas en avant et s’approche de l’homme se trouvant devant elle, pour mettre de la distance entre elle et le nain et pour faire une fausse impression d’intimité. Elle est si proche que sa poitrine effleure celle de l’homme et qu’elle peut sentir son halène puante. Elle est si proche de lui qu’il ne voit pas sa main aller a sa ceinture pour prendre sa masse de derrière sa cape, et elle garde celle-ci bien hors de vue des deux vauriens [Action de mouvement]. Elle lui dit dans un murmure :

- Oui, je suis pressée. Je n’ai malheureusement pas de temps à vous consacrer, vous et votre ami. Etant des gentils hommes, je suis sur que vous comprendrez, et aussi que votre discrétion est nécessaire. Les Masques apprécient la ponctualité, même en ce qui me concerne.

Elle insiste légèrement sur le « même », garde ses yeux rivés sur les siens et à un sourire malsain pendant toute sa phrase.[Bluff +5]

[Jet de bluff : échec]

"Tu travailles pas pour les Masques. Non, tu leur ressembles pas. Enfin, on va pas prendre de risques, hein Erikk ? Et j'aime pas qu'on me prenne pour une pomme."

Le sifflement d'une lame sortant de son fourreau retentit derrière Klaerla, accompagné d'un ricanement sourd. Mais un autre sifflement parvint aux oreilles de la jeune femme et le nain hoqueta. Un choc sourd accompagna sa chute.

L'autre écarquilla les yeux et prit ses jambes à son cou avant que Klaerla puisse réagir.

Le nain était à genoux, son regard suppliant. Une flèche était fiché dans son épaule, et derrière lui, un elfe sortit de l'ombre. Son arc restait tendu, une flèche prête à finir le travail.

"Va-t-en, imbécile."

Le nain commença à se traîner à l'écart, et pendant ce temps la corde se détendait lentement. L'inconnu semblait vouloir épargner le misérable. Il sourit à la jeune femme. Il était beau, et assez jeune - pour un elfe, bien sûr.

"Cette rue est assez fréquentée ces derniers temps... mais je vais devoir me trouver une nouvelle cachette."

Il fit un clin d'oeil à Klaerla.

"Mais j'oublie de me présenter, je suis Naresgal. Vous semblez perdue ?"

Alors comme ça, je ne ressemble pas à un Masque ? Quel imbécile. Faut juste que je m’achète un masque, et plus personne ne doutera.

Dès que l’homme s’enfuit, Klaerla se retourna vivement et contempla la scène du nain blessé et de l’elfe qui s’approche. Elle fit bien attention de mettre sur sa figure une impression de peur à l’égard des malfrats et de soulagement à la venue de l’elfe, et aussi de conserver sa masse d’arme bien cachée derrière sa cape.

Alors, c’est a ça que ça ressemble, un elfe ? Pas désagréable à regarder… Mais épargner ses idiots n’est pas vraiment utile. On ne s’entendra pas bien, nous deux. Mais je ne dois pas lui montrer mes intentions. Les males ont en général une image de la vierge éplorée qui est presque touchante. Je ne peux rien faire pour la virginité, mais je peux toujours paraître éplorée.

Elle porta sa main à son front, et répondis au clin d’œil de Naresgal en se détendant et en souriant faiblement. Elle abaissa ensuite sa main et mis son poing serré contre son ventre. Elle semble trembler légèrement. Elle était restée sur place, n’osant pas faire un pas vers le nain. Ou était ce vers l’elfe ?

Ce Naresgal est peut être un signe de la Dame ! J’étais sans direction, et voila mon guide. Ses chemins sont mystérieux et Ses messagers surprenants, mais je suivrai cet elfe. Nous verrons où ça nous mène. Prétendons d’être perdue alors, et ce n’est même pas un mensonge. Mais comme ça il se cache ? Je me demande bien de qui ou de quoi, et pourquoi…

- Grand merci messire elfe. Vous êtes arrivé a temps. Je n’ose imaginer ce que ces monstres m’auraient fait sans vous. Je n’ai rien d’autre que mon nom à vous offrir pour vous récompenser. Je me nomme Klaerla. Je suis effectivement un peu perdue. Si vous pouviez me guider, je vous en serais reconnaissante. J’ignorais qu’il avait des elfes à Port Ponant… Mais… vous avez parlé de vous cacher… Pourquoi ?

