Les malheurs de Rincevent

Il redescendit donc le chemin tortueux qui menait jusqu'au village, et constata avec plaisir que sa jambe se portait comme un charme. Devant la maison de son oncle, quelques curieux se pressaient à la porte pour essayer de savoir ce qui s'était passé. L'apprenti mage pénétra au prix de quelques bousculades dans l'unique pièce de la masure. Dimbar était allongé sur son lit, et Rincevent vit avec plaisir que Nara était assise juste à côté. Mourgram en revanche était absent.

-Tu vois, je te disais bien que Moriata faisait des miracles, fit Nara en le voyant arriver.

Rincevent ne se priva pas d'un sourire qui se voulait enjôleur pour Nara, se sentant fier quelque part d'avoir fait fuir deux brigands et d'avoir survécu à une entrevue avec Moriata. IL regarde la belle femme quelques instants puis s'empourprant soudain il détourna le regard pour le porter sur son oncle.

- J'espère qu'ils n'ont rien pris d'important et que tu t'en remettras vite.

Nara eut un petit rire, car malgré ses efforts, le jeune avait pris un air plus niais qu'autre chose. L'oncle souffreteux quant à lui, poussa un soupir et répondit:

-Oui ne t'en fais pas, ça n'est qu'un gros mal de crâne. Mais malheureusement, je crois qu'ils ont pris la plupart de mes économies, et le chandelier hérité de ta grand-mère... C'est bizarre, j'avais pourtant bien caché cette foutue bourse! maugréa t-il.

Ne voyant plus d'utilité à rester auprès de Mourgram, la jeune femme prit alors le chemin de la sortie.

-Allons, allons, dit-elle à l'intention des badauds agglutinés derrière la porte. "Mourgram a besoin de repos, et ce n'est pas en le regardant comme une bête curieuse que vous allez l'aider! Vous n'avez rien à faire ici."

Après quelques protestations, tout le monde finit par retourner à ses occupations respectives, et Rincevent se retrouva seul avec son oncle dans la bicoque. Ce dernier regardait le jeune homme avec un air de reconnaissance, mais on percevait également comme une lueur de crainte dans son regard. Mais de quoi pouvait-il donc avoir peur?

Rincevent resta quelque instant planté à ne savoir ni quoi dire ni quoi faire, regardant les personnes présentent disparaitre une à une. Lorsqu'il se retrouva en tête à tête avec son oncle il finit par remarquer le regard que celui ci lui lançais mais il hésita à demander pourquoi, il était partagé entre sa curiosité et son instinct de survie. Il finit toutefois par céder à sa curiosité.

- c'est vraiment dommage pour els économies et le chandelier mais le principal c'est d'allez bien non? Et puis heu faut pas me regarder comme ça je suis pas un monstre ....

Gêné de son impolitesse, il cessa son air craintif.

-Oui tu as raison après tout, ça aurait pu être plus grave. Mais en fait je pensais... c'est un peu compliqué... Tu sais, d'habitude, tu provoques des tas ... enfin quelques... problèmes autour de toi, et, après un tel exploit, et bien, hum hum... Mourgram semblait choisir ses mots avec une pince à épiler. "Je me disais qu'il arriverait sûrement bientôt une euh... Catastrophe encore plus grande. Pour faire contrepoids, tu vois? Hem. Et par conséquent, que ça serait mieux si tu... prenais un peu de distance. Voilà."

Le raisonnement de l'oncle ne manquait pas d'une certaine logique, mais il restait terriblement blessant d'ingratitude.

Rincevant resta bouche bée regardant son oncle entre rage et tristesse. Pour une fois qu'il avais résussi à faire quelque chose de bien das sa vie il s'attendais à un peu plus de reconnaissance et pas à ce qu'on le jette dehors!

- c'est comme ça qu'on me remercie? Je sais bien que je ne suis aps un cadeau mais de là à m'envoyer dehors par peur de ce qui pourrais arrvier après que j'ai fait quelque chose de bien! Moi qui croyais avoir trouver une eprsonne qui tenais encore un minimum à moi!

Rincevent avait prononcé ces mots avec colère, des larmes coulant le long de ses joues tout rouge qu'il était. IL commença alors à réunir ses quelques affaire pret à refaire son baluchon pour partir une nouvelle fois...

L'oncle fit un geste pour arrêter Rincevent.

-Pardon, je voulais pas t'vexer... Tu as raison, j'ai pas le droit de t'mettre dehors comme ça. Mais enfin faut m'comprendre j'ai pas envie qu'la maison s'écroule, ou qu'elle prenne feu ! Et puis dis pas ça, les gens t'aiment bien quand même, faut pas...

Mais trop tard, Rincevent était déjà parti. Sans trop savoir où il allait, il marcha, marcha, sortit du village, et se retrouva à gravir une petite colline. En fait, il s'y était dirigé machinalement, cette colline étant surmontée d'un bel arbre qu'il affectionnait et sur lequel il aimait s'isoler. Alors qu'il montait, il entendit quelqu'un crier quelque chose devant lui, et leva les yeux. Non loin de cet arbre, il trouva des gens qui n'avaient pas grand chose à faire là...

Il y avait un chariot tiré par un poney, et à côté deux personnes. Un jeune homme, et un autre plus vieux à l'air assez costaud. En s'approchant de la scène, il vit une troisième personne, une jeune fille assise dans le chariot, sanglotant...



C'est par ici que ça se passe