Z comme Zentharim

Calimport, Calimport, la ville des cent milles mendiants. Tel est la cynique description que l'on peut faire de cette immense ville bruyante et colorée. A l'heure où le soleil écrase les ruelles sales de la cité, il est encore une foule conséquente pour crier, marchander, houspiller, baratiner à qui mieux mieux dans cette chaleur étouffante.

Au milieu de toute cette cohue, se frayant un passage parmis les muletiers grognards, les mendiants gémissants, et les marchands pompeux, un homme tout de sombre vétu cherche son chemin.

S'arretant à un carrefour, il sort une petite note de sa poche. Au même moment, un pouilleux d'une saleté repoussante se traîne à ses pieds, quémandant une pièce de cuivre dans un bafouillement à peine compréhensible. Exaspéré, l'homme en noir le chasse d'un bon coup de botte ferrée dans le fondement, accompagné d'une bordée de jurons.

Il faut dire que Dixis Ombresort n'est pas le genre d'homme qu'on importune pour ce genre de chose....

Se reconcentrant sur sa note, il relis encore une fois le message envoyé par ses supérieurs :

"Pour votre nouvelle affectation, présentez-vous chez un épicier du nom de Mullic, au 14 rue du sabre. Le code est 'Une livre de Zeritmhan' et la réponse doit être 'Il ne m'en reste lus qu'une seule'. Il vous introduira dans notre cellule locale, où vous recevrez de nouvelles directives. En cas de problème, appliquez la procédure habituelle.
-- Z -- "

Ladite boutique se trouvait juste devant lui, plus qu'à allez voir. Avec les faveurs de Baine...

Dixis releva la tête de sa note, ses cheveux blond scintillaient au soleil, sa capuche non rabattue. Il jeta un coup d'oeil autour de lui, pour s'assurer que personne ne l'avait suivit ou observé, de toute façon personne le connaissait dans le milieu. Enfin pas pour l'instant... Car il comptait bien se forger une réputation d'acier, comme partout ou il était passé.

La boutique du dit épicier était en briques de boue sèchées, son toit plat laissait paraître une terrasse couverte par une toile rouge. Des fenêtres aux volets fermés parsemaient la façade, alors que d'énormes jares de terre cuite s'entassaient contre elle. Une seule porte se dressait devant lui, en bois clair. A part une poignée plutôt bien ornée elle possédait un juda.

*Mullic... Me voilà.*

Sous le soleil tapant Dixis fit quelques pas en direction de la boutique, n'hésitant pas à bousculer la foule importune. C'était affolant la population qui pouvait se concentrer dans les sections marchandes de la ville, Chateau-Zenthil était calme en comparaison à cette masse grouillante et surexcitée. Repoussant d'un revers un homme qui tenta de lui vendre un morceau d'étoffe minable il arriva enfin à la porte. La boutique semblait fermée et respirait un calme étonnant au centre de ce chaos. Ombresort frappa cinq coups distinct, lents et forts. Par dessus le tumulte il perçu les pas de quelqu'un derrière la porte, avant même qu'il ne l'ouvre. Il la poussa dans un grincement sinistre. Il mit un pied dans la boutique. Puis deux, ses bottes claquantes sur le parquet.

Il n'eut guère le temps d'en faire plus qu'un homme déboula sur sa gauche, de derrière un tas de panier. Ombresort faillit lui envoyer un coup de poing car il ne s'attendait pas à une apparition aussi soudaine. Mais l'homme qui présentait ses dents en un immense sourire n'avait sûrement pas pour but de se les faire briser... Mais plutôt de se montrer avenant.

"Une livre de Zeritmhan."

Affirma Dixis d'un ton des plus sûr mais gardant une main sur son arme, juste au cas ou...

Le type le regarda d'un air ahuri, son stupide sourire béat plaqué sur les lèvre. Encore un qui travaille trop de la carafe... Il cligna plusieurs fois des yeux, comme si l'information avait du mal à pénétrer son cerveau.

"Hein ?"

Bien sûr, le Zeritmhan était une épice complètement imaginaire, mais cela semblait quand même lui évoquer quelque chose.

"Ah, euh, il m'en reste plus qu'une seule, venez voir par-là. "

Il ouvrit la porte de sa boutique, faisant signe a Dixis de le suivre. L'intérieur du petit magasin était assez sombre, car tout les volets étaient clos. Le marchand referma la porte derrière lui, et se dirigea vers le fond de la pièce.