L'elfe sourit énigmatiquement :

"Disons que je me cache parce que c'est mon gagne-pain..."

Il s'interrompit brusquement, alors qu'une silhouette se dessinait à nouveau au bout de la rue par lequel Klaerla était arrivée. Il reprit :

"Voilà du monde... trop tard pour se cacher cette fois - dit-il en ricanant, mieux vaut continuer ensemble, je ne voudrais pas qu'après vous avoir sauvée, il vous arrive quelque chose de fâcheux."

Sur ce, il adressa un clin d'oeil à la jeune femme.

[Arrivée d'Ïndak, dont l'histoire commence ici.]

Ton gagne pain ? Etrange. Serait il un disciple de Shar ? De mieux en mieux. Mais je n’ai jamais vu de disciple de Shar épargner quelqu’un comme il l’a fait avec ce nain. Quel est le métier de cet elfe ? Méfions nous, il se pourrait qu’il joue la comédie comme moi…

[Psychologie +5, Bluff +5]

Klaerla n’avait toujours pas lâché sa masse d’arme et la tenait toujours derrière sa cape. Elle semblait pourtant se détendre aux sourires de l’elfe et à ces paroles douces. Son poing n’était plus serré contre son ventre, mais détendu et le long du corps. Et en y réfléchissant bien, sa main n’était pas loin de sa sacoche de ceinture… Lorsque l’elfe parla de l’intrus, elle regarda Ïndak et elle pris soudain un air contrarié.

Qui c’est celui là encore ? Grande Déesse, aide moi contre les importuns ! Que suis-je sensé faire de celui là ? Et celui la a l’air encore plus idiot que les deux précédents ! Voyons comment ce passe cette rencontre. Continuons de jouer la jeune fille perdue et laissons l’elfe adresser la parole au nouveau venu. Faire preuve d’assurance maintenant dévoilerai mon jeu.

- Votre sollicitude vous honore, messire. Mais je doute que celui-ci nous veuille du mal, ou puisse nous en faire dit elle à l’elfe assez bas pour que Ïndak n’entende pas. Mais méfions nous tout de même, les rues de Port Ponant ne sont pas sures.

Elle ne bougea donc toujours pas de là où elle s’était arrêtée lors de la première altercation et continua de regarder Ïndak approcher.

Ïndak continua son avancée vers les deux étrangers, un sourire arborant ses lèvres.

Tout en marchant, le jeune homme détailla l'homme et la femme du regard.
L'homme ne semblait pas si grand mais il ressortait de lui une certaine prestance qui disait à Ïndak de rester vigilant. D'autant plus que son regard légèrement hautain
La jeune femme, quant à elle, semblait charmante mais quelque chose dans son regard sonnait faux par rapport à sa posture. Néanmoins, le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de remarquer le beau visage de cette femme; aussi cela enleva toute méfiance à son égard.

"Euh... Bonsoir, Messieurs Dames... " Salua-t-il d'un ton volontairement insouciant.

[Klaerla, psychologie : réussite partielle, aucun élément nouveau]

La jeune femme qui faisait face à Ïndak était habillée en noir et faisait penser par certains aspects à une roublarde. L'homme qui se tenait à côté d'elle n'était pas à proprement parler un homme, mais comme en témoignaient la forme de son visage et son physique élancé, il appartenait visiblement au peuple des elfes.

L'elfe sembla intrigué, et à ses yeux ainsi qu'à ceux de Klaerla, le jeune homme était plutôt insignifiant, pas très à sa place seul dans une ruelle sombre. Ou bien c'était un piège, ou bien c'était un idiot...

