L'Auberge [Klovar]...

Le matin se levait timidement sur le Calimshan, mais bientôt le soleil illuminait tout entier le ciel de ses divins rayons. Dans sa chambre, à l'étage d'une auberge, Klovar s'étira, sentant l'astre chaud lui caresser le visage. Il était temps de se lever.

Ce qu'il fit rapidement, car il savait que quelqu'un l'attendait, et qu'il valait mieux ne pas traîner... S'habillant avec hâte il dévala finalement l'escalier de bois qui menait à la salle principale de l'auberge. Il n'y avait que peu de clients, sauf quelques pilliers de bar matinals.

Klovar pu s'attabler tranquillement à une table, un café calshite promptement ammené sur sa table par Yasmina, la serveuse. Mais une ombre plana soudainement sur lui, c'était celle d'un grand et large homme, celle du "patron". C'était justement lui que Klovar devait voir. Un large sourire illuminant son visage buriné, il déclara avec l'accent caractéristique des calshites :

"Ca y'est tu es enfin levé !"

Le barbu à la mine sèche se demandait comment il allait pouvoir ingurgiter une horreur aussi épicée quand le patron le héla. Sauvé ...

Klovar afficha un léger sourire en glissant ses mains derrière sa nuque et en se balançant légèrement sur sa chaise, l'air paresseusement décontracté.

— Oui, enfin, mais tu sais à mon âge on n'est plus tellement en état de faire la bamboula jusqu'à des heures impossibles. Gwynned et moi sommes allés à l'amphithéâtre pour assister à une pièce de Thermenes Dahit, ça a finit très tard car à la fin de l'acte II l'une des actrices a pris feu et la pièce a été interrompue pendant une bonne heure. Le public était ravi ...

Un regard chafouin s'afficha sur le visage du grand et maigre personnage en robe de lin.

— On nous a néanmoins remboursé le prix des billets. J'en ai profité pour acheter un peu de saucisse, quelques beignets, de la bière et du fromage sur le marché de Calimport. Gwynned et moi avons mangé une partie de la saucisse sèche hier avec des épices chez elle, mais je n'ai pu rester longtemps étant donné le compromis dans lequel nous nous trouvons.

Klovar glissa un paquet enfermé dans du papier sur la table.

— Si tu veux, on peut partager ce qu'il reste de la saucisse, le temps que tu me dises ce que le seigneur Bergerial attend de moi cette fois.

L'homme repoussa le paquetde Klovar, d'un geste quasi-impérial. La mine grave, il expliqua :

"-Garde ça tu risques d'en avoir besoin Klovar. Le Seigneur Bergerial à décidé que..."

Le calishite laissa volontairement sa déclaration en suspend, faisant monter l'attention de son interlocuteur. Il se barda d'un sourire malin, amusé de faire se faire attendre. Le genre de chose purement insuportable, mais il savait que Klovar savait toujours paraître de marbre alors il enchaîna :

"Que devra partir à Port Ponant ! La route risque d'être très longue, mais cela est nécessaire."

Il posa un paquet pas plus gros qu'un poing sur la table. Il était emballé dans un tissu noir, et cacheté à la cire par le sceau marchand de son beau père.

"Tu devra livrer ceci à un homme du nom d'Ingnam Solglyphe, un client important. Cela sera le moyen de faire tes preuves, et évidemment n'ouvre sous aucun prétexte ce paquet, sinon tu risques cher..."

Le barbu éclata de rire en saisissant le paquet d'une main sans délicatesse.

— Garde les cérémoniaux pour les cimetières, je vais tenter de décrocher une place dans une caravane. Le seigneur Bergerial sait très bien que ce genre de petit travail ne m'abuse pas : je sais très bien que c'est parce qu'il n'ose pas me confier autre chose.

Le paquet disparut dans la manche de Klovar, qui l'enferma là en repliant l'avant de son vêtement comme le font les moines qui désirent ne pas perdre quelque chose sans s'encombrer. Il rangea la saucisse entammée dans son emballage et se leva en faisant grincer involontairement sa chaise. Une patte griffue jaillit du rebord de la table et se saisit rapidement d'un morceau de viande qui avait glissé du paquet, chose que Klovar sembla ne pas remarquer, ne se dépareillant pas de son sourire douloureusement supportable.