Là, derrière le comptoir, il souleva un faux coffre, révélant une trappe conduisant à une sorte de tunnel souterrain par une petite échelle.

"Voilà, ce tunnel passe sous le pâté de maison, et vous conduira à ceux que vous cherchez."

Dixis cru pendant un court instant qu'il s'était trompé de personne. Le type avait l'air d'avoir une telle crasse dans le cerveau que toutes ses réactions s'en voyaient pénalisées... Aussi rapide qu'une flèche elfique... Quand l'homme se contenta de répondre par un "hein ?" Dixis cru qu'il allait lui en mettre une pour le secouer un peu, son irritation allait creshendo, ses yeux se plissèrent d'une manière assez menaçante. Si bien que finalemement le type paru retrouver soudainement la mémoire, connectant les deux pauvres neurones paumées dans son crâne.

Sans mot dire Ombresort suivit le pauvre gars à travers la boutique. L'endroit était sombre et sentait le renfermé, il ne manquerait plus que quelques cafards... Quoique il devait sûrement en avoir réflexion faite... L'homme fit le tour du comptoir, puis poussa un coffre du milieu, visiblement factice, et souleva une trappe. Un tunel descendait dans un souterrain, et il y'avait l'air d'y faire aussi clair que dans derrière d'un nain ! C'était peu dire...

Dixis passa au niveau du "marchand", l'écouta d'une oreille, mais ne pu résister à lui envoyer une tappe sur le haut du crâne. Son ton calme mais cassant affirma :

"Tu devrais faire travailler ta misérable caboche, car je suis sûr que si je parlerais à ton cul j'aurais plus de chance de me faire comprendre. Allez pousse toi de là..."

Pourquoi fallait-il toujours faire face à des sous-fifres, des fonctionnaires ou des crétins de cette espèce avant de passer aux choses sérieuses ? A croire que cela était fait exprès pour user sa patience, déjà limitée, et le pousser au crime... Quoique il en soit Ombresort s'engagea dans le tunel, glissant le long de l'échelle pour se retrouve sur un sol de pierre. L'obsurité ne le gênait pas plus que ça, car il voyait parfaitement dans le noir grâce à ses ascendances... Il entreprit de trouver une porte ou une autre échelle, qui le menerait aux "autres".

L'homme grogna à voix basse et referma sèchement la trappe derrière Dixis, manquant de peu de lui écraser les doigts, et replaça le coffre. Le Bainite descendit l'échelle et se retrouva dans un tunnel humide et sombre, juste assez large pour permettre le passage d'un homme, mais le plafond bas l'obligeait à se baisser.

Il devait bien être à deux mètre cinquante sous la surface d'après ses estimations. On n'y voyait pas grand chose, bien qu'étant aasimar ça ne le gênait pas trop. Il parcouru ainsi une trentaine de mètre en ligne droite, avant de tomber sur une autre échelle. La lumière filtrant d'entre les planches disjointes d'une trappe au dessus de sa tête lui indiqua qu'il devait être au bon endroit.

Dixis grimpa le long de l'échelle et poussa la trappe d'une main. Il ne vit d'abord qu'un mur en face de lui. S'extrayant du trou jusqu'à la taille, il n'eu pas le temp de se retourner, car une sensation très désagréable venait de l'interrompre. La sensation d'une arbalète braquée contre sa nuque. Extrêmement désagréable même. Une voix rauque l'apostropha :

"Bouge plus bonhomme, ou je te cloue au mur."

Dixis se retrouvait dans une position inconfortable. C'était le moment de trouver le bon argument pour sa défense!

Dixis roula les yeux aux ciel. Etait-ce la maison de l'incompétence ? Décidément c'était sa journée, cela devait être écrit dans le grand livre du destin : Vous emmerderez le Virtuose de l'Effroi Dixis Ombresort. Peu impressionné par la menace, oui car les serviteurs de la Terreur avaient tendance à n'avoir peur de rien... Etonnant, enfin pas vraiment. Cela pouvait causer leur perte ou bien leur donner l'audace de gagner. Les deux pieds sur un barreau de l'échelle, Ombresort dégagea ses deux bras. Il tapa du poing sur le planche, franchement agacé par la tournure des évenements.

"Je te conseille de braquer ton jouet autre part que vers moi, à moins que tu ne veuille être maudit jusqu'à la fin de tes jours par le Tyran ! Par la Haine je n'ais pas fait tout ce chemin pour me retrouver à jacter avec une foutue arbalète !"