Naresgal chuchotta à l'oreille de sa "protégée" :

"Hé bien, voyons ce que ce charmant garçon nous veut... préparez-vous à courir à toute vitesse."

Se redressant, il s'adressa gaiement au nouveau-venu :

"Bonsoir l'ami, qu'est-ce que vous cherchez par ici, vous êtes perdu peut-être ?"

Klaerla dévisagea le jeune homme qui approchait. Pour ne pas dénoter le comportement de l’elfe, elle garda un air sérieux lors qu’il lui parla à l’oreille, puis pris un sourire et un air chaleureux et qui semblaient sincères. Mais derrière ce sourire enjôleur et ces yeux pétillants, d’autres pensées se formaient.

Mais ce gosse à l’air d’être un beau gosse. Mais il a aussi l’impression d’être complètement pas sur de lui. D’autant plus facile à manipuler. Et il m’a déjà remarqué, à son regard. Mais son joli sourire ne le rendra pas moins un des obstacles ou outils sur le chemin que me montre la Maîtresse. Rien de plus, comme il se doit. Et d’ailleurs, l’autre beau gosse aux oreilles pointues aussi.
Mmm, est ce que ce Naresgal à voulu voir mon décolleté ou voulait il vraiment être discret ? Parce que son geste n’est certainement pas passé inaperçu. Même si le gamin là bas n’a rien entendu, il sait que l’elfe m’a dit quelque chose qu’il ne devait pas entendre. Dans le premier cas, cela me rassure sur les tendances des elfes… Je pourrais en faire quelque chose au besoin. Et dans le deuxième cas, c’est qu’il n’est pas futé, et je peux tout aussi bien utiliser cela contre lui si il devient gênant.
Mais il a peut être raison, autant se préparer au pire et se préparer à courir. Nous verrons bien si je courrai après le gamin, ou si c’est lui qui me courra après.

Elle bougea donc ses pieds pour s’assurer un meilleur départ, regarda aux alentours pour des formes embusquées et observa attentivement Ïndak pour détecter l’éventuel signe qui déclancherait l’attaque.

[Psychologie : +5, Détection : +3, Perception auditive : +3]

L'adolescent regarda alors l'elfe dans les yeux et sourit de nouveau.

Puis il posa de nouveau son regard sur la femme. Elle était jolie mais pas autant que Dilonia... Bref, aucune chance qu'il y ait une histoire entre eux deux tant qu'il serait avec Dilonia.

Finalement, il se racla la gorge et dit d'une voix confiante et apaisante :

"Oh bien sûr que non, Messire ! Je connais ces ruelles comme ma poche !"
Il sourit et se bomba le torse fièrement avant de continuer ce qu'il avait à dire.
"En fait, je cherche un elfe assez jeune et avec un grand arc. Je vois que vous avez un arc et que vous ne semblez pas humain donc je crois comprendre que c'est vous... Est-ce que je me trompe Messire ?"
Il lui lança un regard interrogateur puis termina son discours.
"Je ne pense pas me tromper donc je peux vous dire que j'ai été embauché en tant qu'éclaireur par Dame Dilonia pour vous retrouver. Elle s'inquiète beaucoup à votre sujet..."

Il reposa son regard sur la femme et la montra du doigt.
"Et elle, c'est qui ?"

L'elfe se détendit à la mention de Dilonia et sourit à Ïndak, d'un air bienveillant :

"Hé bien Dilonia semble avoir des ressources dont je n'étais pas au courant... Je suis bien Naresgal."

Il commença à se tourner vers Klaerla, lui prenant le bras en signe d'apaisement, puis revint à l'étranger, un sourcil levé :

"Et comment vous appelez-vous, jeune homme ? Car peut-être Dilonia m'a-t-elle déjà parlé de vous... et à ce propos, cela m'étonne qu'elle ne soit pas venue en personne..."