— Bien je vais partir aujourd'hui. Ingnam Solglyphe qu'il s'appelle ton bige? Tu vas aussi me dire où il habite, ou bien est-ce encore un "test"?

L'homme bougonna, grogna et jura dans sa barbe. Il trouvait la désinvoltude de Kolovar des plus irritantes, et cela cassait tout les effets qu'il essayait de faire. Avec une grimace il lança au mage :

"Hé bien débrouille toi si tu es si malin ! Si cela n'arrive pas à distination ce n'est pas mon problème !"

Il frappa du poing sur la table, dans un emportement quasi-comique. Il se leva ensuite d'un bond, manquant de renverser sa chaise, et s'éloigna derrière le comptoir de la taverne, astiquant mille fois le bois propre en râlant à voix basse.

Klovar eut pour réflexe de chercher s'il ne s'était pas trompé de manche mais il fit choux blanc. Ainsi cela commençait promptement par un paquet fantôme.
Fallait qu'on le crut si bête? Le responsable était certainement Bergerial lui-même qui avait tracé un glyphe de rappel sur l'objet en question et l'avait ramené à lui pendant la nuit, voilà pourquoi il ne voulait pas qu'on l'ouvre.
Il était cependant hors de question de l'accuser ainsi publiquement, d'autant qu'il n'avait ni preuve ni certitude ... le paquet pouvait aussi être une illusion à durée limitée de surcroit.
Ebrisk dont le sommeil était léger saurait sûrement quelque chose vu qu'il s'enroulait à la nuit dans un pan de la robe de son maître. Murmurant à mi-voix, Klovar le secoua doucement.

— Hé vieille fripouille! Tu n'aurais vu personne s'approcher de nous pendant la nuit? Ni remarqué quelque chose d'inhabituel? Le paquet qu'on nous a confié hier a disparu de sa cachette et à priori on n'est pas venu le chercher, c'est mon pli personnel qu'il y a sur ma poche.

Le familier s'ébroua, se secoua, et enfin ouvrit un oeil rougeoyant. Il se gratta la tête d'un air nonchalant puis se posta devant son maître. Se faire réveiller à une heure pareille, en voilà bien des manières ! Il lança de sa voix nasillarde aux inflexions aigües :

"Et si il était parti de lui même ? Il sentait une drôle d'odeur magique... Mais surtout je crois bien qu'il respirait ! Ah ça oui en fait !"

Le familier hocha plusieurs fois la tête d'affilé, puis se tordit le coup pour mieux voir le regard de Klovar. D'une petite voix, presque timide (ce qui ne lui allait pas du tout), Ebrisk demanda :

"J'aurais du te le dire plus tôt c'est ça ?"

Klovar sourit à la créature qui se dressait face à lui et lui toqueta sur le crâne sans trop de force.

— Tu vois que tu comprends tout seul quand tu veux Eb', si tu avais l'amabilité de m'aider à le chercher sans te faire voir et sans réveiller personne tu te montrerais bien serviable et tu t'assurerais de quoi assouvir ta gourmandise à l'heure où l'on nous sert que de la soupe de pois chiches.

Klovar se gratta la tête. Evidement si le paquet était vivant il avait fallu qu'il puisse se téléporter car sinon le pli de sa manche aurait été défait, et il n'aurait bien entendu pas pu le refaire lui-même.
Il balaya la zone du regard et regarda autour de lui les éventuelles traces. Quelle bénédiction ces sables calishites : on ne pouvait s'y déplacer sans qu'un troll aveugle et anosmique puisse suivre la trace par jour de brouillard. Le revers de la médaille était que dans les lieux de passage, tellement d'empreintes se superposaient que l'on ne pouvait plus distinguer quoi que ce soit.
Fort heureusement, pour la sécurité d'Ebrisk le barbu avait dormi à l'écart, et si quelque chose était parti en passant par le sol, il verrait dans quelle direction "c"'était allé.