Le ton de Dixis était énervé et menaçant, nul doute qu'il avait une idée derrière la tête si cela tournait mal... De toute façon il savait "dissuader" ou obliger les gens à faire quoique ce soit. Il se retourna pour faire face à l'homme qui braquait l'arme vers lui, son regard le foudroya sur place.

"Dis moi tu ne serais pas un peu long à la compréhension ? Ah non ça y'est j'y suis, tu es le frère de l'autre crétin qui garde l'épicierie c'est ça ? Avec la même crasse mentale qui te sert de centre nerveux..."

Soupirant, Dixis s'extraya totalement du trou ou il était coincé, ignorant l'arme toujours pointée vers lui. Il paraissait trop sûr pour que l'on ouvre le feu sur lui, c'était presque déstabilisant. De toute façon le prêtre ne parlait pas en l'air quand il disait maudire le garde. N'importe qui de sensé hésiterait à s'en prendre à un homme doté de pouvoir divin...

Une prise de position audacieuse, qui allait peut-être lui coûter cher... A peine eu t-il essayé de sortir du trou qu'il se prit un magistral coup de botte dans le dos, coinçant douloureusement son abdomen contre l'encadrement de la trappe. Cerise sur le gâteau, il reçu en prime un humiliant coup de crosse derrière les oreilles.

"Et toi tu doit avoir de la merde dans les oreilles, j't'ai dit de pas bouger, connard! Et compare-moi encore à l'autre moule, et j'tenvoie rejoindre ton dieu dans une caisse en bois, pigé ?"

La situation semblait aller de mal en pis. Mais une deuxième voix intervint, plus détachée, et teintée d'ironie.

"Du calme, Drekkar, du calme. N'abîme pas notre nouvelle recrue..."

La pression de la botte se relacha dans le dos de Dixis, accompagné d'une série de jurons. Le prêtre pu enfin sortir et faire face à ses interlocuteurs. Le dénomé Drekkar était un nain râblé et teigneux. Son armement était néanmoins impressionant : outre une arbalète à répétition au poing, avec quantité de munitions dans sa cartouchière, il possèdait également une épée courte finement ouvragé, une arbalète de poing pliante, ainsi que de multiples couteaux et autre projectiles difficilement identifiable dans les arceaux de son armure et ses sacoches.

Quand à l'homme qui était intervenu, dans l'encadrement de la porte, on voyait tout de suite qu'il était un type important. Plus grand que Dixis, vétu d'une cape de magicien grise, ses cheveux noir légèrement bouclés tombant sur les épaules, son petit air méprisant en disait long sur sa conception du pouvoir.

"Mon nom est Selimon, je suis le chef de la cellule de Calimport."

Il descendit tranquillement les quelques marches qui menaient à la cave où tous se trouvaient.

"Bienvenue dans notre quartier général, Ombresort. Votre réaction me confirme votre identité, mais toutefois, je vous conseille d'être plus coopératif à l'avenir."

Il fixa Dixis avec une expression indéchiffrable, avant de lui faire un geste de la main.

"Allons, venez, ne perdons pas plus de temps."

Dixis grogna en passant la trappe, mais un sourire était gravé sur ses lèvres : le chienchien venait d'être rappelé. Quand il se tourna face au nain c'est avec un regard triomphant et franchement méprisant qu'il le toisa. Mais son attention fut rapidement attiré par un autre homme, beaucoup plus important, cela se voyait. Des comme ça Ombresort en voyait au moins dix dans la journée à Chateau-Zenthil, alors à force on les reconnaissait de loin... Toujours accoutrés pour imposer le plus possible, le regard supérieur et la gueule toujours affublée d'un demi-sourire.

*Enfin les choses sérieuses... Tous cela commençait à m'agacer.*

Il hocha imperceptiblement la tête lorsque le dénommé Selimon lui faire signe de la main. Dixis passa au niveau du nain, profitant de sa taille et de son poid pour le bousculer au passage, et lui jeter une réplique acerbe que seul le nabot pu entendre :

"On aurait du te finir... Ca m'aurait éviter de te piétiner la gueule. Enfin au moins ton cerveau et à ta taille."

Des merdeux de gardes Ombresort en voyait aussi des dizaines à Chateau-Zenthil. Tous ayant un caractère plus pourri les uns que les autres, jusqu'à ce que leur supérieur leur fasse chier dans leur chausses. Dixis rejoignit Selimon, dans une pièce adjaçante. Il valait mieux la jouer fine avec celui-là, car par rapport au nain dont on pouvait disposer facilement, celui-ci pouvait très bien décider de vous balancer au fond d'un lac d'un claquement de doigt.