"Mon nom est Ïndak Fissan. J'ai fait la connaissance de Dilonia à la Taverne du Loup Affamé, taverne où je me rend régulièrement."

Le jeune se tourna vers la ruelle qu'il avait emprunté pour venir et fit trois en sa direction, puis il fit un quart de tour de son visage afin que l'elfe et l'inconnue le voient de profil.

"Si vous me le permettez, je vais aller chercher Dilonia. Vous pouvez me suivre si vous le souhaitez."

Il reprit ensuite sa marche, ne se souciant guère de savoir s'ils le suivaient ou non.

Alors comme ça, cet elfe est bien mystérieux. Pour quelle raison ce gosse chercherait Naresgal ? Et qui est Dilonia ? Et il a remarqué qu’il n’était pas humain… pas possible, il n’est pas aveugle. Crétin ! Je n’avais jamais vu d’elfes de ma vie, mais les acolytes et les prêtres ont quand même pu me les décrire suffisamment pour les reconnaître.
« Et elle, c’est qui » ? Mais il pourrait me le demander, non ? Je ne suis pas une chose.

Klaerla s’apprêtait à lui répondre un peu sèchement quand Naresgal lui pris le bras, et elle se ravisa. Malgré tout, la chaleur de son visage s’éteignit et elle regarda Ïndak comme si elle avait été blessée.Elle était suffisamment reconnaissante à Naresgal pour ne pas lui en vouloir de la toucher.

Merci, ma Dame, d’avoir fait tenir ma langue grâce à votre messager. Je me serait trahie, car le personnage que je leur joue en ce moment n’aurait pas répondu, et certainement pas comme je m’apprêtais à le faire. J’ai encore tellement à apprendre pour vous servir, Maîtresse. Guidez moi.
Ainsi donc, ils se connaissent, Dilonia et Naresgal… Donc, je suppose que l’elfe va suivre cet imbécile et que j’ai intérêt à suivre. Rester seule sous entendrait une confiance que je ne suis pas sensée avoir.
D’ailleurs, cet Ïndak fait preuve de plus d’assurance qu’au début de la rencontre. Il ne se soucie guère qu’il ait pu m’offenser, ni que nous le suivions ou non. Étrange. Je ne l’avais pas pris au sérieux, mais il se pourrait que je me sois trompée. Déesse, soyez bénie pour vos révélations.

- Je suppose que vous le suivons, cher sauveur ? dit elle avec légèreté.

Et elle partit à la suite de Ïndak, tout en s’assurant que l’elfe la suivait bien. [Si Naresgal ne suis pas, Klaerla reste aussi] Sous sa cape, elle remit enfin la masse d’arme à sa ceinture. Elle passa son autre main dans ses cheveux, pour les réarranger et pour que le mouvement de la cape ainsi créé masque le mouvement de sa main droite. Elle paraissait plus rassurée qu’auparavant, tout en restant vexée vis-à-vis de Ïndak.

Naresgal emboîta le pas à Klaerla sans hésitation, et il souriait même à présent. Lorsqu'ils quittèrent la rue, les trois personnages furent interpellés par une très belle jeune femme qui à l'évidence était une combattante.

Dilonia sourit à Ïndak, puis se tourna vers l'elfe et le dévisagea, sans pour autant engager la conversation. Naresgal se mordit la lèvre et bafouilla :

"Je... j'ai été retardé, désolé..."

Il faisait preuve d'un respect assez inattendu face à la guerrière, qui chassa ses excuses d'un revers de sa main fine et lui sourit.

"Et qui êtes-vous, mademoiselle ? dit-elle en se tournant soudain vers Klaerla qui, tout comme Ïndak, semblait avoir disparu un instant aux yeux des deux guerriers."

