A l'aube d'un jour nouveau

[Dsl pour le retard ]

Aréna se sentait de plus en plus en confiance avec Orichalque car visiblement lui aussi semblait être très éprit de magie ; ce point commun essentiel (voir même crucial) conforta la jeune humaine dans le fait qu’elle avait bien fait de laisser sa curiosité la guider vers cet elfe du soleil.

-Vous reposer ?! Ma foi il me semblait bien vous avoir invité à le faire chez moi…

Elle avait répondu de manière très spontanée et sa bonne humeur était encore plus apparente ; elle expira d’un air un peu résignée puis elle ajouta tout en marchand vers la ville :

-Enfin ! Si d’emblée ma proposition vous mettait mal à l’aise sachez que la citée est vaste et que les auberges ne manquent pas…Cependant, n’ayez crainte, aucun cadavre n’est enterré dans ma cour si ça peut vous rassurer !

*Du moment qu’il ne visite pas la cave^^ *

Une lueur de malice traversa le regard de la jeune humaine, elle prenait la chose avec dérision, la nécromancie prenait une place importante dans sa vie mais personne ne le savait et ce secret qui l’avait fait tant souffrir auparavant la faisait franchement rire aujourd’hui, peut être parce qu’avec le temps elle avait finit par prendre goût au danger ?

-Vous n’aurez qu’à me suivre à cheval, je serais votre guide. Prenez garde car il est facile de se perdre à Velprintalar : les ruelles sont étroites et les bâtiments enchevêtrés.

Aréna continua sa marche se disant bien qu’Orichalque la suivrait vers la ville, elle ne prit même pas le temps de se retourner quand elle ajouta :

-En chemin nous passeront devant une auberge, vous me direz à ce moment là si vous préférez y rester ou continuer vers chez moi ?

* Hum, soit ! Elle m'a convaincu, j'irai donc chez cette jeune fille pour m'adonner à la Rêverie. *

Orichalque regardait Aréna commencer à arpenter les rues en affichant une moue rieuse. Il décrocha son cheval et mit un pied à l'étrier.

* La convenance aurait voulu que ce soit elle qui monte à cheval pendant que je marche à ses côtés... mais ce n'est qu'une humaine après tout, et puis elle s'empresse déjà de me distancer dans le dédale des rues. Tant pis pour elle ! Elle devra lever le menton pour m'apercevoir. Je vais d'ailleurs chevaucher entre ses yeux et le soleil pour ne pas abîmer les miens. *

L'elfe du soleil monta sur l'équidé et ajusta sa position avant de rattraper Aréna au trot, le port altier comme à son habitude.

- Soit ma chère, je vous accompagnerai jusque chez vous et vous remercie d'avance pour votre amabilité. Mais n'en profitez pas pour à nouveau fouiller mes affaires... ou pour m'observer alors que je suis nu...

Orichalque avait rajouter cela avec un air taquin et un sourire charmeur. On ne pouvait pas prendre cette pique pour une réelle mise en garde mais il était clair qu'elle n'était pas faite pour mettre la jeune femme à l'aise.

* Voyons comment elle prend cela... *

Aréna se déplaçait assez rapidement dans les rues de la capitale pourtant sa démarche restait tranquille, visiblement il était clair que la jeune femme avait l’habitude de marcher longtemps sans se fatiguer. Le dédale des habitations de Velprintalar n’avait aucun secret pour l’humaine, elle paraissait comme un poisson dans l’eau parmi la foule et il est vrai qu’à aucun moment elle n’avait pensé qu’Orichalque puisse lui céder sa place sur son destrier : elle était mauvaise cavalière, cela n’aurait fait que les retarder.

Elle sorti d’une brève rêverie dans laquelle elle s’était plongée lorsqu’elle entendit la question de l’elfe du soleil puis elle répondit presque instantanément :

-Vous prendrez le risque alors…Ais-je l’air si perverse ?