La voix du nain poursuivit Dixis sur le pas de la porte

"On remet ça quand tu veux, ma blonde."

Selimon et lui montèrent deux étages. Il y avait plusieurs portes à chaque palier, mais aucune d'entre elle n'était ouverte et aurait pu permettre de voir quelque chose. Etant donné l'état général des lieux, ils devaient certainement se trouver dans un bâtiment abandonné. Le bureau du chef se trouvait dans une petite pièce allongée. Eclairée par une petite lucarne, on y voyait pourtant assez clairement. Un simple bureau encombré de papiers, deux étagères branlantes, et une carte de la ville de Calimport accrochée au mur complètaient le décor.

Selimon se vautra dans son fauteuil, prenant une pose qui se voulait sévère.

"Ecoutez-moi bien, Ombresort, avant tout, j'apprecierai que vos évitiez de vous prendre en grippe avec Drekkar ou n'importe qui d'autre ici. J'ai assez de soucis comme ça, je n'aimerai pas avoir à faire de la gestion interne."

Il se redressa, lançant à Dixis un regard lourd de sous-entendu.

"Je n'ai pas besoin d'une forte tête ici, est-ce clair ?"

Ombresort suivit donc Selimon dans un dédal d'escalier et de pièces, l'endroit avait un vague air d'abandon. Enfin c'était propre par rapport à certains quartiers de cette ville. Le bois grinçait et craquait à chaque pas, renforçant l'aspect charmant et acceuillant de l'endroit. Avec ses nabots nerveux à l'entrée cela constituait la cellule du réseau noir idéale. Il ne manquerait plus qu'une énorme brute accompagnant chaque mouvement du chef et le tableau serait comlet.

Déboulant finalement dans ce qui semblait fort être un bureau. Selimon se jeta dans son fauteuil, l'air las, comme si la journée le fatiguait déjà. Il se redressa ensuite pour faire face à Dixis, une mine sévère, genre "tu vas prendre un savon". Ombresort en avait tellement l'habitude, d'en prendre et d'en donner, et que jusqu'à présent il n'avait trouvé personne qui équivalait Volto, qu'il attendit patiemment que ça vienne, évitant tout de même le petit sourire provocant qu'il gardait d'habitude.

*Voilà qu'il se met à chier une pendule à propos d'un nain...*

Quand Selimon lui jeta le regard qui tue, Ombresort resta droit, le même air fier qu'il gardait en permanence. Ses pupille dorée fixèrent le chef, d'une étincelle indescriptible. Cela pouvait autant être du "tu me le paieras sale cafard" que du "bien messire". Par contre la seconde phrase fit sourire Dixis, il ne pu s'en empêcher. Si l'on regarde l'histoire, ce n'est qu'avec des fortes têtes et des gens de caractères qu'elle avance, pas avec ceux qui disent toujours "ouioui" et se cache dans l'ombre attendant que les choses se passent. Ombresort faillit, diplomatiquement, lui cracher sa façon de penser à la face, mais pour le moment il n'avait pas encore fait assez de preuves pour se permettre ce genre d'extras. Mais cela viendra... Dans son armure, l'air imposant, Dixis assura d'un ton qui se voulait obéissant, mais qui malgré lui était légèrement teinté de sarcasmes:

"Oui c'est très clair seigneur."

Selimon haussa un sourcil, ennuyé.

"Ne faites pas trop le malin. Cela allongera votre espérence de vie parmi nous."

Il se leva de son fauteuil et fit face à la carte.

"Notre présence permanente à Calimport est assez récente. Nous avons carte blanche pour obtenir la main-mise sur toute l'économie souterraine de la cité. Seul ennui, Calimport est l'une des villes qui compte la plus grande concentration de guildes de voleur au mètre carré."

Se retournant vers Dixis, il observa une courte pause.

"Les plus petites ne contrôlent qu'une rue, et payent une dîme à celles qui contrôlent le quartier, elles-même étant soumise à de plus grandes et ainsi de suite. Un sacré bordel dans lequel il va falloir mettre de l'ordre. Deux possibilités : les soumettre, ou les buter. Seul ennui, une bande d'emmerdeurs bien connu sont de la partie ; nos amis les Ménestrels."

Selimon se rassit dans son fauteuil, comme pour laisser à l'auditoire le temp de digérer.

"C'est par là que vous allez commencer. Il y a sur les dock une petite salope qui rancarde les agents Ménestrels. Il s'appelle Josi Bubble, et il aimerait bien faire un tour au fond du port. Considérez ceci comme un test. Faite preuve de discrétion, pas de trace, pas de témoins. Ah, et passez par la sortie C."