De son côté, le petit familier qui devait faire un demi-halfelin de hauteur prit son air inquisiteur et se drappa théâtralement d'un morceau d'étoffe en guise de camouflage. Il commença ses recherches de son côté, alors que Klovar rassemblait ses affaires pour chercher des traces d'autre part.

Klovar chercha encore et encore, et il dû encore bien chercher pendant une heure de plus. Bien sûr il excluait toutes les traces de tailles humaines, ce qui reduisait déjà les recherches, mais il y'avait bien des petits animaux dans le désert. Plusieurs fois il suivit des pistes qui ne menait à rien, pour ne finalement rencontrer que la déception.

Alors que la caravane s'éveillait doucement il revint à sa couche, ou il y retrouva Ebrisk. Naturellement il lui demanda des nouvelles. Mais le familier n'avait guère eut plus de succès que lui, revenant complètement bredouille. A croire que le dit paquet vivant n'avait laissé aucunes traces. Mais après tout, n'était-ce pas évident ? Si la chose s'était téléportée, elle ne pouvait avoir laissée de d'empreintes à partir du campement... Qui dit qu'elle n'était pas déjà à des lieux d'ici ?

Le Seigneur Bergerial avait décidé de jouer le coup le plus pendable à Klovar...

Quelques minutes à peine plus tard et le chef de la caravane vint voir Klovar, son air avenant habituel. Sur un ton aimable pour un début de matiné il lança :

"Hé bien j'espère que vous êtes prêt car nous repartons !"

Klovar réfléchit un instant devant l'attitude du caravanier et secoua la tête

— A vrai dire un objet que je possédais a disparu pendant que je dormais. Et quand je dis disparu, c'est vraiment disparu, volatilisé! Comme si une force magique me l'avait subtilisé.
En tant que responsable de caravane, que préconisez-vous?

Le caravanier ne sembla pas vraiment y prêter attention... Enfin pour un marchand cela n'était pas si surprenant que ça après tout... Il haussa les épaules et d'un ton désinvolte, lança à Klovar :

"Les gens de ma caravane ne sont pas des voleurs ! Peut-être qu'un rôder aurait réussit à tromper nos sentinelles pour subtiliser quelques objets... Je demanderais aux autres membres si ils ont "perdus" quelque chose aussi..."

Levant la main droite, paume ouverte vers le haut, avec un large sourire sardonique il ajouta :

"Mais si c'est une force "mystique" je crois que je ne peux rien faire pour vous... A part vous dire que nous repartons dans une heure au grand maximum !"

Le barbu s'attendait à une réaction de cet ordre, après tout le caravanier devait être dans le métier depuis longtemps et on avait rarement dû lui rappeler ses devoir.
Mais Klovar était depuis plusieurs semaines au Calimshan à présent et il savait aussi que la réputation était presque aussi importante que la qualité de ses services pour un commerçant...

— Vous avez tout à fait raison, je m'occuperais de ces problèmes tout seul. Ne vous inquiétez pas, une fois à Port Ponant j'irais tout simplement déclarer qu'une force mystique hante cette caravane, qu'elle est sûrement due à la facétie d'un dieu qui vous a certainement pris en grippe, et je ferais de même une fois revenu à Calimport, ainsi qu'au seigneur Bergerial à qui cet objet appartenait.
Après tout vous n'y êtes pour rien et il serait injuste que vous payiez alors que je ne pense pas que vous ayez voulu de cet esprit voleur sur votre gagne-pain.

Il sourit et tapotta sur l'épaule du caravannier.

— Tranquilisez-vous, et encore désolé de vous avoir dérangé pour si peu, nous ferons venir des prêtres pour chasser ce gêneur et je suis sûr que vos clients se montreront compréhensif et reviendront très vite.

Puis il sangla sa sacoche et appela Ebrisk, tout en conservant un sourire neutre.