Ce Naresgal est bien mystérieux. Mais que cache t il derrière son…beau visage ? Ah, non, il n’est pas beau, il est juste moins désagréable à regarder que celui des autres. Seul celui d’un disciple de la Maîtresse est beau, car il est béni ! Et c’est pareil pour cette poupée en armure. Mais ma parole, il se connaissent, et s’apprécient, ces deux là. Ils étaient perdus entre leurs quatre yeux. Intéressant. Et la beauté toute relative de la fille peut expliquer bien des choses. Je vais tâcher d’en apprendre plus à ce sujet…
Et cette traînée s’exprime convenablement ! De mieux en mieux…

Elle avait gardé une figure respectueuse et patiente lors de l’échange entre la femme et l’elfe. Lorsque Dilonia lui adressa la parole, elle sourit et lui répondit aimablement :

- Je me nomme Klaerla. Et vous devez être Dilonia ? Je suis désolé pour le retard de votre compagnon, mais il a été très occupé par mon sauvetage contre des brutes sans scrupules, dans une ruelle non loin.

Et voila le travail. J’ai sous entendu leur relation, il n’y a plus qu’a observer leur réaction pour savoir si j’ai tapé juste ou non… Et j’ai aussi pu entrer dans les bonnes grâces de Naresgal qui a maintenant une bonne excuse, quelque soit la raison réelle…

C'est étrange... Ïndak s'attendait plus qu'à un regard complice de la part de sa bien aimée. Y'aurait-il quelque chose qu'il avait raté depuis leurs retrouvailles.
Il observa l'elfe et ne comprenait pas vraiment ce qui pouvait bien se passer...
Il ne voulait pas penser au pire, après tout, ils étaient compagnons d'armes et les amitiés pouvaient se créer ainsi... Mais était-ce seulement de l'amitié ? Mieux valait ne pas y penser... Après tout, le présent est le présent et du moment que Dilonia est heureuse, cela ferait le bonheur d'Ïndak. Mais cela marchait si Dilonia voulait être avec Ïndak et non si elle était avec cet elfe...

Non ! Oublier ces idées ! Non ! Trop tard !

Tout en réfléchissant à cela, il oberserva les trois personnes. L'inconnue, qui semblait se nommer Klaerla, ne portait pas autant son attention que Dilonia et cet elfe de malheur.

[Test de psychologie sur Dilonia et Naresgal]

[Psychologie échec]

Pendant un moment, l'hypothèse sembla si plausible à Ïndak qu'il fut saisi de légers tremblements... Il ne portait guère plus qu'une vague attention à ce qui se passait autour et entendit à peine la voix de sa bien-aimée, qu'il regardait en alternance avec le jeune elfe.

Dilonia se détendit aux paroles de Klaerla, et lui adressa un sourire bienveillant.

"Oui c'est bien moi. Je suis heureuse d'apprendre que Naresgal a pu vous éviter des ennuis, dit-elle tout en adressant un signe de tête à l'elfe. Hélas, ce sont des choses qui arrivent dans les rues de Port-Ponant... Vous êtes nouvelle, en ville ?"

Quant à l'elfe, Ïndak remarqua qu'il avait repris un peu contrôle de lui-même. Il semblait s'intéresser aux allées et venues autour du petit groupe, mais Ïndak aurait juré l'avoir vu dévisager une nouvelle fois Dilonia.

Pourquoi dévisageait-il Dilonia de cette façon ? Cet elfe est d'un sans gêne.

Il fallait faire quelque chose pour le calmer et vite !

Oui, Ïndak devait attirer l'attention de l'elfe sur lui et vite. Il se mit donc à tousser.

"Hum... Désolé de vous interrompre mais j'ai vu deux abrutis sur le chemin. Je suppose que ça doit être eux les brutes, hein ? Je crois qu'il y a intérêt à changer de rue si on ne ne veux pas rencontrer tout le reste de la bande."

*Mmm, vu le trouble du gosse, j’ai apparemment réussi à semer le doute en lui. Ma Maîtresse sera contente. Mais bien sur, ce n’est pas suffisant. Il faudrait maintenant séparer Dilonia et Naresgal. Ca, ça serait aussi une action grandement appréciée par la Dame… Mais comment. Voyons ça.

