Mélodies des ruelles, fééries des tunnels...

Féodor surpris ce détail et son premier réflexe d'aller demander au détenteur de l'arme de la lui montrer, qu'il puisse examiner ce symbole d'un peu plus près, mais ça n'était peut-être pas le moment pour ce genre de requête. La bête faisait un sanglant ménage autour d'elle et le barde n'était sans doute pas en tête de liste des clients qu'elle allait épargner. Il se résout donc à oursuivre sa fuite jusqu'au dehors, et, une fois à l'abri relatif de la rue, fît enfin part à Eloïse du symbole qu'il avait cru remarqué sur l'acier de l'instrument meurtrier.

-On va attendre un peu ici. Tu n'as pas remarqué le petit ornement de sa hache? Il se pourrait que ce géant soit de ceux que je recherche. Va checher de l'aide, moi je reste ici et je surveille. Si je ne me suis pas trompé, je ne veux pas passer à côté d'une piste aussi flagrante.

[i]Il était fébrile à l'idée d'avoir retrouvé si rapidement la trace de ceux qui avaient brisé sa vie et son peuple, mais la peur et l'impuissance enraillaient la marche de son raisonnement. Devant le carnage dont il venait d'être témoin, il fut pris d'une crise d'angoisse à l'idée de ce qu'avaient du vivre, quelques années auparavant, ses voisins, ses amis et... sa mère, surpris dans leur sommeil et jetés en pâture au culte de la bestialité.[i]

Le barde s'était arrêté à deux pas de la porte, chose qui surprit Eloïse, toujours au bras de Féodor, et manqua de la faire trébucher. A l'écoute des paroles de ce dernier, elle marqua d'abord un air intrigué, puis carrément consterné...

- Mais t'es malade?! Tu veux te faire tuer?! Dans dix secondes, tout le monde sera dehors, et c'est toi qui l'a foutu en rogne, en plus! Il va te dépecer! Viens!

Sur ces mots, elle agrippa fermement son bras et tenta de le tirer vers la sortie.
Pendant ce temps, des quatre derniers résistants, un seul décida de continuer à braver le géant, peut-être parce qu'il n'avait simplement pas remarqué sa solitude nouvelle... Prenant son courage et sa lame à deux mains, il porta un coup au titan... et ce dernier toucha au but, taillant les chairs épaisses du bras musclé de son adversaire! Mais loin d'être impressionné, le berserk balança son arme sur le téméraire, entaillant violemment sa cuisse dans un concert de hurlements et de craquements osseux, tout en se rapprochant dangereusement de la sortie... Féodor avait à présent à choisir: partir avec la jeune femme tout en remettant l'enquête à plus tard, où tenter le tout pour le tout!