Le visage du marchand passa du large et immense sourire à une mine décomposée, le visage de l'homme était pâle. Mais il vira bientôt au rouge, ses sourcils se froncèrent, sa bouche se déforma en un rictus de colère. Il n'explosa pas de rage mais elle était tout juste contenue :

"Ah oui ? Vous oseriez me calomnier de la sorte ? Trèèèès bien ! Et qui me dit que le Dieu en question ne vous a pas prit en grippe VOUS ? Parce que je suis sûr qu'aucune autre personne de cette caravane ne s'est fait dérober quelque chose à part vous, comme par hasard..."

L'homme devait évidemment être un habitué des négociations, il ne se laisserait pas démonter comme ça... Il n'était même pas impossible que sa colère soit juste calculée pour impressionner Klovar. Mais peut-être pas ou alors le marchand avait un grand sens de "l'honneur"...

"Vous voulez chercher votre objet perdu ? Bien ! Faites le tout seul ! Je ne vois pas ce que le seigneur Bergerial pourrait faire d'un incapable comme vous, qui perd ce qu'on lui confie et qui accuse les autres ensuite !"

Il se tourna ensuite vers un groupe de la caravane et ordonna :

"Rassemblez tout le monde, nous y allons ! Ne faites pas attention au Sire Klovar, il souhaite rester ici chercher quelque chose !"

Et Klovar de renchérir de plus belle, avec une voix de stantor.

— Et vérifiez que rien n'a disparu ou ne vous a été dérobé ... il semblerait que la caravane soit sous le coup d'une malédiction ou d'un voleur que notre guide n'arrive pas à identifier.

Puis à voix basse avec un léger sourire contenu au caravanier.

— L'incapable en question n'aura justement aucun scrupule à vous faire du tort, beaucoup de tort si jamais vous ne voulez pas m'aider à accomplire cette mission pour mon cher beau-père. Il m'a dit de me débrouiller comme je le voulais et ne croyez surtout pas que j'hésiterais à vous écraser financièrement, à vous balayer moralement, et à vous pulvériser psychologiquement si je vois que vous ne faites rien dans un sens qui me conviendrait, marchand. Quand vous affrêtez une caravane, de par la loi vous êtes responsable des personnes et des biens qui s'y trouvent, pourquoi sinon certains de vos confrères paieraient si chers une escorte?

Le regard du barbu avait quelque chose de rieur quand il disait ces mots, quelque chose qui n'avait qu'un nom : le visage de la folie douce, celle des personnes qui osent tout.

— Ne jouez pas à la lame siffleuse avec moi, car si nécessaire je prendrais le couteau par la partie tranchante pour vous le retirer des mains. Je tiens beaucoup à ce que mon paquet soit retrouvé, si vous vous glissez entre lui et moi, ... que tous les dieux que vous révérez vous viennent en aide.

Le marchand éclata d'un rire froid, cela trancha d'ailleurs nettement avec l'attitude qu'il avait depuis le début de la conversation. Son regard n'était plus avenant mais menaçant, ce n'était pas très bon signe... Lorsqu'il parla son ton était glacial mais il gardait un sourire devenu mauvais :

"Mais moi je contourne les lois, je triche pour gagner et arriver à mes fins... Tu n'es qu'un misérable pion, rien du tout, un grain de sable dans ce désert. Si tu es là c'est juste que tu as été assez fou pour débourser autant d'or pour un simple voyage... Après tu aurais fermé ta grande gueule tu serais sûrement arrivé à destination. Mais maintenant que tu veux jouer au plus malin et nous causer du tord... Tu va le regretter, c'est tout."

Sur cette tirade à la fois intimidante mais surtout intriguante le marchand claqua des doigts, et trois molosses en armures s'approchèrent.

"Debarassez moi de lui, et que cela ait l'air d'un accident... De toute façon personne ne viendra fouiller en plein coeur du désert !"

Les types s'approchèrent dangereusement, il restait peut-être une chance pour Klovar de dire quelque chose pour sa défense... Ou une prière...