Dixis apprendrait par la suite qu'il y avait de nombreux passages secrets. La sortie C concernait une porte du rez-de-chaussé, simplement tagguée d'un "C".

Ombresort quitta le bureau, marmonant un "je m'occupe de ça tout de suite messire". Ses bottes firent de nouveau craquer le plancher usé par le temps. Pendant tout "l'exposé" de Selimon il n'avait dit mot, c'était de toute façon inutile. Il s'était contenté d'observer, d'écouter, et d'ensuite aller rejoindre la fameuse sortie C. Pour changer il allait devoir tuer quelqu'un, un petit merdeux qui mangeait au ratelier des ménestrels. Le genre de type qui devait se planquer bien au fond d'un trou pourri et crade, et qui, pour le débusquer, il faudra faire des pieds et des mains et surtout des coups. Le teste d'entrée, la tâche ingrate, mais cela défoulait bien de temps en temps de ne pas trop réfléchir.

Ombresort descendit les escaliers précédemment emprunté, demanda ou se trouvait la porte C à un type bizarre aux yeux de reptiles, et s'éloigna de lui le plus vite possible. Il puait l'humain couplé avec quelque chose d'abominable... Un Yuan-ti ? Peu importait pour l'instant. Il repassa au rez de chaussé, ou le nain trainait toujours là, il l'évita puisqu'il ne fallait pas "créer de de conflits" puis débusqua la porte C. Une plaque de bois sans poginée, marquée d'un C rouge dégoulinant. Dixis appuya aux endroits indiqué par le reptilien et elle se dévérouilla d'un simple clic. De l'autre côté il se retrouva dans une ruelle sombre et puante. Rien qu'au relent de poisson qui lui parvenait il pouvait deviner qu'il était sur les docks...

*C mène aux docks, à retenir...*

Il sortit de la ruelle, rabattant sa capuche sur la tête, car les cheveux blonds au Calimshan ce n'était pas très commun. Dixis pensa à un moyen de trouver Josi, tirer ce rat hors de son trou. Se faire passer pour un ménestrel ? Sans insigne c'était risqué... Le plus simple est d'aller se rancarder dans la taverne la moins fréquentable des docks, il y'avait toujours des gens qui savait tout là dedans, et cela ne risquait pas de remonter jusqu'à la garde...

Dixis fit un tour sur les quais, l'endroit était crade et sûrement lieu à tout les trafiques. Le genre d'endroit ou Ombresort était tranquille, parce que les réprésentants de la loi ne devaient pas courir les rues. Finalement il tomba sur "Les Dents de la Mer", une taverne à l'apparence tout à fait fréquentable : Murs sombres, de la fumée jusqu'aux oreilles, une odeur de mort et de la mauvaise bière. Dixis n'hésita pas et entra. Les clients ressemblaient tous à des coupe-jarrets, sauf peut-être le tavernier, un petit gros souffletant. Ombresort s'installa face au comptoir, et balança quelques pièces d'argent.

"Une bière."

Dans les ténèbres omniprésentes le visage de Dixis était impossible à distinguer, ce qui le rendait un peu plus impressionnant. Lorsque que l'homme s'approcha pour le servir, le prêtre de Baine glissa d'une voix audible uniquement par le tavernier :

"Pour combien tu me donne ou crèche un nom ?"

L'homme lui cracha son haleine puante au nez.

"Cinq pièces d'or, hé hé hé..."

Il devait avoir senti l'étranger facile à rouler. Et surement la possibilité d'en réclamer encore... Dixis devait être prudent et bien négocier pour ne pas se faire déposséder de ses dernières pièces d'or. Et ne pas trop les faire miroiter, sous peine d'attirer l'oeil de quelque ruffians en maraude.

Dixis faillit avoir un mouvement de recul tant l'haleine du tavernier était infecte, il avait mangé un mort ou quoi ? Ombresort toucha pas à la bière, il avait plus commandé pour la forme car elle devait être imbuvable, dans le genre pisse de chien il ne devait pas avoir pire. Visiblement le tavernier le prenait pour le premier crétin venu, ce qu'il n'était pas. L'énorme main gantée de Dixis se posa sur le comptoir, faisant trembler la choppe. On commençait par la manière douce, on continuait par la manière dure si cela ne marchait pas, puis par la méthode "je tape puis tu parle" en dernier recours. Ombresort eut un petit rire, comme si la proposition que lui avait fait le tavernier était une blague.