La jeune femme ne semblait en rien offusquée par la remarque d’Orichalque, elle souriait même prenant la chose comme si il s’agissait d’une simple plaisanterie. Elle voulu lancer un regard complice à l’elfe du soleil mais elle se rendit compte tout à coup qu’elle avait le soleil dans les yeux et elle détourna son visage rapidement pour ne pas prendre le risque d’abîmer d’avantage sa vision déjà précaire.

*Etrange, je réalise tout à coup que cet homme est bien peu galant…Il ne m’a pas proposé son cheval maintenant que j’y pense et puis j’ais cette impression bizarre qu’il ne me porte pas bien haut dans son estime…*

Aréna sembla songeuse tout à coup, la lumière qui éclairait son visage s’était tout à coup ternie et l’humaine affichait à présent une expression plus sérieuse qui lui donnait étrangement l’air de quelqu’un de plus âgée ou du moins de quelqu’un qui avait beaucoup plus de vécu que ne devrait l’avoir une simple jeune femme telle qu’elle l’était.

*Bah nous verront, de toute façon cela n’a pas d’importance, il n’y a que l’art qui compte. Nous verront ce qu’il aura à m’apprendre, je suis sure que cela sera passionnant de discuter avec lui*

Un sourire confiant se redessina à nouveau sur les lèvres charnues et roses de la jeune femme, tout ce passerait bien.

Orichalque, à présent l'air songeur, avait souri chaleureusement aux dires d'Aréna.

* Quelle est cette perversité qui m'a poussé à lui infliger les brulûres du soleil ? Non, je n'ai cherché qu'à me protéger... ou peut-être bien que non... mais qu'importe après tout ? Les traditions ancestrales des ar-tel-quessir sont une chose, les convenances en sont une autre. Et je dois bien avouer que pour un pratiquant de l'Art cela relève bien souvent de la frivolité. *

L'elfe du soleil toisa la jeune femme et lui parla avec douceur :

- Non non, mais vous m'avez tout de même l'air bien curieuse et bien aventureuse. Enfin, ce ne sont pas de réels défauts. Passons... Pourrais-je savoir ce qui vous plait en cette cité ? Quelles sont les choses qui intensifient les couleurs de votre vie ici ? Quels sont les évènements qui étirent vos lèvres pour former ce ravissant sourire ?

Orichalque avait dit ces mots simplement et son ton chantant trahissait son habitude aux déclamations. Il souriait toujours naïvement et regardait la jeune femme l'air enjoué.

* Je n'ai pas aimé le nuage que j'ai vu passer sur son visage... essayons d'en apprendre sur elle par les sentiments. *

-Ma foi, que dire ? La vie ici est fort tranquille et elle m’apporte beaucoup de bonheur pourtant…

Aréna semblait ailleurs, son regard sombre fixait distraitement un point fixe à l’horizon et même sa voix paraissait lointaine.

-…pourtant j’ais l’impression étrange qu’il est peut être temps pour moi de m’émanciper et de m’éloigner de cette citée qui m’a vue grandir, partir à l’aventure, découvrir le monde et surtout enrichir mes connaissances et ma pratique de…enfin je suppose que vous comprenez mon problème puisque vous-même êtes voyageur ?

La jeune humaine reprit son souffle tandis qu’elle constatait qu’Orichalque et elle avait déjà atteint les portes de l’auberge dont elle lui avait parlé quelques temps plus tôt.

*Ah !? Comme le temps passe vite. Nous seront bientôt à la maison*

Elle toussota puis elle ajouta assez rapidement :

-J’espère que cet aveux ne vous choque pas car pour être franche je comptais sur vous pour me conseiller en la matière.

* Je suis un voyageur... oui, on doit pouvoir désormais le dire, mais je doute que tous les voyageurs aient les mêmes motivations que moi. Enfin j'espère pour eux. Mais il est possible que tous les êtres vivants aient un motif pour fuir. Certains fuient la honte, d'autres le mépris ou l'horreur, d'autres la monotonie. Ne nous fourvoyons pas, certains voyagent avant tout pour découvrir et non pour fuir. L'un et l'autre sont bien souvent mêlés, je suis bien placé pour le savoir. *

Aux derniers mots d'Aréna, Orichalque tourna la tête pour bien la regarder. Il affichait une moue dubitative.