Le cerveau de Klovar, acculé encore une fois dans une situation critique devait réagir vite, aussitôt la colère du marchand emportée, il avait compris que la situation allait déboucher sur cette solution, solution qu'il n'aimait pas mais au fond que lui restait il d'autre?
Il baissa la tête et les épaules comme un condamné qui accuse sa sentence, mais ce n'était que pour mieux prendre l'élan d'un geste qui avait deux buts : envoyer une bourrade à l'entrejambe du caravanier, et placer un pouce menaçant contre la carotide de ce dernier... ce qui constituait non seulement un point de douleur mais aussi une zone qu'une forte pression pouvait endommager irrémédiablement.
S'il réussissait il pourrait intimer l'ordre aux serviteurs de rester sur place, en leur expliquant que de toute façon ils n'avaient rien à perdre. Tymora avait été derrière lui jusqu'à présent, et sa réaction n'était pas vraiment celle qu'attendrait le transporteur.

[Là je ne sais pas ... médecine? lutte?]

[Jet d'attaque, contre quelqu'un prit au dépourvu.]
[Jet d'attaque : 3 contre CA de 10 ; Echec]

Manque de chance pour Klovar, il sembla se prendre les pieds dans quelque chose, oui une pierre dépassait du sol et il ne l'avait pas vu. Il trébucha et manqua de s'étaler tout du long, se rattrapant de justesse avec sa main droite. Mais quand il se releva tout effet de surprise avait disparu. Et le marchand, lui, souriait méchamment.

"Bien tenté vieil homme... Allez saisissez le !"

Les trois gardes qui étaient derrière Klovar l'attrapèrent, et il n'avait pas la force pour lutter contre autant de personnes. C'était lache mais ô combien efficace. Il se prit des coups un peu partout, si bien qu'il sombra finalement dans l'inconsience.

Quand il se réveilla, un mal de crâne abominable, il était enterré jusqu'au coup dans le sable du désert. Impossible de bouger dans ces conditions là. On l'avait même baillonné pour qu'il ne puisse pas crier ou incanter. Sans aide il était vendu à une mort certaine... Et lente... Très lente... A moins qu'un scorpion ne le pique et abrège ses souffrances bien sûr...

Le vent du désert avait quelque chose de familier aux oreilles de Klovar. Il lui rappelait quelque chose qu'il avait connu il y avait longtemps, le sable battant le sol et le vent déchirant la chair et broyant les os. Ses cheveux et sa peau étaient secs, mais il y voyait parfaitement.

Même baillonné le magicien trouva la force de rire à part lui ... évidement, que disait la devinette? Qu'est-ce qui différencie un grain de sable d'un autre grain? Il savait qu'il n'était pas seul, il y avait tout d'abord Gwy qui l'accompagnait partout où il allait dans son coeur et dans son esprit ... et puis Tymora qui semblait le posser comme une feuille morte au gré des caprices du vent et enfin ...

... enfin une langue de sable bougea. A cette heure de la journée, les animaux du désert ne sortaient pas du sable, pas fous, non Klovar devinait à quoi il avait à faire : une sorte de longue cape de toile souleva le sable qui s'était entassé dessus et deux yeux sournois et rieurs semblèrent scintiller dessous.

Une sorte de petit diable, s'abritant toujours sous le tissu approcha de Klovar en remuant le sable. Le magicien tenta de dire quelque chose mais le baillon était à priori bien serré. La petite créature commença par éclater de rire, mais devant le regard impératif du barbu, il lui ota son baillon.

— Merci — pouah — Ebrisk. On va rapidement devoir dégager ... on n'est qu'à une journée de marche vu la relative lenteur d'une caravane. Pour le moment on ne risque rien car les animaux ne sortent que la nuit dans le désert. Et on va les imiter : dormir le jour à l'abri du soleil et sortir la nuit pour marcher à l'ombre. Si tu réussis à attraper quelques serpents on aura aussi à manger et à boire.
— Je suppose que je dois faire ça pour tes beaux yeux?
— Disons que je doute que l'on te laisse rentrer à Calimport sans moi mon ami, plaisanta Klovar.
— Ouais en attendant faut que je te dégage ...
— Fait ce qui te semblera le plus approprié, mais si tu réussis à me libérer les bras, je suis sauvé.

