Drôles de rencontres

*Non ! Ah non ! Il a sourit ! Ce n’est pas possible ! Ca devait lui faire du mal ! Mais peut être que mon compliment a trop compensé. Je n’aurais pas du ! Enfin, tout n’est pas mauvais. Il n’a pas posé de questions gênantes. Il est vraiment stupide. Continuons dans la même voie.*

- Oui, ils sont très complices. Mais j’ai l’impression que cela va plus loin, pas vous ? Mais je suis content pour eux. C’est beau l’amour, surtout quand c’est entre une si belle femme et un homme aussi charmant. Mais vous-même, avec une telle beauté, connaissez vous l’amour ? Je ne veux pas croire qu’aucune femme ne vous aime ! lui dit elle suffisamment bas pour que les deux autres n’entendent pas, mais suffisamment gaiement pour paraître exubérante et pas très maline.

*voyons comment il réagis. Avec cet air stupide, il se méfiera moins, et avec mes questions blessantes, il va peut être réagir. Ma Dame, soyez avec moi !*

"Eh bien, c'est qu'elle insiste..." pensa le jeune homme qui commençait à sentir sa colère bouillir à chaque mot que cette femme disait sur sa Dilonia.

Cependant, les compliments pleuvaient donc il ne pouvait se plaindre. Surtout que son hypothèse de séduction de la part de cette étrangère continuait à se révéler.
"Continuons, continuons ma chère... Parlez juste un peu plus fort qu'elle vous entende..."

"Je vais sûrement vous étonner mais je n'ai eu qu'un seul amour avoué. Malheureusement, j'ai l'impression qu'elle a surtout voulu me manipuler et profiter de mon physique... Mais, si je puis me permettre de vous le demander, seriez-vous en train de me séduire ?"

Cette question était alors demandée à voix haute et Ïndak espérait que cela arriverait aux oreilles de la femme qui avait réussi à faire chavirer son coeur : Dilonia.

*Bah, non tu ne m’étonnes pas ! Les femmes ne se préoccupent pas uniquement de ta figure ! Et heureusement, vu ce qu’il y a derrière… Et te manipuler est tellement facile que tu n’as même pas remarqué que je suis en train de faire comme cette femme. J’utilise ta beauté physique pour flatter ton orgueil. On ne t’as pas dis que c’est un vilain défaut ? Mais oui, tout a fait, je veux te séduire ! Ahlala, gros crétin ! Mais que lui répondre ? Autant lui dire que j’essaye de le séduire. Ca le flattera encore plus. Mais il faut y mettre les mots. Et puis, vu qu’il a haussé le ton, c’est qu’il veut que les autres entendent.*

Suite aux paroles d’Ïndak, Klaerla partit d’un rire clair et franc, et il était même presque sincère. Elle se ressaisi vite et continua de discuter avec un grand sourire sur les lèvres. Elle parlait à présent normalement, sans se préoccuper de qui l’entendait.

- Vous me surprenez, en effet. Mais plus par votre question que par votre histoire d’amour. On peut dire que vous êtes direct, vous. Comme je vous l’ai déjà dis, vous êtes séduisant. Mais faisons d’abord plus ample connaissance, avant de penser a des choses plus sérieuses. Mais pourquoi me posez vous la question ?

*Je me demande bien ce qu’il va en faire, de ce que j’ai dis. A la fois, il peut se casser la tête sur les « choses plus sérieuses » dont je fais allusion. Je peux vouloir dire des tas de choses, c’est magnifique ! Ô Maîtresse, égarez le sur les sentiers de la folie, de la colère, de la jalousie et de l’orgueil ! Et en plus, l’elfe et la poupée ridicule peuvent également interpréter ce qu’ils veulent…*

"Aux choses sérieuses" ? Que voulait-elle dire par-là ?

Bien qu'Ïndak ait un physique attirant, il n'avait jamais vraiment pensé à aller plus loin qu'un simple flirt avec une femme. Pour avoir fréquenté les tavernes et les rues de Port Ponant, il savait ce que pouvaient être les choses sérieuses dont il parlait...
Bien entendu, il aurait pu aller apprendre auprès d'une prostituée du quartier que le jeune homme avait pour habitude de cotoyer mais il était trop près de ses sous pour vouloir perdre son innocence aussi bêtement.

Mais cette femme... Elle parlait de ce genre de choses sans tabous... Cela intrigua le jeune homme qui eut honte de l'attirance physique qu'il ressentit pour elle sur le moment. C'est vrai qu'elle était jolie mais Dilonia...
Dilonia était avec cet elfe, elle...

Le jeune homme regarda cette inconnue avec un air plutôt intrigué et pensif.

"En effet, il serait bon de faire plus ample connaissance avant d'aller plus loin... "

Ses paroles étaient moins hautes que tout à l'heure mais pouvaient toujours être audibles de la part des compagnons.
Il jeta un coup d'oeil discret à Dilonia, espérant qu'elle réagira très rapidement.

A vrai dire, il préfèrait Dilonia à cette femme car la guerrière semblait être moins stupide. Mais si Dilonia ne faisait rien, eh bien, il faut croire que Sunie ne l'avait pas mis sur son chemin autrement que pour lui faire découvrir l'amour avant qu'il ne rencontre son "âme soeur".

