Vous avez sans doute eu peu d’occasion de croiser un elfe du soleil mais il semble que l’un d’entre eux passe devant vous, ne vous jetant qu’un regard fugace.
Le port altier et la tête haute, il se meut avec grâce et aisance au milieu du monde qui l'entoure. Haut de six pieds et filiforme, l’elfe arbore une robe ocre et une cape vert émeraude flottant au gré de ses mouvements. Sur cette cape est cousu d’or fin un ouroboros (serpent qui se mord la queue en formant un « o »). Sur le corps du reptile sont inscrits en Seldruin (langue morte elfe) les mots suivants : « Ne se mettre à genou que pour cueillir une fleur ». Il possède bien l’élégance distinguée et la prestance qu’on accorde à ses congénères mais il semble qu’il ait également hérité de l’arrogance de ce peuple qui ne se mêle que très rarement avec les non elfe. Il a les traits fins d’un elfe et des cheveux d’or tombent entre ses omoplates. Ses yeux, d’un vert intense, sont emplis de sentiments contradictoires : on y lit la peine d’un lourd fardeau et la candeur d’une curiosité enfantine.
Ne faisant aucunement attention à ce qui l’entoure il se saisit d’une flûte attachée à sa ceinture et commence à en jouer. Son visage se radoucit et de la mélancolie semble percer son regard désormais. Les mains dansant sur l’instrument sont d’une délicatesse et d’une agilité presque surréalistes, même si la musique n’est pas digne d’un grand artiste. On se demande comment ces mains pourraient utiliser les armes qu’ils portent sur lui : une épée longue et une dague à la ceinture, ainsi qu’un arc en bandoulière. Il porte un sac à dos en apparence presque vide et de petites sacoches parsèment sa ceinture, celles-ci étant au contraire bien remplies.