Mais bien sur que les incidents de ce genre arrivent dans Port Ponant. C’est ce qui fait tout son charme. Et ainsi, on peut servir ma Déesse sans être importunée. Mais puisque cet elfe est apparemment un signe de la Dame, je La sers en le suivant. Prétendons être nouvelle en ville, ça n’est pas loin de la vérité, après tout. Et le meilleur mensonge est toujours celui empreint de vérité, comme les prêtres me l’ont appris.*

- Oui, je suis nouvelle, et déjà perdue dans cette grande ville. Que de monde ! Comment vous en sortez vous, dans ce dédale ? dit elle avec un peu d’exubérance, juste assez pour exprimer l’excitation de la découverte et la peur de l’inconnu.

*Désolé de nous interrompre ? Eh bien, tu n’as pas tellement l’air désolé ! Et puis, je déteste qu’on m’interrompe ! Tu vas souffrir pour cela, et ce n’est que le début. Car tout comme la Déesse, j’ai la patience d’amener mes plans a bien ! Mais on dirait que tu veux changer de sujet… Essayons de le contrarier. Un homme contrarié fait plus d’erreurs.*

- Mais pourquoi bouger ? Nous sommes dans une rue plus fréquentée, non ? Où voulez vous aller ? Eh puis, avec Madame Dilonia et Monsieur Naresgal, je me sens tout à fait en sécurité. Pas vous ? répondit elle a Ïndak avec un air comme pour le défier de dire qu’il n’avait pas confiance en Dilonia.

Ïndak regarda cette femme d'un oeil discrètement nerveux.
De quoi se mêlait-elle celle-là ?
Il réussit tout de même à garder son calme.

Au moins, l'avantage était qu'il avait réussi à ramener l'attention sur autre chose.

"Je vois que vous faîtes autant confiance en Dilonia et son ami que moi mais croyez moi, dans les rues les gens sont souvent trop effrayés pour témoigner quoi que ce soit de peur de représailles. De plus, je pense que vous serez d'accord pour éviter des effusions de sang inutiles..."

*Hum, il n’est pas tombé dans le piège. Il a aussi dis qu’il leur faisait confiance. Dommage. Bon, autant faire ce qu’il demande, ça le mettra en confiance, et pour ma part, ça m’est égal. Par deux fois il m’a offensée. Le temps de ma vengeance approche mais n’est pas encore arrivée. L’idéal serait de attiser le conflit entre l’elfe et le gamin. Si ils en viennent aux mains, peut être qu’un des deux mourra. Et sinon, le gamin sera peut être assez désespéré, triste et déprimé pour l’attirer dans les bras La Dame. Les prêtres et la Déesse seraient content si j’arrivais a corrompre cet idiot sans qu’il le sache.*

Klaerla se passa une main dans les cheveux, comme pour les remettre en place, mais aussi pour inconsciemment rappeler aux autre sa féminité.

*Je préfère avoir en face de moi une pimbêche jalouse et deux crétins qui pensent avec leur entrejambe. C’est plus facile à manipuler et à égarer. Je ne perd rien a essayer.*

- Vous assez sans doute raison. Si Port Ponant est aussi sauvage que vous le dites, mettons nous à l’abri, comme ça Dame Dilonia et Monsieur Naresgal n’auront pas à me défendre et à tuer pour moi. Je ne connais pas la ville, je vous suis. Lui dit elle avec un sourire charmant.

Ïndak sourit alors en voyant que cela allait dans son sens. Cette femme avait plutôt l'air débile et il semblait aussi qu'un rien était capable de l'effrayer. C'était l'occasion à saisir.
L'autre elfe serait trop occupé à rassurer cette "pauvre demoiselle en détresse" pour pouvoir s'intéresser de nouveau à Dilonia. Et surtout, avec un peu de chance, Dilonia préfèrera rester avec le roublard qu'avec cette saleté d'elfe.