[*Au MD* ça deviens nécessaire de faire une intervention, je crois]

*Il a l’air pensif. Et au ton de sa voix, il est intéressé ! Excellent ! Mais quelle est la prochaine étape ? Quelque chose me dis qu’il est un peu fleur bleue, et qu’essayer de le convaincre de coucher par simple passion ne sera pas possible. Il lui faut des sentiments derrière. Je peux toujours les feindre, mais cela prend plus de temps à construire. Je peux toujours continuer de le complimenter, pour lui faire croire que je le prends pour quelqu’un de formidable. Et pour ça, rien de tel que flatter son ego masculin. Avoir l’impression d’être aimé peut souvent inciter à aimer en retour…*

- Mais parlez moi de vous alors. Comment avez-vous survécu dans une ville sans foi ni lois comme celle-ci ? Vous devez être drôlement fort et débrouillard ! Je dois dire que je me sens en sécurité avec vous.

en disant cela, Klaerla pris un air très impressionnée et admirative. Elle avait dis le « vous » final en signifiant qu’elle parlait d’Ïndak, et non pas des deux autres. Elle porta sa main à sa poitrine, juste au dessus de ses seins, là où se trouve son symbole sacré sous sa robe. Elle voulait en faisant cela accentuer son air admirative, comme si elle en avait le souffle coupé, mais également attirer l’attention de l’homme sur ses courbes féminines, tant qu’à faire. Avec son autre main, elle lui toucha tentativement l’épaule, puis la retira, comme timide, malgré ses paroles.

*Mmm, avec ça, il va s’en poser des questions. Le contraste entre mes paroles assez directes et mon geste timide ne peut pas manquer de le toucher. Et mon geste de la main n’est sûrement pas passé inaperçu des deux là bas derrière. Et au bon moment, il faut lui faire remarquer que Sunie l’a abandonné, puisque Dilonia, sa chère Dilonia, ne l’aime pas. Et une fois qu’il aura abandonné sa foi, il pourra peut être se tourner vers la Dame, si elle le veux bien. Elle apprécie les âmes perdues, après tout.*

"Hé hé ! Elle se sent en sécurité avec moi. C'est une drôle, elle ! Faudrait peut être pas que tu t'emballes de trop ma chérie." pensa le jeune homme.

Ces parôles étaient flatteuses mais même si Ïndak n'était pas cultivé, il savait surtout que la chose qu'il fallait sauver avant la vie des autres, c'était sa propre vie. Enfin, recevoir quelques compliments ne peuvent pas faire de mal après tout.

D'autant plus qu'elle avait une belle paire de... "Lève les yeux, espèce d'imbécile ! Tu veux te prendre une baffe ou quoi ?"

"Que dire de moi... Vous savez, j'ai toujours vécu ici alors bon, j'ai appris à connaître les dangers du coin. Pis bon, ici les gens sont pas biens intelligents vous savez. En général, ce sont des ivrognes donc ils sont pas si dangereux. M'enfin c'est vrai que je suis assez costaud et débrouillard, mais que voulez-vous ? C'est normal après tout."

Voyant la tentative de Klaerla pour toucher l'épaule du roublard, celui-ci la laissa faire.
"Eh beh ! J'savais qu'mon charme était irrésistible mais à ce point... Ïndak, y a pas à dire, t'es un chef dans le domaine de la séduction. Si j'étais pas moi, j'me demand'rais des conseils. Hé hé hé !"

Klaerla et Ïndak étaient dans les rues de Port Ponant, en train de marcher vers une destination assez floue, il faut l’avouer. Ils avaient formé une sorte de bulle où il n’y avait qu’eux, avec de vagues allusions à Dilonia et Naresgal de temps en temps. Ils passaient à coté des passants sans leur prêter attention, et ceux-ci leur rendaient la pareille, tout au plus les bousculant de temps en temps. Suite aux paroles d’Ïndak, Klaerla sourit et répondis quelque chose. Son sourire était sincère et joyeux.

*Maîtresse ! C’est une perle rare, cet imbécile ! Si je ne m’étais pas retenue, j’aurais éclaté de rire. Apparemment, les prêtres prodiguent un bon enseignement dans la manipulation. Les infidèles sont vraiment trop crédules. Il a raison, les gens d’ici ne sont pas bien intelligents ! Il manquerais plus qu’il soit ivrogne.*

- Vous êtes trop modeste, monsieur Ïndak. Je suis sure que les gens d’ici sont de véritables brutes sanguinaires, malins comme des renards et sournois comme des drows !

Elle tendit à nouveau sa main vers son bras, d’un geste apparemment spontané, et cette fois lui pris son bras. Son sourire devint alors un peu gêné, mais elle ne retira pas sa main et au contraire se rapprocha un peu plus de lui.

*j’hésite. Est-ce que j’attaque à nouveau ? Peut être qu’en continuant de changer de direction sans arrêt, d’alterner timidité et manières directes, d’alterner les compliments et les rappels de la relation de Dilona et Naresgal, j’arriverai à le déstabiliser… Ma Dame, guidez moi, j’ai besoin de vous pour accomplir votre dessein !*

Elle pris alors un air encore plus gêné, son sourire ayant disparut de sa figure, remplacé par un air incertain. Il n’était d’ailleurs pas totalement feint, puisqu’elle doutait réellement de la marche à suivre à présent. Tout en continuant à marcher cote a cote, elle se mit tout à coté de lui, ses épaules frôlant celles du roublard. Elle lui dis d’une voie basse, juste assez haute pour qu’il l’entende au dessus des bruits de la foule, pour accentuer l’impression d’intimité et de gêne.

- Dites moi, avez-vous quelqu’un dans votre cœur ?

Elle attendit ensuite sa réponse avec un peu d’appréhension, qui ne faisait que perfectionner sa mise en scène.

*En étant aussi gênée, il va croire que je suis amoureuse de lui. Et cela pourra aussi amener une petite discussion très intéressante sur Sunie… Et si j’ai été trop vite, et qu’il prend peur, c’est que je n’aurai pas été à la hauteur de ma Déesse, et j’essayerai de rattraper le coup et je me châtierai ce soir.*

"Mais c'est qu'elle me fait des avances, la donzelle ! Faut qu'j'en profite ! Une occasion comme celle-là ne se représentera pas deux fois. Oh Sunie, je jure que je t'offrirai tout ce que tu veux si tout ça est bien réel." pensa-t-il au fond de lui.