- En quelle matière requerrez vous mes conseils mademoiselle ? Sur une future destination ? Si c'est le cas j'ai bien peur de ne pas vous être d'une grande utilité, à moins que vous ne désiriez aller vraiment très loin... Et puis le voyageur qui pense comme vous le faites laisse la nature le guider, sans carte ni idée préconçue. Laissez le vent et les murmures qu'il porte vous diriger et votre visage s'illuminera à la reconnaissance des puissances de la nature comme il rayonne lorsqu'il découvre les oeuvres de l'Art.

L'elfe du soleil avait dit ces mots en les vivant presque, un air mélancolique dans le regard.

-Mes racines sont peut être trop bien enfoncées dans le sol, j’ai envie de partir mais j’ai également beaucoup d’appréhensions à l’idée de quitter la sécurité de mon foyer…pourtant il faudra bien que je le fasse car il est temps que je vole de mes propres ailes.

L’agitation de la citée et l’engoncement sinueux des rues ne semblait en rien perturber Aréna, en effet celle-ci semblait très bien savoir où elle allait même si cela pouvait paraître difficile à croire pour un étranger peu accoutumé à l’architecture labyrinthique de Velprintalar.

-Votre avis m’importe en effet, je ne sais rien des dangers du monde extérieur et vous semblez venir de loin. Vous avez sûrement vu et découvert toutes sortes de choses incroyables !...mais reposez vous d’abord à la maison et peut être que plus tard vous serez d’accord pour me raconter comment un elfe du soleil tel que vous a fait pour arriver jusque ici ?

L’humaine afficha un doux sourire car elle trouvait cette situation grisante. C’était la première fois qu’Aréna ramenait un étranger à la maison mais qu’elle aubaine : un magicien, voyageur et d’une race si peu commune ! Si ce matin là on lui avait dit qu’elle rencontrerait une personne aussi intéressante elle ne l’aurait jamais cru.

Cela faisait un moment que la jeune humaine songeait à se lancer dans l’aventure et changer son quotidien. A partir du moment où elle avait prit cette décision elle s’était préparée au pire, être blessées ou même mourir était devenu une option.

*Je me suis bien rendue compte depuis quelque temps que je stagne en magie, il faut que je prenne des risques sinon je ne progresserais plus. Que je parte ou non, il faudra bien que j’accepte de m’exposer au danger car c’est le seul véritable moyen d’évoluer et d’apprendre*

Aréna s’arrêta tout à coup sans raison apparente puis elle s’approcha du portail d’une jolie petite maison simple mais qui semblait très accueillante.

-Ca y est, nous sommes arrivé…Je me demande si les autres sont là ?

Orichalque suivait la jeune femme à travers le dédale de ruelles qu'elle lui faisait arpenter. Il écoutait ce qu'elle lui disait mais il était également clair comme de l'eau de roche que l'elfe du soleil observait avec attention le chemin qu'il prenait, relevant des détails susceptibles d'aider sa mémoire à emmagasiner les informations relatives à leur progression. Il regardait de temps à autres les passants qu'ils croisaient en tachant de garder un air neutre pour ne pas les affoler.

* S'ils ont si peur des étrangers, ne leur donnons pas matière à nourrir ces peurs et comme même un sourire peut effrayer, je m'attacherai à rester neutre et à me faire le plus lisse possible. Enfin revenons à la demoiselle chez qui je vais me reposer. Lui raconterai-je les raisons qui ont déclenché mes pérégrinations ? Je lui en donnerai certainement un aperçu mais je ne pourrai sûrement pas parler en toute franchise... le mensonge par omission, très pratique. *

- Je ne voyage pas si longtemps que ça vous savez. Mais je vous parlerai de moi après mon repos comme vous le suggérez. Pourtant je conserverai quelques secrets car sinon vous vous détourneriez de moi, laissant une carcasse sans mystère. Je vois bien que vous êtes intéressé par l'inconnu et c'est bien pour un pratiquant de l'Art, quoique dangereux parfois.