Ebrisk se plaça à quatre pattes, maintenant la toile sur ses ailes tendues pour se protéger du soleil et commença à gratter le sable de ses pattes petites mais rapides afin d'en excaver le plus et le plus rapidement possible.

[1d4 heures pour te déterrer = 3 heures]

Heureusement que Ebrisk n'avait à pas était repéré par les marchands, sinon Klovar aurait terminé desséché comme une momie, il n'y aurait eut plus qu'à le mettre dans des bandelettes. Le soleil tapait très fort, et ils n'avaient pas la moindre goutte d'eau, sans cet or bleu Klovar ne risquait pas de tenir bien longtemps... A moins qu'il ne tombe sur les bons cactus, certains contenait de quoi survivre.

Enfin Ebrisk le déterra, et il pu s'extrayer du trou ou il avait été mit. Au futur il se méfiera plus des marchands aux grands sourires... Enfin la prudence était maîtresse de tout c'était bien connu.

A présent Klovar devait rapidement se trouvait un coin d'ombre, car sinon il risquait de finir comme les kébabs calshites. Et à part des dunes il n'y avait pas grand chose à l'horizon. Mais peut-être que derrière l'une de ces butes de sables...

Klovar était un peu hébété mais dans son trou son corps avait été à l'abri des soleils brûlants. Il payait le prix de son audace, mais sans audace, ni grandeur ni gloire ni triomphe ... il allait devoir consentir à un nouveau sacrifice pour gagner un peu de temps.

— Ebrisk, ma vieille crapule, je vais te demander encore un petit effort. Je vais te donner un peu de sang pour ta peine, pour l'eau que tu as perdu en m'aidant, pas trop je tiens quand même à ma peau, sourit-il, tu vas devoir voler en hauteur et essayer de repérer quelque chose qui pourrait nous aider ou nous être utile.
Si tu ne vois rien d'intéressant pas la peine de trop te fatiguer non plus ... je compte sur toi, dis moi ce que tu vois et tâche de ne pas me saigner non plus hein?
Dans le pire des cas, avec le tissu qu'il nous reste on se protègera du sable et on s'enterrera jusqu'à la nuit. Allez va!

Après "négociations" le familier décola, battant de ses petites ailes, sous le soleil de plomb. Globalement cette histoire ça craignait grave, parce que si il n'y avait pas la moindre ombre Klovar était mal barré. Peut-être bien que le marchand avait exprès choisit l'endroit, un endroit vide.

Au bout de quelques minutes, Ebrisk redescendit enfin des cieux. Il semblait assez fatigué, c'était peu étonnant compte tenu de la chaleur. Doucement il se posa en face de son maître. Sa voix crillarde se vrilla dans les oreilles du mage :

"Il n'y a rien avant un bon kilomètre de marche, peut-être même plus. Et d'après le nord c'est dans la direction opposée de la caravane !"

Il allait falloir choisir : se trouver un coin d'ombre ou tenter le tout pour le tout et essayer de rejoindre la caravane, ce qui pouvait se montrer très risqué ou mortel.

«Ah ah mon vieil Ebrisk je crains que nous soyons immobilisés jusqu'au crépuscule ... nous allons faire comme les animaux du désert : nous allons nous enterrer dans le sable. Il faudra juste faire attention aux autres habitants des sables, mais avec le tapage que l'on va faire ils vont fuir à leur vitesse maximale de reptation.»

Le barbu et son familier commencèrent donc à se creuser rapidement des abris peu profondément enfouis sous le sable, se cachant la tête avec un morceau de tissu pour ne pas étouffer. Bien à l'abri du soleil, l'ennemi redoutable du désert, les deux compères se reposèrent jusqu'à la tombée de la nuit... moment où ils reprendraient la route vers ce qui leur semblait être la civilisation la plus proche, en empruntant les routes commerciales. Avec un peu de chance, ils pourraient capturer une ou deux couleuvres ou trouver un cactus.