Finalement, il commença à marcher en direction d'une des ruelles.

"Il vaut mieux faire vite, on a déjà perdu assez de temps comme ça en parlotte..."

Voyant le sourire de Ïndak se dessiner sur ses lèvres, elle du faire un effort pour ne pas rire de sa candeur. Elle y parvint malgré tout, et garda son sourire charmant et sans réel signification qu’elle arborait juste avant.

*Quelle trouvaille celui là. Il est tout content que j’ai accepté son exigence. Mais il ne se rend pas compte que j’en ai rien a foutre ? Ah, Maîtresse, faites qu’il y en ai plus des comme lui, c’est terriblement drôle. Mais je vais vite lui enlever son sourire de sa face d’ange ! Il n’aime vraiment pas la relation entre la poupée en armure et l’idiot aux oreilles pointues. Donc je vais insister dessus. Ca ne peut pas faire de bien ! Mais bien sur, il faut avoir l’air de rien. Et faire passer ça avec un petit compliment.*

Klaerla suivit Ïndak vers la ruelle et se mis juste à coté de lui. Elle lui souffla à l’oreille, pour ne pas être entendus des deux autres malgré les oreilles pointue de l’elfe :

- Ils vont bien ensemble vous ne trouvez pas ? Mais qu’est ce que je dis là, ce n’est pas mes affaires. Mais vous-même, Ïndak, vous êtes très beau ! Je n’avais jamais vu ça ! Sunie doit veiller sur vous !

*mettez les ingrédients, mélangez le tout, laisser frémir et regardez ce que ça donne ! J’espère mon compliment ne va pas trop effacer la peine de ma première remarque. Et si il me pose des questions sur mes croyances ? Les adversaires de la Dame sont nombreux et à voir le groupe de nigauds auquel j’ai affaire, ils doivent en faire partie. Mmm… Qu’est ce que je vais bien pouvoir inventer ? Je pourrais vénérer Savras ou Oghma, puisqu’ils sont liés d’une certaine façon aux domaines de ma Déesse. Va pour Oghma. Et je préciserai que je ne suis pas très dévote. On verra.*

Non mais elle ne pouvait pas se la fermer celle-là ? Le roublard avait tout fait pour changer de sujet pour éviter de se confronter de nouveau à cette situation et penser à autre chose.
Et voilà que l'instant de lucidité de cette étrangère avait disparu aussi vite qu'il était arrivé.

Il y avait trois solutions possibles : soit elle était débile, soit elle faisait ça intentionnellement pour le plaisir, soit elle le faisait intentionnellement pour pouvoir le séduire.
Des trois solutions, seule la première et la dernière semblaient valables aux yeux du jeune homme.
La première parce qu'elle avait l'air aussi maligne qu'une bourgeoise des quartiers riches de Port Ponant et les dieux savaient à quel point Ïndak n'aimait pas fréquenter ces gens pour leur manque de jugeotte.
La dernière était plus flattrice que valable et le jeune homme se disait le compliment qui avait suivi sa remarque n'était pas dans le but de le séduire. Eh bien soit, ça permettra de voir si Dilonia l'aimait vraiment...
La seconde raison était tout de même possible mais Ïndak en doutait car, pour lui, cette femme semblait trop stupide pour concocter des plans aussi tordus et surtout, pourquoi ferait-elle cela ?

Ïndak se sentit légèrement surpris et quelque peu outré qu'elle revienne sur un sujet épineux que le roublard tentait désespérément de faire évaporer mais il n'eut pas trop de difficulté à sourire.

"Je vous remercie du compliment, il est vrai que Sunie m'a fait un énorme présent." Il lui lança un regard fier. "Pour répondre à votre question, je pense en effet qu'ils ont l'air tout à fait complices mais je ne pense pas que cela aille plus loin... Mais comme vous dîtes, ce ne sont pas nos affaires..."