"5 pièces d'or ? Voyons... Avec cette somme je rachète ton établissement minable."

La phrase était tombée comme un couperet, le ton de Dixis était sans réplique, son visage dans les ténèbres paru sourire. Néanmoins il n'y avait pas une pointe de menace ou d'énervement dans ses propos, sa voix restait parfaitement neutre.

"Je ne suis pas stupide il est inutile de fixer des prix exorbitant à des choses qui ne valent pas plus que ça. Donc..."

Ombresort marqua une pose stressante, histoire de faire monter la pression. Il n'était pas un grand orateur pour rien, il savait ou et quand reprendre et s'arrêter, pour que l'auditoire soit le plus attentif et convaincu que possible.

"Ton information vaux 1 pièce d'or, et je suis généreux, pas une de plus."

C'était en effet déjà beaucoup, mais il y'avait des seuils infranchissable que l'on ne pouvait dépasser. Le ton de Dixis était certes calme, mais à la fois lourd comme un orage. Il était inutile de préciser que sa proposition était en fait à sens unique. On avait le choix entre accepter et accepter.

(Jet de Charisme DD 10 : 2 (+2) = 4 échec)


L'homme grogna comme un vieux chien.

"C'est ça ou rien. Et si t'es pas content, tu te casse !"

Manque de bol, le tavernier était plutôt du genre cupide irrécupérable, prêt à n'importe quoi pour grappillier quelques pièces de cuivre... Pour la plus grande guigne de Dixis. Et oui, il avait oublié le Grand Livre du Destin, écrit en bas de page avec mention spéciale : "vous emmerderez Dixis Ombresort jusqu'à votre dernier souffle."

Ombresort soupira, l'air fatigué par la réaction du tavernier. Sa main posée sur le comptoir se serra en un poing imposant, prêt à casser quelques nez. Sa mine ténèbreuse se releva légèrement, un sourire franchement mauvais était gravé sur son visage, comme celui du diable. L'autre main Ombresort saisit le poignet du gros tavernier, le broyant à moitié dans l'acier. Le ton du prêtre était calme mais n'agurait rien de bon :

"Ecoute moi bien tas de graisse stupide... Je t'ais fais une offre tu aurais dû accepter mais..."

Le regard assassin de Dixis dépeça lentement l'homme sur place. Il était sûr qu'Ombresort était nettement plus doué pour faire peur, c'était un Virtuose de l'Effroi après tout. Et si l'on écoutait pas la parole du Tyran on risquait gros, comme une mort rapide et douloureuse. La voix tranchante de Dixis reprit, d'un rythme nonchalent, obsédant, et presque paralysant :

"Tu as refusé, alors, je ne te laisse qu'une dernière chance : Dis moi ou se trouve celui que l'on appelle Josi Bubble ou je te tue."

Ombresort était si "persuasif" que l'on osait pas répondre par la négative. En tout cas cela valait mieux pour le gros lard, car si il avait un peu jugeote il se douterait qu'un étranger aussi flippant était bien capable de mettre ses menaces à exécution.

[Intimidation à +6]

Intimidation 20+6 contre 18 *réussite*


Le gros tas gémit comme un cochon de lait. Sa vie ne valait pas cinq pièces d'or.

"Maieuh! Y viens pas souvent ici, et puis y passe son temp à magouiller sur les quais nord, c'est tout!"

Les quais nord, ça restait assez vaste. Cette recherche risquait de prendre un peu plus de temp que prévu. Mais si cette fouine faisait dans les affaires, peut-être mordrait-il à un hameçon dûment préparé.

Dixis écouta le gros gémir, c'était plaisant. Au moins il avait un minimum d'instinct de survie pour ne pas finir au fond des quais, un pavé au bout de chaque pieds. Mais la réponse que lui servit le gros ne contenta pas Ombresort, mais ça il devait s'y attendre. L'indication "généreusement" confiée par le tavernier était vague, il allait falloir chercher mieux que ça, et ce n'était pas ce tas de lards qui allait pouvoir l'aider plus que ça. Dixis hocha légèrement la tête sous sa capuche, son ton grave et calme ajouta :

"Je te remercie "l'ami". Tu viens de m'éviter le nettoyage de mon arme..."