Content de voir que son interlocutrice n'est pas indifférente à son égard, il en avait complètement oublié Dilonia.

Et au moment où elle posa cette question si offensive, il sentit le rouge monter à ses joues.

"Euh... Si j'ai quelqu'un dans mon coeur... Hum, si je me souviens bien..." Il fit alors semblant de réfléchir, pour pouvoir donner l'impression qu'aucune femme ne peut résister à un charme aussi grand que le sien. "Hum... Non, à priori, je ne vois personne dans mon coeur pour le moment."

"Faîtes mijoter un petit peu et vous obtiendrez un menu des plus exquis ! Oh, pince-moi que je rêve pas. Allez mon grand, continue comme ça et cette femme qui est à tes côtés sera bientôt ta fiancée."

*Ma Dame ! Merci d’avoir placé sur ma route une perle pareille ! Cela ne peut qu’être Votre volonté, car sinon jamais je n’aurais pu trouver pareille personne ! Je l’avais apparemment bien jugé, puisqu’il a rougis. Maintenant, passons à notre discussion sur Sunie. Là, il faut jouer serrer, car si il pense que c’est Sunie qui est responsable de mon amour pour lui, ça ne marchera pas.*

Klaerla du se retenir d’hurler de joie tellement son pauvre pigeon marchait dans son plan à la perfection. Elle resta contre lui et s’exclama avec une joie a peine feinte, et de manière très rapide :

- Oh ! Quel soulagement ! Je pensais que vous étiez amoureux de Dame Dilonia ! Et cela me désolait pour vous, car elle est amoureuse de Monsieur Naresgal. Et cela voulait dire que votre déesse vous aurait abandonnée ! Et ça serait terrible pour vous ça !

*Et maintenant ? Est-ce que je lui dis tout de suite que je l’aime ou est ce que j’attends un peu ? Je crois qu’il vaut mieux le laisser réfléchir un peu sur mes paroles, et lui faire voir que pour finir, je n’ai pas de sentiments pour lui et que Sunie l’a vraiment abandonnée. Pour ensuite le lui dire, pour le maintenir en déséquilibre, et ainsi mieux le tromper. Il sera anéantis ! Et bientôt il sera mien ! Et ma vengeance sera accomplie !* [Vengeance pour les deux affront que Ïndak lui a fait au début]

Elle continua à sourire joyeusement, et de manière un peu compatissante. Elle le regardait tout en marchant, ses yeux presque noirs fixé sur sa figure angélique, comme si il était le centre du monde. Et à sa manière, il l’était, puisqu’il était sa cible en ce moment même. Elle espérait le déstabiliser encore un peu plus grâce a ce regard, car qui peut soutenir le regard d’une belle femme sans se poser de questions ? Et elle resta toute contre lui en lui tenant le bras tendrement.

"Hein quoi ? Dilonia est amoureuse de ce pouilleux ? C'est quoi ce bordel et comment elle le sait elle ?"

Le fait que Klaerla lui reparle de Dilonia lui fit se rappeler qu'il sortait avec cette guerrière.

"Et elle me dit que Sunie m'a abandonné ? Oh purée, non c'est pas bon pour moi, ça... Pas bon du tout même..."

Il jeta un bref regard en arrière pour regarder Dilonia et l'elfe. Puis il revint à Klaerla et essaya de se maîtriser, il esquissa même un léger sourire.

"Voyons ! Sunie m'abandonner ? C'est impossible !" Cela fut suivi d'un petit rire nerveux qui trahissait ses émotions du moment. "Et puis, êtes-vous vraiment sûre que Dilonia et ce... Il se retint de sortir autre chose et sortit le nom de Naresgal d'un souffle comme s'il allait le vomir."

"Purée ! Mais qu'est-ce que j'vais faire, moi ? Douce Sunie ne m'abandonne pas, j'ai toujours fait en sorte d'entretenir ce visage que tu as si bien béni."

Il était affolé et la présence de Klaerla n'arrangeait pas les choses. Avec son regard aguicheur et sa façon de le coller comme elle le fait, si Dilonia est amoureuse du jeune homme, elle va soit faire de même avec Naresgal, soit arrêter cette femme... Oh pourvu que ce soit la seconde solution...

"Je t'en prie Sunie ! Montre moi que c'est toi qui l'a mis sur mon chemin... ou alors prouve moi que ce que dis cette femme est faux..."

*Merveilleux ! Il est paniqué ! Il s’est trahi ! Il ne serait pas paniqué et ne poserait pas ces questions si il n’était pas amoureux de la boite a conserve sois disant féminine derrière ! Et maintenant, du doigté et beaucoup d’attention, le moment est critique ! Je n’ai bien sur aucune idée exacte de la relation entre l’oreille pointue et la poupée en armure, et je n’ai rien pour supporter ma théorie, quoiqu’elle me semble juste. Faisons lui croire que c’est évident, ce n’en est que plus drôle ! Et après lui parler de Ma Dame… Et selon ses préceptes, ne lui révéler qu’une partie, bien sur…*

Klaerla pris une mine attristée et intriguée, continua de le regarder intensément et lui répondis d’une voix douce :

- Pour moi, c’est évident que Dame Dilonia et Monsieur Naresgal s’aiment. Pas pour vous ? Mais votre déesse ne vous a pas abandonné puisque vous n’êtes pas amoureux de Dame Dilonia ! Il n’y a donc pas à vous en faire !