L'Ar-tel-quessir avait dit ces mots avec entrain, ponctuant ses phrases de chaleureux sourires.

* Nous sommes donc arrivés... sympathique bâtisse, bien sûr très loin de l'architecture evereskienne... Les autres ? Je n'avais pas songé à quel genre de personne pouvait vivre avec Aréna. Je n'aime pas omettre des réflexions si évidentes et ce n'est normalement pas mon genre : j'ai réellement besoin de repos. Je prendrai ce risque. *

Orichalque descendit de son cheval, le tint par la bride et emboîta le pas à Aréna.

Aréna poussa la porte et entra en premier tout en invitant du regard Orichalque à la suivre à l’intérieur.

A peine entré, on arrivait immédiatement dans une pièce plutôt vaste proportionnellement à la taille de la maison et qui faisait à n’en point douter à la fois office de salon, salle à manger et même de cuisine à en juger par le poile et les placards qui l’entourait. La décoration était très sobre et il émanait une forte impression de tranquillité et de confort de la chaumière.

Aréna jeta un regard circulaire aux alentour, visiblement elle cherchait quelqu’un, cela étant fait, elle lança un regard furtif en direction d’un petit escalier qui donnait sur l’étage supérieur mais elle ne prit pas la peine de l’emprunter pour vérifier si il y avait effectivement du monde en haut.

-On dirait qu’il n’y a personne…Dommage, je vous aurait présenté.

La jeune humaine s’installa à l’une des chaises de la grande table en bois massif qui trônait au centre de la pièce ; elle expira, un peu fatiguée par sa longue marche puis elle ajouta enfin :

-Je vous en prie, asseyez vous. Je vis ici avec mon grand père d’adoption et un vieil ami, apparemment ils ne sont pas là mais n’ayez aucune crainte, se sont des gens bien.

Orichalque suivit Aréna après avoir attaché son cheval devant la maison. Il observait avec un intérêt manifeste les moindres détails de la décoration : était-ce un acte poussé par la curiosité ou par la paranoïa ?

* Tout est très sobre ici. Et ça ne respire pas pour autant la pauvreté. A n'en pas douter ces gens sont loin d'être matérialistes. Et si cette demoiselle pratique l'Art, je ne vois pas pourquoi son grand-père et son 'vieil ami' ne feraient pas de même ! Enfin, j'ai déjà retourné dans mon esprit plusieurs fois la question et toujours la même réponse s'offre à moi : je n'arrive pas à douter de l'honnêteté de cette brave jeune fille, bien qu'elle ait fouillé dans mes affaires, c'est à devenir complètement fou ! *

L'Ar-tel-Quessir prit place là où Aréna lui proposa de s'installer, il ôta ses bottes avec aisance et replia ses jambes de manière à s'asseoir en tailleur. Il joignit les paumes de ses mains et regarda la jeune humaine d'un air satisfait.

- Alors nous sommes chez vous mademoiselle ? Ces objets ont-ils des histoires que vous voudriez me compter ?

D’un air à la foi songeur et intrigué, Aréna observa Orichalque s’installer en tailleur puis rapidement un sourire lumineux empli d’admiration se dessina sur le visage de la jeune femme.

*Il y a tellement d’aisance chez cet elfe ! J’ais l’impression qu’un monde nous sépare*

La voix de l’humaine résonna dans la pièce et à son timbre on sentait bien qu’elle était à nouveau de bonne humeur :

-Ma foi, que dire ? J’aurais aimé qu’il y ait une histoire merveilleuse à conter, une légende cachée derrière chacun de ces bibelots mais malheureusement aucune épopée héroïque ni même aucune malédiction obscure n’est dissimulée derrière ces objets…En réalité, ils sont aussi insignifiants qu’utile.

Mais au fond d’elle-même, Aréna n’en pensait pas un traître mot. Dire qu’elle aurait voulu que ces objets du quotidien soient exceptionnels était un mensonge car depuis des années elle s’était efforcée de rendre sa vie la plus simple et la plus banale possible, évitant les problèmes tout en cherchant à renier son passé. Mais pouvait on décemment changer ce qui coule dans nos veines ? L’appel de la magie était trop fort et finalement c’était la magie qui l’avait emporté, la jeune humaine suivrait cette voie corps et âme même si cela devait causer sa propre perte.