Une périphrase qui signifiait simplement qu'il venait de sauver sa tête. Ombresort s'éloigna, d'un pas assuré, prenant bien soin de ne pas montrer son visage. Quand il sortit de l'établissement il respira une bonne goulée d'air frais, libéré de la puanteur latente des "Dents de la Mer". Il se dirigea imédiatement vers le Nord, refléchissant à la méthode à employer en chemin. Une idée germa rapidement dans l'esprit corrompu du prêtre de Baine. Josi devait sûrement aimer l'or, comme tout les pouilleux de ce dock et un peu comme tous ce qui trainait sur ce bas monde. Il devait donc faire payer ses services aux ménestrels, prétextant les risques qu'ils encouraient à réveler des informations sur les Zenths.

C'était fou comme une rumeur se répandait vite dans ce genre de milieu, et parvenait généralement très rapidement aux oreilles d'un type comme Josi, qui faisait généralement tout pour tout savoir. Il était bientôt midi, l'heure ou tout les dockers se retrouvent dans les tavernes pour boire un coup. Ombresort se hâta de rejoindre les quais nords, ou les hommes ralentissaient déjà à l'approche de l'heure de la "soupe".

Dixis parla à un peu tout les dockers, déviant à chaque fois la conversation sur un homme du nom de Josi Bubble. Disant qu'il le cherchait car il avait une affaire à lui proposer, qui pourrait lui rapporter gros. Il ajoutait aussi qu'il comptait passer l'après midi à la taverne du "Sabre affuté" sur les quais nords. Vers midi Dixis alla justement rejoindre la dite taverne, qu'il avait remarqué sur le chemin. Il se doutait qu'en moins d'une heure Josi serait au courant. Il espérait aussi qu'il sera suffisement aléché pour venir. Ombresort s'installa au "Sabre affuté", bien en évidence à une table centrale, histoire que la vague descriptions de lui donnée par les marins suffise à Josi.

*Attendons et voyons...*

Ombresort tapotait sur la table avec ses doigts, mi impatient mi las. Cela devait bien faire deux ou trois heures qu'il attendait. Pas le moindre crétin du nom de Josi Bubble, ce petit rat était sourd, ou alors sur autre chose. Quelle poisse... Pour le temps perdu Dixis comptait faire payer Bubble au centuple. Quel connard ! mais il finira bien par l'attraper. Ombresort hésitait entre attendre un peu, ou partir. Enfin partir pour faire quoi ? Ils sont doués au Zentharim pour donner des missions avec aussi peu de renseignements, à croire que le service qui s'occupait de ça était sourd, aveugle et manchot. Si on souhaitait des actions rapides et efficaces il ne fallait pas que celui qui exécute doive mettre une journée entière à traquer sa proie...

Dixis décida d'attendre un peu, mais autant mettre son temps à profit. Discrètement il repéra une conversation qui parlait justement des affaires miraculeuses de ce cher Josi, et l'air de rien s'approcha. Puis, posant sa choppe sur la table des dockers il commanda tout haut :

"Une pinte pour les trois braves gars à cette table, sur mon compte !"

C'était le meilleur moyen de se faire des amis par ici, tant qu'il y'a à boire il y'a de l'espoir. Ombresort s'assit à la table des marins, malgré sa capuche toujours rabattue, la lumière permettait de voir son large sourire.

"Salut à vous mes amis ! Dites moi que vous pouvez m'aider... Je viens juste d'arriver en ville, et je cherche un ami à moi... Il est assez connu ici d'après ce qu'il m'a dit, mais c'est vrai qu'il a tendance à se venter... Enfin je suis sûr que son nom ne vous ais pas inconnu ! Il s'appelle Josi, Josi Bubble. Vous savez ou je pourrais le trouver ? Et quand ? Ah tiens voilà vos choppes ! Régalez vous ! Allons allons, alors ?"

Dixis était avenant, tout sourire. Il paraissait vraiment sympathique. C'était impressionant à voir, comme il pouvait radicalement changer de caractère lorsqu'il le voulait.

(Dépense 8 pièces d'argent de bière)
Complètement surpris, tout se bouscula un peu dans les têtes des trois hommes. Ils ne devaient pas avoir l'habitude de réfléchir aussi vite...

"Hein? euh, qui ça? Ah, Josi ? Oh, ben, il est toujours à droite à gauche."

"Ouais, par-ci par-là, quoi..."

"Mais on le voit plus trop en ce moment..."

"Ouais, plus trop..."

"J'lai vu traîner avec de drôles de gars, hier..."

"Ouais, de drôles de gars..."

"Des types avec des grandes capes."

"Ouais, des capes..."

"C'était près du quai 18."

"Ouais, le quais 18, c'est ça, ouais. Hier, ouais..."