Elle pris alors une mine pensive, comme si une idée venait de germer dans son cerveau. Elle agrippa alors un peu plus son bras et lui dis vivement des paroles lourdes de conséquences :

- Enfin… sauf si vous avez mentis sur votre amour… Sunie risque de ne pas apprécier…

*mouhahaha ! Comme ça il y a même une raison pour laquelle Sunie l’aurait abandonné ! Et la punition est immédiate : l’elfe et la salope s’aiment ! Magnifique ! Comme ça, soit il doit admettre que Sunie l’a abandonné et je peux lui parler de Ma Déesse Salvatrice, soit il me dis qu’il ne l’aime pas, et alors…je peux continuer à le séduire et malgré tout lui parler de Ma Maîtresse, puisqu’il pensera de toute façon que Sunie l’a abandonné. Il sera bientôt a moi !*

"Euh oui, en effet. Sunie ne risque pas d'apprécier un aussi gros mensonge... En tous cas, je vous rassure, je ne suis qu'une connaissance de Dilonia depuis seulement quelques jours."

"Pas possible d'être aussi crétin... J'aurais pu arrêter les frais et lui dire la vérité mais non ! Faut que je continue mes débilités en réaffirmant mon mensonge !"

Ïndak essayait de rester calme aux propos de son interlocutrice mais hélas son visage le trahissait et montrait bien qu'il tentait de dissimuler sa panique.
Pourquoi avait-il continué à mentir alors ? Par peur de décevoir Klaerla ? En temps normal, cette petite bourge pourrait être en danger qu'il serait capable de la laisser crever dans son coin. Par simple sentiment de puissance grâce à sa séduction ? C'est une raison qui pourrait être valable en effet mais ce n'était guère cela non plus.

La raison pour laquelle il avait menti était qu'il avait déjà le pressentiment que si Dilonia avait réellement été amoureuse de lui, elle aurait été plus vive à réagir. Finalement peut-être Sunie avait-elle amené Klaerla sur le chemin du roublard par le biais de cette mésaventure, qui sait ?
Cette pensée est assez séduisante mais mentir sur l'amour n'est pas vraiment un grand respect pour Sunie... Peut-être l'a-t-elle déjà abandonné et dans ce cas un mensonge de plus ou de moins ne changera pas grand chose. Il resterait abandonné par Sunie quoiqu'il arrive et il ne risquerait pas de tomber plus bas non plus.

*Bon, alors il avoue qu’il m’a mentis, ce qui veux dire qu’il aime Dilonia. Bien bien bien. Et il continue à être nerveux. C’est très bien aussi ça. Maintenant, je dois continuer à le séduire. Mais pas trop vite. Peut être faire allusion à ma Déesse déjà ? Oui, planter les graines de la Conversion, pour qu’elles puissent pousser. Mais je ne peux pas prononcer son Nom aux oreilles profanes. Je sais ! Les prêtres m’ont dis que dans Sa Toute Puissance, ma Dame a réussi à duper toute une population qui La vénère sous un autre nom. Ils La connaissent sous le nom d’Ibrandul. Personne ne connaît ce dieu, et encore moins qui il est vraiment ! C’est parfait*

- Donc vous m’avez mentis… Ah…C’est dommage. Sunie n’a pas du apprécier que vous n’acceptiez pas son cadeau… Mais ne vous inquiétez pas ! Si vous voulez, je peux vous parler de mon Dieu ! Je suis sur qu’Il voudra bien vous avoir comme fidèle !

Elle avait d’abord parlé doucement, un peu mélancoliquement, mais sa voix avait pris de la vigueur et de l’énergie lorsqu’elle avait parlé de son dieu. Elle n’avait pas voulus le sur jouer, car elle ne voulait pas passer pour une dévote (elle était très pieuse, donc il fallait qu’elle ne le paraisse pas, sauf aux yeux de sa déesse, puisque rien de dois être vrai…). Elle tenait toujours le bras du roublard et continuait de le regarder intensément et de manière un peu aguicheuse. Son air, triste ou inspiré, changeait avec sa voix. Son attitude faisait croire qu’elle s’intéressait à Ïndak, certes. Mais pas autant qu’avant, ni autant dans une optique amoureuse qu’avant. Mais elle rappela au jeune homme son intérêt pour lui par ses paroles suivantes :

- Mais si vous m’avez mentis… qui avez-vous dans votre cœur ?

*Avec ça, il devrait se souvenir que je lui avait fait des avances assez ouvertement tout à l’heure… Conjugué au fait que je lui parle d’un dieu salvateur, j’espère que cela attirera son attention.*

[Ca c'est qu'on appelle un casse-tête mental. Pauvre de moi, snif]

"Argh ! Elle n'en a pas assez de me poser ces questions qui tuent ?" pensa-t-il.

Le jeune homme était à ce stade vraiment déstabilisé, et le mot était faible.

"Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui répondre ? Que quelqu'un me vienne en aide par pitié !"

"Hum... Comment vous dire ça... Dilonia et moi avons flirté ensemble depuis hier soir mais elle n'est pas la même femme qui m'a embrassé depuis qu'elle est avec cet... elfe. Je suppose qu'elle a du se servir de moi pour des raisons que je ne comprends vraiment pas... Donc pour répondre à votre question, je n'ai plus personne dans mans coeur à présent car celui est brisé."

"Mais qu'est-ce qui te prend sombre abruti ? Et ta fierté, tu la mets où ?" Cette pensée lui vint comme un coup de masse sur le crâne.

"Bon, je suppose que Sunie m'a abandonné pour m'être laissé avoir aussi facilement... Je ne pense pas que vous dire tout cela me ramènera sa protection mais vous m'avez parlé de votre dieu. Qui est-il ? Vous ne ressemblez pas à ces ignobles Masques donc je suis prêt à vous entendre."