Bien sur, les objets et livres de magies n’étaient pas dans la salle principale de la maison car par simple mesure de précaution tout ce qui avait trait à la nécromancie avait été soigneusement dissimulé à la cave. L’apparence de la cave était d’ailleurs bien différente du reste de la maison…toute personne y entrant devait tout de suite se dire que les habitants de la maison étaient de maléfiques nécromanciens tant la décoration y était lugubre et effrayante. Mais jusqu’à présent aucun étranger n’y avait mit les pieds et le secret était resté bien gardé…

Orichalque leva la tête et observa avec un léger sourire en coin l'humaine en quête d'aventure qui se dressait devant lui.

- Quel âge avez-vous sans indiscrétion ? N'est-ce pas juste une envie passagère suggérée par votre jeune âge qui vous fait ainsi vouloir explorer Toril ? Je ne suis pas là pour jeter l'ombre sur vos rêves emplis de couleurs chatoyantes, mais vous devez savoir que la vie d'un 'aventurier' peut s'avérer dangereuse voire tourmentée. Certains s'en accommodent, d'autres y prennent goût, mais tous savent à quoi s'en tenir assez vite. Enfin, si vous avez envie d'avancer sur le chemin de la connaissance, je ne saurais vous blâmer d'avoir choisi d'arpenter ces routes.

* L'atmosphère était trop calme, il fallait que je brusque un peu les choses, que je jauge un peu plus cette jeune fille. Je ne fais pas grand cas de ses motivations pour elles-mêmes bien sûr mais sait-on jamais, cela pourrait s'avérer utile de la savoir. *

Aréna baissa les yeux quelque peu interloquée par la question. Elle essayait de se souvenir si au moins une fois depuis qu’elle avait prit la décision de partir elle s’était laissée aller à rêver que son voyage puisse être si « coloré » et agréable.

-En réalité, c’est à contre cœur que j’ais pris la décision de m’éloigner. Pour moi les aléas de la route sont plus un inconvénient qu’un avantage ; cependant je suis sure que malgré tout découvrir le monde et partir à l’aventure dois amener son lot d’excitation et un sentiment de liberté inégalé…

L’humaine semblait pensive, elle se leva tout à coup s’affairant à raviver le feu dans la cheminée tandis qu’elle ajoutait d’une voix tranquille :

-Mais ma décision est prise, tôt où tard je partirais puisque ici mon art semble dépérir et stagner…C’est la magie et la conquête du savoir qui me pousse à agir de la sorte, je le confesse, mais vous plus que quiconque vous devez comprendre cela j’en suis persuadée.

La jeune femme acheva sa tache, le feu semblait gagner en ampleur, il irradiait une douce lueur qui tinta étrangement la demeure d’une couleur fauve lui donnant un aspect beaucoup moins conventionnel et tranquille à présent.

Aréna se retourna le tison à la main pour faire face à Orichalque avant de lui répondre, sa fine silhouette se dessinait dans les reflets dorés qui émanait de l’âtre se trouvant juste derrière elle.

-Je suis âgée de 20 ans, cella pourra vous sembler bien jeune pour partir à l’aventure…mais qu’en est-il de vous ? Je sais si peu de chose à votre sujet.

Orichalque leva les yeux, l'air songeur.

* Cette jeune fille me fait légèrement penser à moi lorsqu'elle parle de l'Art : cette soif inextinguible de savoir siège en son sein aussi sûrement que dans mes entrailles. L'a-t-on autant prévenu que moi sur les dangers que représentait cette passion ? Je ne saurais répondre. Mais les mages devenus fous sont nombreux, même si bien souvent certains jouent de leur condition, et ce n'est pas par hasard. Enfin, soit, nous pourrions peut-être apprendre plus efficacement à deux... mais je m'égare un peu, comment une humaine de 20 ans pourrait m'apprendre quoi que ce soit ? On les dit précoces mais tout de même ! Je ne balaierai aucune hypothèse avant de l'avoir vue à l'oeuvre cependant... *

Orichalque revint vers son interlocutrice, souriant. Ses dernières pensées semblaient avoir fait naître chez l'elfe du soleil un certain amusement vu les traits de son visage.

