Tout d'abord voilà mon projet: écrire plusieurs mini histoires sur des persos faeruniens. La première que voilà concerne la jeunesse de Reobryn, mais n'est en AUCUN cas son BG, donc j'espère que je peux sinon y aura qu'a effacer le post.
La nuit était tombée sur le port, les vaisseaux ballottaient gentiment le long des quais, la lune se reflétait dans une mer calme. Tout cela semblait prêter au décor une atmosphère de quiétude, de paix où chaque citoyen dormirait chez lui sur ses deux oreilles. Dans cette ville s’il y avait une chose à quoi ne pas se fier c’était l’apparence. Port-Ponant ; cité jungle où les faibles finissaient la gorge ouverte dans le caniveau ou dans une galère pirate sillonnant la mer Intérieure. Port-Ponant ressemblait à une grosse pomme pourrie où chaque habitant serait un vers qui la bouffe de l’intérieur.
C’est dans ce climat gangrené, perverti que grandit Reobryn qui alors était âgé de dix ans. Il n’avait pas connu ses parents, il vivait dans un taudis où vingt personnes cohabitaient dans une pièce aux dimensions exiguës. Le bouge sentait la crasse et d’autres odeurs nauséabondes mais au moins il n’y faisait pas trop froid en hiver. Son mode de vie quotidien étant la survie, c’est tout naturellement qu’il se tourna vers la rapine comme des milliers de gosses de par le monde. La rue permettait de comprendre certaines choses qu’on apprenait nul par ailleurs, comme l’union fait la force, ou encore que de vendre ses partenaires était une chose à éviter dans le milieu. Reobryn se tourna vers une bande de gamin qui officiait dans son secteur. Comme dans de nombreuses bandes, un rituel d’initiation était nécessaire pour être affilié au gang, celui de Reobryn était de se faire passer à tabac par les autres membres sans broncher, chose qui ne lui avait pas poser problèmes étant donné qu’il était trop fier pour montrer sa douleur, et son envie de faire partit de la bande.
Cette nuit là semblait calme, un peu trop peut-être, c’est ce qu’aurait dû penser l’homme drapé de noir quand il longea la veille ruelle. Lorsqu’il dépassa de vieux tonneaux laisser en plan, pas moins de dix gamins lui tombèrent dessus. Il en sortait de partout, des gamins sautèrent même du toit voisin pour l’attaquer. La raison de cette attaque, non qu’ils en aient eu réellement besoin d’une, était qu’un homme avait payé le gang de mioche pour récupérer un paquet sur l’homme, peu importe le moyen employé. La victime avait eu le temps de dégainer sa dague, mais il devait sûrement savoir que la force de ces gangs résidaient non dans la force mais dans leurs nombres, et donc il pourrait en tuer un ou deux mais serait vite dépasser par le nombre. Reobryn avait pour seul arme une planche de bois qu’il avait arraché d’un chariot, il se trouvait en dehors de la mêlée mais guettait dans l’ombre le moment pour frapper. L’homme égorgea un de ses assaillants, et se débarrassa de ceux qui étaient dans son dos, il se tourna vers Reobryn sa lame pleine de sang. Le morveux retint sa respiration, heureusement pour lui l’homme ne l’avait pas vue, les autres gamins commençant à hésiter il les attaqua en leur promettant milles morts. Reobryn décida que s’il n’agissait pas maintenant le gang était perdu, il se faufila derrière sa victime et frappa d’un grand coup de planche sur la main qui tenait le poignard. L’homme hurla de douleur et lâcha son arme et se reprit un grand coup de planche derrière la tête. Il se réveilla sa vision brouillée par un voile rouge et des larmes qui noyaient ses yeux, il vit les gamins qui l’entouraient et tenta un mouvement mais réalisa qu’il était attaché. Le jeune garçon qui lui faisait face tenait son poignard dans sa petite main, ses yeux brillaient par leurs sombres éclats, la colère déformant son visage. Reobryn avait un nœud au ventre, il tenait la dague mais ignorait s’il serait capable de le tuer. Son doute ne s’améliora pas d’autant que l’homme pleurait et le suppliait de l’épargner. Au bout d’un moment les regards commencèrent à se tourner vers lui, et des chuchotements se firent entendre. Plein d’idée fusèrent dans sa tête mais il décida que s’il épargner l’homme il reviendrait sûrement se venger et ne viendrait pas seul et avec moins de scrupule que lui. S’il ne le tuer pas il passerait à coup sûr pour un faible et se retrouverait à nouveau seul dans la rue. En outre s’il en venait à bout il deviendrait le chef de la bande et jouirait de pleins de nouveaux avantages.
Il s’approcha de sa proie jusqu'à se qu’il puisse lui susurrer à l’oreille « crève enfoiré » et le larda de coup dans le ventre et dans la poitrine. Le reste du gang resta interdit devant l’expression d’horreur que leur offrait l’homme pendant qu’il recevait les coups.
Reobryn devint effectivement le chef de la bande qui grâce à lui prospéra quelques années, le gang opérait maintenant que sur des contrats, des gens peu scrupuleux ne souhaitant pas se mouiller dans une affaire préféraient que des gamins que personnes ne regretteraient s’occupe de ça.