[C’est marrant, j’ai chaque fois envie de commencer ma réplique par « Mouahahahah ! »]

*Il est mure ! Près à tomber ! J’ignore complètement ce que faisait ou voulait faire la poupée en armure, mais quoique ce soit, cela devait sûrement être la volonté de la Dame ! Mais maintenant, que dire à propos de Ibrandul ? Quel dieu pourrait intéresser un homme comme celui-ci ? Les raisons pour lesquelles j’ai moi-même vénéré ce dieu, je les trouverai en temps voulus. Mais lui ? Le pardon ? Quelle ironie cela serait ! Ma Maîtresse est loin d’être magnanime ! Et si je prétends que mon dieu est le dieu du pardon, il peut aussi l’être de son opposé, la vengeance. Qu’importe si il existe déjà un dieu de la vengeance, il existe bien plusieurs dieux de la guerre ou de la nature. Et Ibrandul serait le dieu du pardon, ou de l’absence de pardon. Du jugement des actes ? Et ainsi, je pourrais lui dire que mon dieu le pardonne ses actes passés, si il se met à son service. Et un peu plus tard, lui souffler de se venger de la catin pour lui avoir joué un sale tour et pour renforcer son service à son dieu. L’idéal serait de le lui dire après l’avoir mis dans mon lit. Et pour l’attirer là, lui dire qu’il y a certaines choses que je dois lui dire en privé, sur son nouveau dieu, que les oreilles profanes ne peuvent entendre… Ah ! Mais ça risque de ne pas tout à fait aller. Il ne doit pas apprécier que l’on juge ses actes, surtout dans une ville sans lois comme ici. Donc on enlève le pardon…*

Klaerla, qui lui prenait déjà le bras d’une main, mis son autre main sur celle du jeune homme, avec un air attristé et révolté à la fois. Elle s’exclama vivement, mais pas très fort, pour conserver une discussion privée. Elle parlait avec animation de son dieu, comme si elle était réellement convaincue, et qu’elle voulait vraiment l’aider à laver l’affront.

- Quoi ! Mais c’est révoltant ! Cela me donne une raison de plus de vous parler de mon Dieu ! Vous allez comprendre. Mon Dieu s’appelle Ibrandul. C’est le dieu de la vengeance et du châtiment. Il se bat activement contre les injustices, défend les opprimés. Nulle injustice n’est trop grande ou trop petite pour ne pas mériter d’être abordée ! Toutes agression doit être vengée. Ceux qui ne répondent pas aux attaquent menées contre eux s’exposent à toujours plus d’agression. Vous voyez ? Vous avez perdu votre déesse à cause d’une injustice qui vous a été commise. Suivez Ibrandul, et vous aurez à la fois un nouveau Dieu et vous retrouverez votre fierté et votre honneur !

*Voila, j’en ai appelé à sa corde sensible ! La fierté et l’honneur sont deux choses que les hommes ne supportent pas de perdre ! Et j’ai fait en sorte de minimiser les aspects de la vengeance qui pourrait lui poser problème, comme la justice et l’inflexibilité des lois. Ma Dame, soyez avec moi ! Il doit embrasser cette religion ! C’est la première voie vers la Conversion à la plus grande des Déesses !*

"Eh mais elle est pas si bête finalement ! C'est vrai, ce n'est pas de ma faute si Dilonia m'a trompée ! Elle m'a trahi et elle doit être punie !"

Ïndak regarda Klaerla d'un air intéressé, apparemment il gobait toute son histoire avec une facilité déconcertante.

"Vous avez raison ! Tout ça, c'est de sa faute ! Si je ne l'avais pas rencontré, jamais je n'aurai perdu la grâce de Sunie ! Elle doit le payer ! Tout est de sa faute ! Vous dîtes que votre dieu Ibrandul m'aidera à réparer l'affront que j'ai subi par la vengeance ? Bien. J'accepte de tout mon coeur et je lui montrerai ma reconnaissance jusqu'à la mort."

"J'espère que toi aussi tu vas mettre mon mensonge sur le compte de Dilonia qui m'a manipulé comme un pion. Je n'ai pas envie de me prendre une vengeance dans le coin de la tête a cause de cette injustice. Ce serait encore plus injuste !"

[Moi aussi je fais plus court cette fois]

*Il a accepté ! Louée soit la Déesse ! Maintenant, la partie la plus délicate. Idéalement, je devrais l’amener à vénérer la seule vraie Déesse. Mais cela peut attendre, puisque c’est Elle qu’il vénère maintenant, à travers Ibrandul ! Mais je dois procéder par étapes. Il faut resserrer les liens entre nous deux, me rendre indispensable à ses yeux, et conserver sa confiance, tout en le rendant paranoïaque par rapport aux autres. Et pour « ça », il faudrait qu’on soit dans un endroit plus intime… Ca devrait pas être dur de le convaincre.*

- Vous acceptez ! C’est merveilleux ! Oui, elle mérite votre vengeance. Je vous aiderai si vous le voulez ! Et Ibrandul vous soutiendra tant que vous agissez en son nom ! Mais si vous voulez que je vous aide, et si vous voulez bien préparer ça, il nous faudrait un endroit plus tranquille, plus privé… où on est juste à deux, si vous voyez ce que je veux dire… Vous pourriez me conduire à un tel endroit ?

Klaerla avait l’air réellement contente qu’il accepte, puisque c’était le cas. Et elle était sincère à nouveau lorsqu’elle dit vouloir l’aider. Tout est là : dire la vérité autant que possible ! Et lorsqu’elle parla d’aller dans un endroit plus tranquille, elle regarda furtivement Dilonia, pour rendre son message plus clair encore. Et lorsque son regard revint sur sa figure, elle avait a nouveau une mine aguicheuse, histoire de lui suggérer d’autres choses en plus, au cas où il remarquerait et ferait le lien (on ne sais jamais)

"Gné... Qu... QUOI ? Tout seuls tous les deux ? Rien que tous les deux ?"

A la proposition de Klaerla, Ïndak écarquilla les yeux de surprise.

