Une nuit agitée

Ira s'installa donc tranquillement, et l'aubergiste s'empressa de lui amener un petit déjeuner beaucoup plus copieux que ce qu'elle l'aurait désirait, avec un demi-pain et un bol de lait qu'il comptait manifestement lui offrir. Il s'assit face à elle et lui sourit.

"Bonjour mademoiselle. Vous allez mieux j'espère? Le prêtre m'a laissé une potion pour vous, afin que vous finissiez de vous rétablir."

Il déposa ainsi une petite fiole opaque sur la table, et regarda, pensif, ses employés en train de nettoyer l'auberge...

La roublarde arrêta sa passionnante occupation pour regarder tour à tour la fiole et l'aubergiste affichant air un peu surpris.

- Ben... Ouais, j'vais mieux, merci! Et la potion, je dois absolument la boire maintenant?

la fiole tournait dans la main d'Ira, qui examinait son contenu attentivement, se massant le menton de sa main libre. Puis elle la reposa avec délicatesse sur la table et tourna ses yeux aux reflets d'argents vers l'aubergiste.

- Vous avez vu si mon compagnon, le paladin, est sorti, ou est-ce qu'il dort toujours?

"Je... Oh bah ça, moi, j'suis pas prêtre, et votre guérisseur, il m'a rien dit à ce propos. En tout cas, ma p'tite demoiselle, je l'ai pas vu descendre ce matin, votre ami paladin. Mais hier soir, il a du accompagner les trois bandits qui vous ont attaqué, et il est revenu assez tard. Il doit dormir, encore..."

Sur ce l'homme commença à se relever.

"Bon, eh bien j'ai encore du travail à faire ce matin, mais si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas à me le demander."

Sur ce il retourna à ses occupations, laissant Ira seule devant sa fiole de potion. Et maintenant? Elle pouvait attendre ici le réveil du paladin, aller faire un tour en ville, ou même aller le réveiller, mais elle doutait qu'il n'apprécie...

"Bon, laissons dormir ce gros flémard de paladin, je préfère qu'il soit de bonne humeur... déjà qu'avec les événements d'hier soir..."
Cette pensée fit apparaître un sourire amusé sur le visage de la jeune fille. Elle prit la potion, la déboucha, puis marqua un temps d'arrêt... La roublarde eu un air pensuf, et remit le bouchon sur la fiole, qu'elle glissa dans l'une des grandes poche de sa tunique.
"J'me sens bien, autant la garder pour plus tard... ça vaut peut être cher en plus?!..."
Son barda préparé, elle se dirigea vers l'aubergiste.

- Si jamais y descend, dites-lui que je reviens vers midi, j'sors un moment.

Puis elle passa la porte, pour arpenter les ruelles baignées de lueurs matinales. Elle visita, repéra un peu les lieux et chercha l'emplacement du marché le plus proche, ayant bien pris la précaution de cacher sa bourse et ses armes.


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