- Eh bien ma chère j'ai vécu plus de quatorze décennies mais ne voyage que depuis quelques mois. J'ai vécu dans une cité elfique toute ma vie jusque là, de l'autre côté de la Mer des Étoiles Déchues, très loin à l'Ouest.

Un voile d'un seul coup semble passer sur les yeux de l'ar-tel-quessir.

* Encore combien de temps me hanteront les fantômes nommés honte, impuissance et fuite ? J'ai déjà bien assez de ceux que forment les visages de mes aïeux lors de la Rêverie... *

Aréna failli s’étrangler de surprise lorsqu’elle entendit l’age d’Orichalque mais elle se reprit de justesse et elle essaya tant bien que mal de cacher son trouble à l’elfe du soleil ; malheureusement il était déjà trop tard car même si le visage de la jeune femme avait conservé une apparence égale (suite à un effort surhumain) celle-ci avait lâché par mégarde le tisonnier qu’elle tenait en main.

Il s’en suivit donc un bruit sourd puis un instant de silence durant lequel l’humaine ne bougea pas d’un centimètre même pas pour ramasser le tisonnier qui attaquait dangereusement le plancher. Elle finit par bouger après un long moment d’hébétude tandis qu’elle bredouillait ces quelques mots :

-Euh…je ferais mieux de ramasser ça…

*140 ans !!!? Et puis il arrive de si loin ! Comment est-ce possible ?*

Aréna se pencha enfin pour reprendre le tisonnier qu’elle s’empressa de ranger à sa place. Cela étant fait, elle sorti machinalement d’un placard un maigre repas constitué de fromage et de pain frais qu’elle disposa sur la table.

-Vous devez probablement avoir faim ? Mangez si vous le voulez bien puis je vous indiquerais une chambre pour vous reposer. N’ayez crainte ce soir je ferais la cuisine donc le soupez sera d’un meilleurs acabit c’est promit.

L’humaine esquissa un faible sourire qui lui servit d’excuse pour mieux observer Orichalque ; elle n’en revenait toujours pas : il avait l’air si jeune et pourtant sa longévité était telle qu’il aurait pu avoir côtoyé ses aïeuls de plusieurs générations.

*Il viens de si loin mais est-il possible qu’il sache des choses concernant le passé d’Aglarond et plus précisément celui de ma famille?*

Aréna eu froid dans le dos rien qu’a cette idée, elle la chassa de son esprit pourtant elle ne pu s’empêcher de poser la main sur le tatouage en forme de Lys qu’on pouvait très clairement voir émerger du décolleté de sa robe.

*Non c’est impossible, il ne voyage que depuis quelques mois donc aucun risque de ce coté là*

Le silence gêné qui s'installa fut soudainement rompu par trois coups violents à la porte d'Aréna, qui sursauta... Elle n'attendait pas de visite, et ses amis ne tapaient pas à la porte quand ils revenaient. Etrange... et à vrai dire pas rassurant!

Orichalque sembla également surpris, pressentant peut-être un danger imminent.

Au bout de quelques secondes, n'ayant pas eu de réponse, trois nouveaux coups tout aussi forts retentirent. Une grave voix masculine qu'Aréna ne connaissait pas cria de derrière :

"Ouvrez!"

Orichalque se retourna vers la porte lorsque les trois premiers coups se firent entendre. Ses yeux allèrent plusieurs fois alternativement d'Aréna à la porte. Le front plissé et la bouche légèrement ouverte, il avait plaqué sa langue contre une canine de sa mâchoire supérieure et semblait plongé dans une réflexion intense.