"Mais ch'ais pas s'qui fout."

"Non, pas s'qui fout..."

"Mais ça lui rapporte grave..."

"Ouais, grave..."

Le reste se perdit en commentaires inutiles. Tout ce qu'il en ressortait, c'était que Josi donnait rendez-vous aux 'types avec des capes' près du quai 18. Peut-être que Dixis avait une chance de le surprendre là-bas.

"Merci bien camarades !"

Après cette ultime salutation totalement hypocrite Dixis jeta une poignée de pièce d'argent sur la table, s'éloignant rapidement de la discution des marins qui partait totalement en vrille. Des commentaires de plus en plus inutiles fusaient, et Ombresort n'avait vraiment pas de temps à perdre. Des hommes avec de longues capes ? Cela tombait bien Dixis avait une longue cape... Le prêtre de Baine sortit en trombe de la taverne du Sabre affuté, ses bottes claquantes derrière lui.

*Bon allons retrouver ce "cher" Josi...*

Dixis traversa les docks, d'un pas pressé et sûr, le genre qui faisait que personne ne se mettait en travers de son chemin, car si on oserait on se ferait marcher sur la gueule. Ombresort n'aimait pas être importuné dans ce genre de situation. En moins de quelques minutes il atteignit le quais 18. L'endroit semblait plus calme que le reste des docks, mais cela n'étonnais absolument pas Dixis, Josi avait du soigneusement choisir l'endroit pour ses transactions.

Ce n'était pas si vaste que ça. Quelques tas de caisses, des barriques, trois quatres charettes à droite à gauche et une grue. Il y'avait des recoins sombres, c'était vraiment le genre d'endroit rêvé pour les affaires. Ombresort chercha un peu, voir si il n'y avait pas quelqu'un sur les docks... Avec une longue cape ou sans.

[Cherche, si il y'a quelque chose qui ressemble à une affaire, observe et écoute pour savoir qui est Josi. Sinon rôde sur le quai, en "sous-marin"]

N'étant pas vraiment doué pour les arrivées en toute discrétion et à l'espionage, Ombresort choisit une méthode plus frontale. Autant Dixis aimait jouer avec les mots, autant il aimait aussi la violence. De toute façon il ne pouvait s'approcher plus, son armure clinquante le ferait repérer bien avant qu'il soit à portée d'écoute et rester à les observer ne servait pas à grand chose. Il fallait se préparer. Il profita de la distance qui le séparait de ses cibles pour incanter tranquilement. Avec Baine de son côté tout était possible.

Il pria le Seigneur Noir de lui apporter la force, la force de vaincre. Lorsqu'il eut finit de dessiner des arabesques dans les airs, son arme se mit à scintiller, comme par magie. Enfin c'était de la magie... Il invoqua ensuite un second sort, histoire d'avoir toute les chances de son côté. Son esprit fut ragaillardit, il était prêt à tout.

[Lance Arme Magique ; Assistance Divine (Jet d'attaque) ]

Il s'avança hors des ténèbres, d'un pas sûr, sa capuche rabattue. Son arme dans la main droite, son bouclier au bras gauche. Evidemment il ne chercha pas à arriver discrètement, cherchant directement ses adversaires. Il frappa son écu avec son morgenstern, un air de défi flottait dans l'air. Sa voix rendue grave par la magie divine s'exclama :

"Tas de larves je vous dis salut ! Et adieu..."

Il s'arrêta à mi parcourt et incanta de nouveau, les syllabes magiques s'enchaînant rapidement. Les paroles infernales étaient terrifiantes, surtout pour la petite fouine qui accompagnait les deux hommes en gris, qui semblait être la cible du sort...

[Lance Frayeur DD 14 sur Josi]

jet de 8 contre DD14 (4 round)

Josi poussa de haut cri et s'enfuit à toutes jambes. Il ne tarda pas à disparaître à l'autre bout de l'entrepot. Les deux inconnu se retournèrent prestement, et Dixis pu enfin voir leur visage. Un homme bien bati, au regard de tueur, qui dégaina une épée longue et une dague. L'autre était une demi-elfe encore adolescente, plutôt bien foutue, mais qui ne devait par contre pas représenter un grand danger. Elle sorti une masse d'arme de sous sa cape, cria quelque chose qui devait être un avertissement, et s'élança vers Dixis. Surpris l'homme tenta de la rejoindre.

"Stella, attention !"

Il couru à son tour pour la rejoindre.

(initiative : Dixis, homme aux deux armes, Stella)