A ce moment, il se demandait vraiment ce qu'il fallait tant il était étonné de cette proposition si directe. Sur le coup, le jeune homme fit un bond en arrière comme si on lui avait dit qu'il avait été anobli ou un truc de ce genre : il n'arrivait pas à y croire, c'était trop beau pour être vrai.

Avec un effort désespéré pour ne pas baver devant cette proposition si alléchante, le roublard dut en plus faire face à deux traits de sa personnalités qui furent éveillés par cette excitation grandissante.

"Mais qu'est-ce que tu attends abruti ? Propose un endroit où vous pourrez être seuls ! Allez !" Disait un côté de sa tête.

"Non mais faut te faire soigner si tu réponds oui au tripoté ! Tu trouves pas ça un peu louche ? C'est trop rapide cette histoire ! Qui te dit qu'elle veut pas se venger de ton mensonge une fois que vous êtes juste tous les deux ? Moi je dis prudence !" Disait l'autre côté de son crâne.

"Tu vas pas bien ? Regarde comment elle te regarde cette petite cochonne ! Si tu vois autre chose que ce que je pense fais moi signe ! Tu veux rester une pucelle toute ta vie ou quoi ?"

Ces deux personnalités se disputant, cela évoqua une énorme migraine dans l'esprit d'Ïndak qui ne put s'empêcher de penser à un "OH LA FERME !".
Ceci fait, le jeune homme prit une grosse inspiration mentale.

"Zen..."

Cela sembla durer quelques minutes mais dans la réalité, seulement deux secondes s'écoulèrent. Période pendant laquelle Ïndak fixait Klaerla avec des yeux écarquillés et la bouche grande ouverte d'étonnement.

Reprenant ses esprit, le jeune homme secoua la tête pour se remettre les idées.

"Un endroit plus... privé ? Eh bien... Euh... Il y a bien chez moi mais je ne sais pas si vous apprécierez mon habitat un peu trop... pouilleux pour vous, enfin... sauf si ça ne vous dérange pas... Sinon, on peut aussi louer une chambre pour la nuit, il y a une auberge pas loin d'ici d'ailleurs..."

Sa voix était hésitante et on pouvait comprendre aisément par les intonations d'Ïndak qu'il se faisait force pour réussir à se contrôler.

*Ah ah ! Les graines de la luxure sont plantées dans son esprit ! Et profondément enracinées, si j’en crois ses yeux écarquillés et ses paroles tremblantes ! Mais ne pas aller trop vite, et le maintenir déséquilibré. Il faut que je sois purement concentrée sur la vengeance contre la catin en armure, et faire semblant que j’ai oublié mes sous entendus ou qu’il s’est fait des idées. Et après je reviens à la charge pour le surprendre et emmener les choses un peu plus loin encore… Et pour satisfaire à ma Déesse, il faut qu’il tue Dilonia, en sacrifice pour prouver son allégeance ! Et pour l’amener à cela, il faut que j’enfonce le clou sur le crime de cette salope ! Après tout, ne l’a-t-elle pas condamné à une éternité dans le royaume de Kelemvor, en causant sa disgrâce auprès de Sunie ? Une éternité ! Et je lui ai offert une éternité au service de ma Dame ! Un jour, j’espère qu’il sera reconnaissant ! Mais en attendant, je dois l’amener à ce point dans l’ignorance. Et j’y arriverai, pour la gloire de ma Maîtresse !*

Klaerla souris à Ïndak, tout air aguicheur envolé (l’avait il imaginé ?). Elle tenait encore son bras d’une main et sa main de l’autre. Elle pris l’air de réfléchir quelques secondes et puis répliqua avec des airs de conspiratrice :

- Allons chez vous, on sera sûrement plus a l’aise. Mais il faudrait se débarrasser de nos deux anges gardiens. Dites leur que l’on va chez vous chercher quelques affaires par exemple, et qu’on les retrouve quelque part dans quelque temps. Enfin, trouvez quelque chose. On ne peux pas continuer à parler d’Ibrandul si ils sont toujours dernière nous.

Klaerla força un peu Ïndak à s’arrêter pour qu’il parle à Dilonia et Naresgal, et le laissa parler à la guerrière et à l’elfe pendant qu’elle observait, totalement neutre dans son attitude et son visage, mais en gardant ses mains sur le bras et la main du roublard.

[Une fois qu’Ïndak parle à Dilonia et Naresgal, si il fait ce que j’ai suggéré et que les deux autres acceptent, on part vers chez Ïndak, et Klaerla le suis. Si cela ne se passe pas comme ça, ben, je verrai.]

"Elle veut aller chez moi ? Mais quel abruti je fais ! Alors qu'on on aurait sûrement été mieux dans une chambre à l'auberge... Surtout que si elle avait l'intention de se venger, j'aurais pu alerter les occupants et le personnel en appelant au secours... Pas très viril mais bon... Je tiens à ma peau moi..."

Ïndak sembla ensuite hésiter devant la demande de Klaerla pour aller voir Dilonia et l'autre longues-oreilles de bouse.
Cependant, le jeune homme finit par acquiescer, essayant de montrer qu'il n'éprouvait aucune crainte envers cette femme. Ce qu'il arriva à faire mais moins bien qu'il ne l'aurait souhaité.

Il avait quelque peu été forcé à s'arrêter donc il ne pouvait plus éviter d'aller les voir.
Mais pourquoi lui d'ailleurs ? Pourquoi pas elle ? Ïndak n'était pas non plus son toutou.
Quoiqu'il en soit, il vint tout de même en direction de Dilonia et de Nares-truc... Enfin l'autre abruti aux oreilles en pointe quoi.

Tout en marchant, il chercha une excuse valable pour pouvoir être tranquille avec Klaerla et que cela n'éveille pas de trop leur curiosité.