* A la mine de ma compagne, il est clair que cette voix lui est inconnue et cet évènement ne lui semble pas non plus familier. Comment penser que ma présence n'a aucun lien avec ce qui se passe maintenant ? Les coïncidences existent mais un esprit alerte commandant à un corps soucieux de sa survie se doit de ne pas se perdre parmi les spectres des éventualités. Je suis un étranger, un ar-tel-quessir qui plus est, cela doit en gêner plus d'un parmi ces mâles poilus qui sillonnent les rues de Velprintalar. *

L'elfe du soleil se leva et jaugea la situation. Il dévisagea Aréna et semblait être prêt à réagir au moindre évènement. A n'en pas douter cet être avait déjà vécu des situations d'urgence dans laquelle une décision rapide s'imposait.

* Se cacher ? inutile. S'ils m'ont vu entrer ici ils savent que j'y suis et m'y chercheront. Celui qui repousse l'affrontement est d'ailleurs souvent celui qui en pâti. D'autant plus que je n'ai rien à me reprocher. Que cet être s'avise à être insolent ou à montrer plus de véhémence qu'il ne faut et nous aviserons, pour l'instant tenons nous prêt. *

Un sourire, qui aurait pu paraître être celui d'un fou, alors apparut sur le visage de l'ar-tel-quessir et on lisait dans ses yeux de l'excitation ainsi que de la curiosité. Il étira légèrement ses doigts et se planta à quelques mètres sur le côté de la porte, dans le sens de l'ouverture pour que celle-ci le dissimule aux premiers instants.

- Qu'attendez-vous ma chère ? Cet homme ne semble guère enclin à la patience...

Aréna se détendit tout à coup. Visiblement la surprise était passée et à présent c’était avec lucidité que la jeune femme jaugeait la situation.

*Soit ils ont découvert la vérité sur moi et les miens et dans ce cas seul la fuite pourrait m’épargner, soit cette visite n’a aucun rapport avec la nécromancie et donc dans ce cas là la fuite serait la dernière chose à faire si je ne veux pas attirer l’attention sur mes petites activités clandestines*

Aréna décida qu’elle tenterait sa chance, au fond elle n’avait jamais eut de soucis depuis le temps où elle vivait à Velprintalar, peut être s’agissait-il de tout autre chose ?

-Vous feriez mieux de vous cacher, vous êtes un invité sous ce toit par conséquent j’aurais des remords si il vous arrivait malheur par ma faute.

L’humaine avait chuchoté ces paroles pourtant le ton était ferme et n’admettait aucun doute.

-Montez à l’étage et si d’aventure les choses se gâtent passez par la fenêtre d’une des chambres et sauvez vous.

La jeune femme respira un bon coup puis elle se dirigea vers la porte, elle attendit cependant qu’Orichalque prenne une décision avant d’ouvrir la porte et pour calmer l’impatience (du ?) des étrangers elle leur répondit d’une voix claire :

-Une minute…une minute me voici !

Orichalque regardait désormais la jeune humaine, pensif.

* Pourquoi pense-t-elle que je courre un risque ? Est-ce parce que je suis un étranger ou parce qu'elle a commis quelque méfait ? Dans tous les cas, elle se méprend sur mon compte si elle pense que je vais aller me cloîtrer à l'étage pour sauter de la fenêtre et me casser une cheville ! Si nous étions à Evereska nous n'aurions pas eu ce problème bien sûr : je n'aurais eu qu'à défaire mes bottes et à marcher le long du mur comme une araignée peut le faire machinalement. Comme ces moments me manquent ! Ne plus ressentir la puissance du mythal me pèse également mais savoir qu'il a été régénéré est tout de même mieux que de le croire perdu à jamais. *

L'elfe du soleil qui soutenait le regard de l'humaine tentait de faire peser le poids des années sur la persuasion de ses paroles.

- *en elfique* Vous n'êtes pas garante de ma sécurité jeune demoiselle. Et si la situation est réellement dangereuse, je vous prie de croire qu'il faut tirer partie des avantages de l'instant et être prêts. Vous m'accordez le gîte, je ne me sauverai pas comme un vulgaire vandale.

L'ar-tel-quessir enjoignit Aréna à ouvrir la porte d'un signe de la main, ce sourire dangereux toujours collé à son visage.