"Euh... Dilonia, je vais faire un petit détour pour une affaire à laquelle je n'avais pas pensé avant d'aller dans la taverne pour jouer. Je n'en aurai pas pour très longtemps de plus cette sympathique demoiselle m'a proposé de m'aider donc à deux, ça devrait aller encore plus vite. Si tu veux on se rejoint là où tu as l'habitude de me trouver d'accord ?"

Et avant que Dilonia n'aie pu prononcer un mot pour exprimer son approbation ou son refus, il était déjà en train de rejoindre Klaerla.

"C'est bon, on peut y aller."

Ïndak et Klaerla partirent alors en direction du lieu de résidence du roublard. Klaerla se laissait mener, puisqu’elle ne savait bien sur pas où il habitait. Mais en plus, cela rentrait très bien dans son rôle de nouvelle arrivante dans la ville. Elle regardait de tout coté comme pour voir le plus possible de cette ville nouvelle, avec ses quartiers inconnus, ses habitants étranges, ses odeurs étonnantes, son architecture inédite et le bouillonnant trafic des charrettes de marchands. Mais en réalité, elle observait tout ce qui pouvait la concerner ou l’intéresser. Par exemple où se trouvent les quartiers les plus défavorisés où elle pourrait trouver des adeptes, des marchands de produits illicites, des alliés ou des victimes faciles. Et à son immense joie, elle vit que ce genre de quartiers abondait dans cette ville corrompue de Port Ponant. Les Masques de la Nuit ont fait du bon boulot ! En la voyant, on avait vraiment l’impression qu’elle était une touriste découvrant la ville, les yeux pétillant de voir tant de corruption, un sourire au lèvres de voir tant de coins d’ombres. Mais bien sur, personne ne pouvait deviner la raison de sa joie et de son amusement.

Elle était toujours au bras de son futur amant qui ignorait tout de son avenir glorieux au service de la Déesse suprême. Elle jetait des regards sur sa figure de temps en temps, observait ses traits ou ses cheveux, avant de reporter son attention sur la ville qui les entourait. Elle lui posait des questions sur les bâtiments et les quartiers, quel était ce grand bâtiment là bas ? Et cette rue, comment s’appelait elle ?

*Mmm, il n’est pas moche. Tant mieux, cela fera un meilleur disciple de la Dame. Et puis, cela rendra les choses plus agréables, pour tout à l’heure. Il n’y a pas de raison de rendre ça plus désagréable que nécessaire. Et cette ville est vraiment prête à recevoir la parole de la Déesse ! Elle est sombre, corrompue…prête ! Et je ferai tout pour perpétrer l’œuvre de la déesse ! Et donc, il me faut terminer d’attirer ce naïf à ma cause. Alors… Pour ça… le faire parler ! Et lui faire comprendre que la vengeance est plus importante que ma soi-disant attirance pour lui. Il faut qu’il tue cette pétasse de Dilonia ! Et une fois que je serai arrivé à cela, il ne pourra plus reculer. Et je l’appâterai encore plus loin en utilisant les avantages de mon corps. Mais encore faut il qu’il tue Dilonia. Et il faut que ce soit lui qui le propose. Ca serait mieux. Il ne pourrait pas me soupçonner. Oui, on va essayer ça.*

Après avoir abandonné le sujet de la vengeance pendant quelques minutes, pour lui laisser le temps de faire son chemin dans sa tête, elle le reprit soudainement. Sa phrase était désinvolte. Elle voulait le déstabiliser pour mieux savoir qu’est ce qu’elle devait encore faire pour pouvoir le convaincre d’assassiner la guerrière :

- Vous avez déjà une idée de comment vous voulez vous venger de Dilonia ? Parce qu’il faut préparer ça soigneusement, et trouver la vengeance appropriée à son crime.

Tout en marchant, Ïndak se sentait reprendre confiance en lui. Cette femme semblait montrer une certaine attirance envers lui et cela ne lui déplaisait guère.

Parfois elle lui posait des questions sur différents batiments et ruelles de la ville et il n'hésitait pas à lui répondre du mieux qu'il pouvait quand il connaissait. Bien entendu, il ne connaissait pas forcément tout mais avec un peu de bluff, cela passait facilement. Après tout, cette femme ne connaissait-elle rien de cette cité ?

Tout en marchant, il sentait des fois sa poitrine se frotter à son bras. Cela l'embarassait légèrement, d'autant plus qu'il y avait cette petite voix qui lui disait sans cesse.
"Regarde moi cette cochonne, si elle ne cherche pas à te chauffer, j'comprends plus rien ! Allez Simplet, accélère le pas, tu voudrais quand même pas louper une occasion pareille ?"
Et c'est ce qu'il fit, accélérant le pas sur le coup, mais sentant que Klaerla ne se sentait pas prête à accélérer, il reprenait son allure de routine.

Puis soudain, elle posa sa question... Dilonia, c'est qui ça déjà ? Ah oui... L'autre timbrée qui préfère les oreilles pointues à ses oreilles à lui... Oui, Klaerla avait raison, il fallait qu'il se venge mais comment faire ? Peut-être en volant tous leurs biens ? Oui, pourquoi pas après tout.
"Mais attends voir, répondit une petite voix. Peut-être que les voleurs sont punis par le dieu de cette fille... D'ailleurs comment il s'appelle déjà ? Ibrandul, c'est ça ? Tu devrais pas lui demander ce que son dogme indique comme vengeance idéale ?"

Raisonnement pas bête, après tout. Si Ibrandul voulait bien de lui, autant essayer de commencer à se montrer fidèle à son dogme tout de suite.

"Eh bien en fait... Je me disais que voler tous leurs bien pouvait être une bonne vengeance. Qu'ils soient sans le sou en quelque sorte... Mais je me demandais si votre dieu Ibrandul punissait les voleurs ou non... Si tel est le cas, que me proposeriez-vous ?"

Fier de sa réponse, il attendit une réplique de Klarla.