* Cette situation est trop intéressante pour que je m'en détourne. Je pourrai peut-être en apprendre sur les moeurs locaux et sur cette mystérieuse jeune fille qui cache son visage derrière un masque. *

Orichalque, tout en tendant l'oreille afin de savoir si le tambourineur n'allait pas enfoncer la porte, chercha du regard si le mur contenant la porte d'entrée ne comportait pas aussi une fenêtre. * C'est un sérieux avantage de connaître ses éventuelles ennemis ! *

Aréna soutint le regard d’Orichalque et son attitude confiante la rassura bien plus que n’aurait pu le faire tout un long discours. Adossée à la porte et prête à l’ouvrir d’un instant à l’autre elle murmura tout de même avant de s’exécuter ce simple mot :

-[elfique] Merci.

Pour remercier l’elfe du soleil de ne pas avoir fuit alors que d’autres l’auraient probablement abandonnée à son sort, qu’il soit bon ou mauvais, dans des circonstances pareille.

*Il ne sait pas…mais cela ne change rien*

L’humaine ouvrit donc la porte pour découvrir qui pouvait bien être celui où ceux qui venait de manière si peu cavalière perturber son repas. Elle afficha un sourire amical et un calme étonnant pourtant intérieurement elle redoutait le pire, qu’allait ont lui apprendre ?

Le sourire qu’affichait Aréna se crispa soudainement sur ses lèvres lorsqu’elle se rendit compte qu’on était littéralement entrain d’enfoncer la porte.

*Ah !? Les Brutes, pour qui se prennent-ils ?! [Traduction littérale : ‘tain les enfoirés !!!] *

L’humaine n’attendit ni une ni deux, tant de violence gratuite exigeait d’être sévèrement sanctionné et de toute manière la fuite n’était plus à l’ordre du jour dans l’esprit aventureux et revanchard de la jeune femme.

-Montrons leur de quel bois on se chauffe !

Le ton était froid et sans équivoque, Aréna vérifia rapidement tendis qu’elle lançait cette phrase que sa fronde et son sac de bille se trouvait toujours bien attachés à sa ceinture puis elle incanta un sort de protection.

[Lance armure de mage]

Aréna avait bien une petite idée sur la raison de la présence de ces individu chez elle mais elle gardait cependant toujours un léger doute : ce pourrait-ils que contrairement à ce qu’elle pense ils soient venu pour Orichalque ? En y réfléchissant bien, les chances que ce soit le cas étaient minces mais pas inexistantes…

*Cela ne change strictement rien au problème, on entre pas de la sorte chez les gens*

Aréna eut juste le temps de lancer son sort que la porte céda, le gond supérieur arraché. Elle tomba au sol, tandis que les hommes entraient dans la pièce. Ils étaient au nombre de 2, portaient chacun une armure de cuir et un cimeterre ; et se dirigèrent précipitament vers Aréna, plus dans le but de s'emparer d'elle que de la blesser.

Mais la jeune femme avait anticipé leurs actes, tout comme Orichalque qui était prêt à les neutraliser...

[Initiative : Aréna, Orichalque, les 2 hommes]

Aréna comprend tout à coup que l’on en a après elle et pas après son invité quand elle voit les deux hommes venir dans sa direction. Elle rejette sa cascade de cheveux bouclés en arrière d’un geste distrait puis alors qu’elle est encore à terre, elle recule le plus rapidement possible vers le fond de la pièce tout en s’arrangeant pour ne pas quitter des yeux les deux brutes [1 action de déplacement].

Quand elle s’est suffisamment éloignée d’eux, [en gros le max dont elle a droit] elle incante immédiatement un sortilège sans même prendre le temps de se relever ni même essayer de parlementer.

*Hors que question que je suive ces inconnus !*

Elle plonge son regard dans celui de l’homme qui est le plus proche d’elle, elle le regarde avec intensité tandis qu’elle lance son sort.

*C’est pour toi bébé*

[Lance Frayeur sur le gars le plus proche d’elle - 1 action]