Et tandis qu'il parlait le lotissement d'Ïndak était visible, baraquement collé entre deux autres. L'état général n'était pas très propre et particulièrement usé. Peut-être même était-ce un nid de rats, cela ne serait pas étonnant.

"Voilà... C'est chez moi... Je suppose que vous avez du voir, comment dire, mieux décoré mais je peux vous assurer qu'on pourra y parler en sécurité..."

Klaerla observait sa proie avec attention, notant chaque changement d’expression. Mais ses expressions étaient parfois difficiles à analyser. Elle avait l’impression de détecter un rougissement, puis une détermination, puis un air perdu, puis un air content de soit. Mais malgré son entraînement, elle n’arrivait pas à déterminer ce qu’il se passait sous son crâne. Mais cela ne la troublait pas plus que ça. Elle avait déjà eu à faire à bien plus retors que ce simplet. Elle écouta sa réponse avec intérêt et prit quelques secondes avant de répondre, son visage un masque de tranquillité malgré ses pensées tumultueuses.

*Voler leurs biens ? C’est ridicule ! Enfantin ! Il faut qu’il change d’avis. Mais je ne peux pas lui donner l’idée à sa place ! Et tout ce qui l’inquiète, c’est qu’Ibrandul soit contre le vol… pff. Et c’est chez lui, ça ? J’aurais peut être du propose d’aller à une auberge. Il y a suffisamment de courants d’air là dedans pour que les voisins voient tout et entendent tout. On fera avec.*

- Vous savez, Ibrandul ne peut pas désapprouver des vengeances que l’on fait, même si elles sont illégales. Parfois l’illégalité est nécessaire, et Il le comprend. Cependant, êtes vous sur de vouloir faire cela ? Ibrandul aime que l’ont exécute des vengeances proportionnelles aux actes qui nous ont offensé. Songez que Dilonia vous aurait condamné à une éternité de tourments dans le royaume de Kelemvor !

- Oh, c’est chez vous ! C’est petit, mais au moins vous avez un chez vous. Cela doit être agréable d’avoir quelque part que l’on puisse appeler maison. Pouvons nous entrer ?

Elle le dévisagea avec un regard neutre, attendant simplement sa réponse. Indak pouvait dire à son expression et à ses paroles qu’elle n’avait pas jugé la vengeance suffisante, qu’elle avait l’air enthousiaste vis-à-vis de son taudis, et qu’elle avait visiblement une peine sur son cœur. La peine au cœur était bien évidemment feinte, malgré le fait qu’elle eu un moment de doute sur sa propre maison.

*Mes parents dont j’ignore tout avaient sûrement une maison. La mienne est maintenant le sanctuaire, et j’y ai trouvé tout ce dont on peut avoir besoin. Si il essaye de me consoler ou de savoir pourquoi je vais mal, je lui joue le grand jeu ! Oui, ça ira bien. Et il faut vraiment qu’il pense à une vengeance plus radicale. Vraiment. Il doit appartenir à la Dame corps et âme !*

Voyant Klaerla sceptique devant sa proposition, Ïndak réfléchit un instant ce qui pourrait être une vengeance efficace.

Pendant ce temps, il parla un peu de sa demeure juste pour voir s'il pouvait dévier la conversation.

"Eh bien en fait, faut que je vous avoue que ce n'est pas tout à fait chez moi... Disons que mes parents n'habitent pas très loin et j'ai pensé que vu qu'cette baraque était abandonnée, bah, j'pourrais m'en servir comme chez moi... Faut dire qu'à une époque, j'étais pas tout seul non plus dans ce coin, j'avais un ami avec moi..."

Là, il s'arrêta, se rappelant un peu de ses souvenirs avec l'halfelin avec qui il était allé jusqu'à faire le serment du sang. Son regard s'assombrit mais revint très vite comme auparavant, un sourire forcé aux lèvres.

"Mais entrez... Faîtes comme chez vous." entonna-t-il de son ton le plus enthousiaste.

*Pourquoi cela ne m’étonne pas qu’il soit à peine sortit des jupons de sa mère ? Rha ! Mais au moins je ne dois pas aller chez ses maudits parents ! Si j’en ai l’occasion, je les ferai tuer, soit par lui, soit par quelqu’un d’autre ! Après tout, il devrait se venger de ses parents de l’avoir laissé naître. Et je dois faire comme chez moi, comme au sanctuaire ?*

Ses deux dernières pensées la firent rire intérieurement, de manière assez sinistre d’ailleurs, et elle ne pu s’empêcher de laisser un sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle entra dans la petite battisse délabrée et regarda l’intérieur d’un œil joyeux et un peu envieux en lui disant :

- Ca n’a pas d’importance pour moi si cette battisse n’est ni grande ni magnifique. Cela reste votre maison, là où vous pouvez vous sentir en sécurité, là ou vous vous sentez bien. C’est très précieux, cela, vous savez. Je n’ai plus jamais ce sentiment. Depuis…

Les yeux de Klaerla fuirent ceux d’Indak. Elle baissa et détourna la tête, laissant ses cheveux et sa capuche cacher sa figure. Ses épaules tremblèrent brièvement et elle porta une de ses mains à sa figure. On aurait dit qu’elle pleurait et qu’elle essayait de le cacher maladroitement. Elle prit une inspiration, secoua la tête et fit à nouveau face à Indak, le regardant dans les yeux. Et le roublard pouvait voir que ses yeux étaient humides mais déterminés.

Ce qu’il ne savait pas, c’était qu’ils n’étaient pas humide à cause de la tristesse, mais plutôt à cause de son rapide geste de la main qui lui avait permit d’irriter ses glandes lacrymales.

*Bon, maintenant, on avance d’un pas en avant, et après deux pas en arrière et puis trois pas en avant, et il tombera tout seul. Et si il ne mord pas, j’insisterai !*

- Depuis que j’ai du partir de chez moi.